mardi 20 juillet 2010

Niger - Une première victoire pour la démocratie nigérienne

(Nigerdiaspora 20/07/2010)
Pour les Nigériens avertis, la date du 17 juillet 2010 restera à jamais gravée dans les mémoires de tous les Nigériens et surtout les démocrates. C’est une journée historique qui, du reste confirme la marche progressiste vers un véritable encrage démocratique dans notre pays.
Nous, pensons en âme et conscience que nos compatriotes regroupés au sein de la CFDR ont réussi leur premier examen de passage vers la consolidation de la démocratie dans notre pays. Ce qui une fois de plus confirme que le Niger est un véritable laboratoire démocratique.
Pour nous rafraîchir, les mémoires je m’en vais juste rappeler que depuis l’avènement du multipartisme dans les années 90, nous avons expérimenté toutes les combinaisons politiques imaginables pour asseoir des bonnes bases démocratiques pour le bonheur et un avenir meilleur de nos courageuses et vaillantes populations.
Notre passage du régime semi-présidentielle en passant par le régime de cohabitation au régime présidentiel, avec au milieu tout un cocktail d’alliance et d’entente multiformes entre partis politiques pour accéder au pouvoir, nous a permis de prendre conscience des limites et surtout des faiblesses du système démocratique certes universel, mais parfois très authentique selon la culture, la civilisation et les normes traditionnelles spécifiques à chaque nation..
Pour le cas du Niger, où la politique était au départ conçue, entretenue et mise en œuvre par l’élite intellectuelle qui malheureusement ne représente que les 10 % de nos populations, il y a lieu de rappeler qu’aujourd’hui les mentalités ont évolué avec une prise de conscience relative de la majorité de nos compatriotes ( paysans, commerçants, artistes et autres qui représentent les 90%). Cependant, cette prise de conscience n’exclue pas le fait qu’il ait beaucoup des lacunes et des tares auxquelles il faut remédier le plus rapidement possible.
Depuis l’AFC à aujourd’hui nous avons assister à ce que d’aucuns ont qualifié d’alliances et d’ententes contre nature, car elles ne tiennent compte d’aucun programme politique, ou même d’aucune idiologie selon l’éthique et la morale. Le seul point commun était la conquête du pouvoir par tous les moyens. Néanmoins, l’expérience à démontrer qu’il ne suffisait pas de conquérir le pouvoir, mais il faut le conserver. Ce qui a souvent échappé à notre classe politique. A mon avis, il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer cela . Parmi elles, quatre ( 4) ont retenu mon attention :
- Le premier péché de nos politiciens, c’est d’abord l’égoïsme à tous les niveaux de la chaîne. D’abord les principaux dirigeants des partis ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, ensuite à celui de leurs familles, ensuite à celui de leurs proches collaborateurs, ensuite à celui de leurs villages, ensuite à celui de leur régions, ensuite à celui de leurs formations politiques avant de penser à l’intérêt général. C’est pourquoi nous pensons et nous disons qu’il est temps et grand temps d’arrêter la politique de « il faut que je mange à ma fin avant de penser à l’autre qui crève de faim ». La logique et la morale veulent et exigent que le peu qui est disponible, il faut savoir le partager de façons juste et équitable. Ainsi avec l’aide de Dieu le tout puissant, le Clément et le Miséricordieux, sa bénédiction va non seulement couvrir tout le pays et nos dirigeants seront bien guidés par sa clairvoyance. Ce qui va sans !
doute éviter les injustices, les détournements, les frustrations et les rébellions et autres crimes.
- Le deuxième péché de nos responsables politiques, c’est de ne pas croire à leurs programmes politiques ou à leurs idéologies, alors même qu’ils sont sensés les défendre et les expliqués vis à vis du peuple dont la majorité ne comprend rien. Jusqu’à preuve du contraire, le seul lien que les politiciens ont réussi à entretenir entre eux et leurs bases, c’est soit le lien familial, amical, ethnique ou régional. Pire au lieu d’instaurer une culture démocratique sur la base d’un programme politique ou d’une idéologie, nos politiciens ont favoriser le clientélisme et le marchandage de conscience à travers les billets des banques qui circulent et la promesse d’octroi des marchés en cas de victoire. Aujourd’hui notre paysage politique au lieu d’être guidé par des orientations politiques et des valeurs sûres, sur la bases des programmes politiques, il est au contraire caractérisé par le mercantilisme politique. Les militants ou du moin!
s les militants mercenaires se moquent de tout et ne croient plus, ni aux programmes politiques, ni aux idéologies. Le seul langage qu’ils comprennent c’est l’argent. Ce qui veut tout simplement dire : « notre part, volez, trichez, vendez la drogue, on s’en fou mais notre part, c’est notre seul intérêt dans la politique ». Nos politiciens pris au piège non pas d’autres choix pour concrétiser leurs rêves, que de céder à ce complot suicidaire. C’est dommage et c’est sans doute ce qui explique l’augmentation des faux militants opportunistes et escrocs qui en réalité n’ont aucune conviction politique mais juste soutirés de l’argent à nos politiciens aveuglés par le pouvoir. L’exemple du Cosimba et celui de Tazartché sont assez révélateurs.
