dimanche 4 juillet 2010

Mondial-2010 : le ministre camerounais des Sports promet de tirer les conséquences du fiasco des Lions Indomptables (SYNTHESE)

Le ministre camerounais des Sports et de l'Education physique, Michel Zoah, entendu vendredi par le Parlement, a justifié le fiasco de la sélection nationale de football en évoquant un climat délétère et des clans au sein de cette équipe lors de sa courte participation à la Coupe du monde sud-africaine qui se joue du 11 juin au 11 juillet 2010.
"Au fur et à mesure de la progression de la compétition, un climat délétère s'est installé entre les joueurs et l'entraîneur- sélectionneur. Des séances de travail organisées avec l'ensemble de la délégation ont permis de relever l'existence des clans. Conséquence d'une mauvaise fusion entre les anciens joueurs et les jeunes appuyée par un rejet des consignes de l'entraîneur par un groupe de joueurs", a-t-il révélé en répondant aux interrogations d'un député choqué par l'élimination précoce du Cameroun.
"Les victoires passées du Cameroun sont l'expression de l' esprit d'équipe, de solidarité et d'harmonie qui ont toujours prévalu entre les joueurs et leur encadrement technique. Les défaites d'aujourd'hui sont l'expression des divisions, des jeux de clans, des querelles intestines, le manque d'harmonie entre les joueurs", a souligné avec force Michel Zoah.
Pour lui, les querelles et les combats interpersonnels, l'égo surdimensionné de certains joueurs qui n'acceptent pas la présence d'autres talents autour d'eux, les forces magico-spirituelles dont les ficelles étaient tirées par des acteurs externes ont contribué à la sortie des Lions Indomptables, nom de baptême de l'équipe nationale de football du Cameroun.
Eliminés après avoir enregistré trois défaites en trois rencontres contre le Japon (0-1), le Danemark (1-2) et les Pays- Bas sur ce même score, les Lions Indomptables du Cameroun ont été classés avant dernier de toute la compétition avec aucun point enregistré, derrière la Corée du Nord.
Une sortie honteuse qui a provoqué une dislocation de l'équipe lors de son retour au pays. Sur les 23 joueurs, seuls une dizaine ont effectué le voyage de Yaoundé. Le sélectionneur Paul Le Guen et le capitaine de l'équipe Samuel Eto'o ont à peine répondu aux questions des journalistes présents à l'aéroport pour comprendre les raisons de cette débâcle avant de reprendre le vol.
Le ministre des Sports camerounais a reconnu que les résultats sportifs des Lions Indomptables n'ont pas été à la hauteur des moyens déployés par le gouvernement pour une prestation honorable de son équipe à la Coupe du monde sud-africaine. Bien au contraire, a-t-il dit, ils ont été inversement proportionnels aux moyens et aux sacrifices consentis.
Avant leur départ en Afrique du Sud, les primes revendiquées par les joueurs et l'encadrement technique avaient été versées. Même si Michel Zoah n'a voulu donner aucun chiffre, des sources concordantes parlent de 45 millions de francs par personne, soit environ 90.000 dollars US.
Un compte spécial avait été mis en place auprès de la représentation du Cameroun en Afrique du Sud afin de subvenir aux besoins des joueurs et des encadreurs. Ce compte devait être alimenté au fur et à mesure de la progression de l'équipe dans la compétition.
"Il va de soi que le niveau de consommation des ressources financières allouées reste égal au niveau de l'élimination des Lions Indomptables", a assuré le ministre des Sports, répondant à la question du député Abakar Mahamat, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), qui voulait connaître les contours de la gestion des moyens financiers débloqués par le gouvernement ainsi que les responsabilités personnelles du ministre des Sports dans cette débâcle.
Michel Zoah a promis que toutes les conséquences de cette débâcle des Lions Indomptables allaient être tirées. "Dans un bref délai, en attendant la tenue des états généraux du sport et de l' éducation physique en octobre prochain, le MINSEP et la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) vont procéder dans les prochains jours, ceci dans le strict respect de leurs attributions respectives, au recrutement d'un nouvel encadrement technique des Lions Indomptables », a affirmé M. Zoah.
Il a aussi déclaré que les textes fondateurs de l'équipe nationale du Cameroun datant de 1972 allaient être revisités dans le but d'insuffler plus de professionnalisme, de discipline afin de renforcer la culture des valeurs patriotiques civiles et intellectuelles des joueurs.
Certains parlementaires à l'instar de Jean Jacques Ekindi, président du Mouvement progressiste (MP, opposition modérée), ont souhaité que le président de la FECAFOOT et Paul Le Guen soient aussi entendus afin de déterminer leur degré de responsabilité.
"Ces deux personnes ont des comptes à nous rendre. Malheureusement, le règlement de notre parlement permet qu'on interpelle uniquement le ministre des Sports", a indiqué M. Ekindi.
Pour Jean Michel Nintcheu, député du Social democratic front ( SDF, principal parti d'opposition), la réponse du ministre des Sports est révoltante. "Il est le principal responsable de la déroute de notre équipe nationale en Afrique du Sud à travers la mafia qu'il a créée autour de la gestion des Lions et qu'il chapotait personnellement", a-t-il affirmé.
"Nous exigeons sa démission ainsi que la dissolution de la FECAFOOT. Nous exigeons aussi une refonte totale du football camerounais. Je ne comprends pas pourquoi les gens n'ont pas le sens de l'honneur. Nous avons été le premier pays à être éliminé avec zéro point. C'est une honte pour nous. Il est normal que les responsables tirent les leçons », s'est indigné le député.
Peu avant le début de la Coupe du monde, un forum national sur le football s'est tenu à Yaoundé par le ministère des Sports en collaboration avec la FECAFOOT.
S'agissant du sélectionneur, le Français Paul Le Guen, recruté en juillet 2009 pour un mandat de 5 mois renouvelé en novembre pour 7 autres mois supplémentaires après la qualification de la sélection nationale, a annoncé sa démission, expliquant que son contrat était arrivé à terme.

Source: xinhua
par french.peopledaily.com.cn

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