(L'Inter 20/07/2010)
La Commission électorale indépendante (CEI) est secouée par deux clans rivaux qui menacent la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. L’information émane d’une source crédible à la Primature, qui nous l’a soufflée hier lundi 19 juillet 2010. Les deux groupes opposés à la CEI, souligne notre informateur, ne s’entendent pas sur les propositions de dates pour le prochain scrutin présidentiel. Quand certains responsables de l’institution penchent pour l’élection présidentielle au plus tard le 31 octobre 2010, d’autres, au contraire, la souhaitent pour décembre ou janvier 2011. Le débat fait rage à la CEI. Pour arrêter un chronogramme consensuel au sein de la CEI, il y a d’abord un groupe de travail qui fait des propositions ; lesquelles propositions sont ensuite analysées par le bureau de la CEI. Et enfin la commission centrale de l’institution se réunit pour arrêter définitivement les dates à soumettre au gouvernement. Sur la question, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, et le Premier ministre Guillaume Soro ont, selon notre source, leur petite idée. Les deux signataires de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) auraient arrêté, à leur niveau, la date du 17 octobre 2010 pour le premier tour de la présidentielle et celle du 31 octobre 2010 pour le second tour. Seulement voilà, le président de la CEI, Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs n’arrivent pas, jusque-là, à accorder leurs violons sur des propositions de dates à faire au gouvernement. La question divise au sein de l’institution en charge d’organiser les élections. Le problème ici, c’est que la CEI n’avait pas, jusque-là, un responsable des opérations pour planifier techniquement l’organisation des opérations électorales. Ce dernier ayant été finalement désigné sous Bakayoko, il a établi un projet de dates de la présidentielle à venir. Mais le projet, semble-t-il, ne ferait pas l’unanimité au sein de la CEI. Ceux des responsables de l’institution qui voudraient que la présidentielle ivoirienne aille au-delà d’octobre 2010 sont favorables, selon notre source, à un chronogramme élastique pour le reste de la tâche à accomplir par la CEI. Ils ont même proposé en interne que le contentieux électoral, qui s’ouvre ce mardi 10 juillet 2010 pour durer 10 jours selon le communiqué officiel rendu public par l’institution, soit prorogé à 26 jours en prenant en compte de nouvelles inscriptions. ‘’La liste électorale étant encore et toujours provisoire’’, argument-ils. Au fond, nous a-t-on confié, ceux des responsables de la CEI qui militent à faire traîner l’échéance présidentielle voudraient encore profiter des avantages financiers que leur offre l’institution. Du côté de la Primature, on s’élève contre cette façon de voir de certains collaborateurs de Youssouf Bakayoko, lui-même emmerdé par les positions opposées et tranchées à la CEI. « Nous allons travailler dans les prochains jours sur cette liste électorale provisoire pour aboutir à une liste définitive. Après quoi, nous serons en mesure de donner une date », s’est contenté de dire, récemment, le président de la CEI, quand on lui a demandé s’il avait une idée de la date de l’élection présidentielle. Face à la situation, le Premier ministre a décidé de mettre la pression sur Youssouf Bakayoko et ses hommes. L’objectif étant de contraindre la CEI à faire, dans un bref délai, des propositions de dates. Mais dans le même temps, le gouvernement voudrait avoir à sa disposition la liste électorale définitive avant de donner les dates qui auront été définitivement arrêtées pour la tenue de l’élection présidentielle. Soulignons que depuis hier lundi, la vérification manuelle sur la liste électorale provisoire a débuté et doit prendre 7 jours. Ces opérations, qui vont se dérouler dans 317 centres d’Etat civil avec 1500 équipes, portent sur 846.578 pétitionnaires issus du traitement des 1.792 356 qui n’avaient été retrouvés dans aucun fichier historique. A noter que le contentieux sur la liste électorale provisoire, qui commence aujourd’hui mardi 20 juillet, porte sur 5.776. 784 pensionnaires.
mardi 20 juillet 2010 par TRA BI Charles L.
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