- Le troisième péché de nos politiciens, est leur manque de transparence dans la gestion de la chose publique, en oubliant ainsi que tous le Nigériens sont égaux en droit et qu’ils ont le droit de savoir ce qui est fait et qui sera fait de leur avenir et de celui de leurs enfants dans un pays qui est censé être le leur. Certes les politiciens ont le droit et le devoir de donner une orientation politique à la bonne marche de notre administration et de nos institutions, mais à conditions que le peuple soit informé et qu’il ai le droit d’apprécier, ce qui se passe.
- Le quatrième péché de notre classe politique est de ne pas créer un cadre approprier de concertation pour la gestion du pouvoir, avant toute alliance ou toute entente sur la base des programmes politiques et des idiologies communes. Le seul point de convergence est souvent la conquête du pouvoir par tous les moyens (légaux et illégaux). Ce qui ne facilite pas souvent la gestion de l’Etat, d’où les conflits, la rupture et le blocage du bon fonctionnement de l’appareil Etatique, donnant ainsi à l’armée l’occasion d’intervenir pour rétablir l’ordre.
Avec le récent accord intervenu entre les partis membres de la CFDR, ce samedi 17 juillet 2010, nous entrons dans une nouvelle phase de notre processus démocratique avec une nouvelle forme d’expérimentation politique. Pour tout démocrates soucieux de l’avenir de notre pays et surtout de la place qu’il doit mériter dans le concert des nations civilisées et progressistes, il y a lieu de se féliciter. Car, contrairement aux attentes des ennemis de la démocratie, la CFDR a éviter tous les piéges qui lui sont tendus afin de maintenir sa cohésion et de concrétiser son idéal démocratique, malgré les multiples infiltrations. En effet, cette fois-ci un pas considérable a été franchi dans nos différentes combinaisons politiques, car Dieu nous a facilité les choses à travers une sélection tout à fait naturelle et exceptionnelle. Pour la première fois de l’histoire politique de notre pays, nous avons deux blocs qui aujourd’hui peuvent s’identifier s!
ur la base d’un idéal politique : Les « DEMOCRATES » adaptent et partisans d’un régime semi-présidentiel et les « AUTOCRATES » adaptent d’un régime présidentiel. Le fait de fermer la porte aux acteurs et auteurs du phénomène « Tazartché » est un acte courageux qui mérite d’être salué. Ainsi, la seule chose qui reste à nos politiciens, est de respecter leurs engagements pour consolider d’avance leurs rapports, mais surtout d’être vigilant pendant la conquête et la gestion du pouvoir. Car l’adversaire est toujours sur ces marques pour distraire et diviser. Un homme averti en vaut deux !
Cette évolution politique va peut-être aider aux rapprochements des programmes et orientations politiques, voire même à la compression de nos formations politiques dans ces deux blocs. Cette compression aura pour mérite de freiner cet élan de création des partis politiques à volonté. Certes, qui dit multipartisme, dit aussi multiplication des partis, mais le problème qui sous-tend cette réalité, est que si on n’arrête pas cette hémorragie, il y’aura à la longue un parti politique dans chaque famille, sources des conflits et des zizanies. Alors même que la création de ces partis n’a d’autres motivations que le partage du gâteaux. Dés qu’un militant est dessus parce qu’il n’a pas été nommé ou élu, ils crée son parti pour se donner de l’importance et marchander des postes, souvent avec son ancien parti.
Qu’elle aberration, quand on sait que tout parti politique doit d’abord privilégier les compétences dans l’intérêt général, au détriment du militantisme aveugle. En agissant ainsi il réussira à transformer son programme politique ou son idiologie en faits réels dont les résultats peuvent être appréciés. De cette façon les militants déçus, si ils sont compétents et crédibles, ils n’auront pas besoin de créer des partis pour occuper des responsabilités dans la gestion des affaires publiques. Ainsi et au vu de tout ce qui précède, nous pensons que notre classe politique doit nécessairement faire sa propre toilette pour éviter les erreurs du passé. Nos dirigeants doivent se dire que le meilleur pouvoir qui peut être profitable à tous, est celui qui est acquis sur des bases nobles et légitimes. Et pour l’avoir ils ont intérêt à ne pas s’allier avec n’importe qui et n’importe comment. La signature de ce pacte est peut-être la con!
sécration d’un nouveau NIGER débarrassé de tous les politiciens indélicats. Les résultats concluants de la commission « moralisation et assainissement de nos finances », nous permettent d’espérer et de croire à un nouveau départ, et même de rêver à des lendemains meilleurs.
Que Dieu le Tout Puissant bénisse le NIGER et nous gratifié de sa miséricorde en guidant nos pas vers le bonheur éternel. AMEN.

M. Mouha Eggour
Genève /Suisse
© Copyright Nigerdiaspora

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