samedi 3 juillet 2010

Niger - Un haut conseiller d’Areva dans la tourmente

(Les Afriques 03/07/2010)
La junte militaire nigérienne au pouvoir depuis le 18 février dernier veut voir clair dans l’affaire des contrats de concessions attribués à des multinationales étrangères. Le groupe Areva est passé à la table de la haute sécurité pour s’expliquer.
Les hommes du commandant Salou Djibo, actuel président nigérien sont passés à la vitesse supérieure. Après un long répit, les autorités de Niamey ont commencé à ouvrir les dossiers des concessions minières octroyées par l’ancien régime aux multinationales étrangères. De source autorisée, on apprend que l’ex secrétaire général du gouvernement nigérien, Mahamadou Laouel Kader (1999- 2007), recruté par le groupe nucléaire français comme conseiller pour l’Afrique, a été auditionné la semaine dernière à Niamey par la haute sécurité. Le conseiller du groupe Areva au Niger, s’est longuement expliqué sur les activités de la firme française depuis son implantation au Niger. Rien n’a filtré pour l’instant des conclusions arrêtées par la haute sécurité de Niamey à l’issue de ce grand oral de celui qui est présenté comme l’éminence grise africaine du groupe Areva et proche de la patronne Anne Lauvergeon. La nomination de M. Kader avait, déclare-t-on, irrité l’entourage de l’ex chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tanja, qui n’avait pas apprécié la démarche du groupe Selon une source officielle nigérienne, contactée par Les Afriques, jeudi 1er juillet, la junte militaire au pouvoir - qui est loin d’engager une chasse aux sorcières- a décidé depuis quelques semaines de transmettre ce dossier à la haute sécurité, une division stratégique des services secrets nigériens rattachés sous la tutelle de la présidence.
Selon des sources concordantes, la junte militaire au pouvoir qui n’a pas toujours donné une suite favorable à la requête de permis d’exploration du bloc d’Agadem au consortium chinois CNPC entend recadrer toutes les activités des multinationales pour l’intérêt du pays. L’Etat nigérien aurait perdu sur le bloc d’Agadem au titre de retard d’investissement, environ 450 milliards de F CFA ces derniers mois.

Par Ismael Aidara
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