mardi 20 juillet 2010

Mali - Pluies diluviennes, Bamako frôle l’inondation

(Afrique en ligne 20/07/2010)
La forte pluie qui s’est abattue sur la capitale, dans la nuit du 16 au 17 juillet 2010, a fait beaucoup de malheureux à travers la ville. Heureusement, on ne déplore aucune perte en vies humaines, mais la marée a fait des dégâts dans certains quartiers.
Des véhicules dans des caniveaux sur l’avenue de l’OUA, des cours des maisons et artères devenues des mares, des marchés transformés en marécages, des panneaux publicitaires, des poteaux d’éclairage public et quelques maisons écroulées ici et là. C’est le spectacle que Bamako présentait ce samedi, en début de la matinée.
La capitale malienne n’est pas sous les eaux, mais les grandes précipitations enregistrées ont considérablement arrosé la ville créant par endroits des marigots et des plans d’eau qui mettront du temps à se résorber.
Même si dans les différents commissariats de police de la ville, on ne signale aucune perte en vies humaines, il n’en demeure pas moins que dans certains quartiers de la ville, il y a eu de nombreux dégâts matériels dont l’importance varie d’un endroit à un autre.
De Banconi à Diankinèbougou en commune I en passant par Para Djicoroni en commune IV et Faladié, Banakabougou, Senou et Niamakoro en commune VI, la désolation était de taille dans les familles.
Le vent violent qui accompagnait la forte pluie n’a épargné aucun objet sur son passage. Des maisons en brique de banco ainsi que certaines en ciment ont lâché, laissant plusieurs familles sans abris, du côté de Banconi, Niamakoro et Sénou.
Lors de notre passage dans ces quartiers touchés, c’était le chaos total : les familles victimes déploraient la perte de leurs biens et cherchaient un prochain abri en attendant des solutions futures.
Un locataire à Niamakoro nous a confié que les vagues d’eaux et le vent ont presque tout emporté de chez lui. Donc la plus proche solution pour lui est de déménager et de répartir à zéro. Pendant que les uns s’occupaient pour réparer les toits des maisons, les autres couraient par ci et par là pour chercher une nouvelle retraite. Pour quelques uns, cet état de fait est une négligence des autorités par le manque d’anticipation à l’approche de l’hivernage. « Voyons d’abord l’état des goudrons, il n’y a pas de caniveau pour laisser le passage à l’eau et dans cette circonstance nous savons tous que l’eau ne laisse pas son passage habituel. Aucune précaution n’est prise à la veille de l’hivernage. Je trouve aussi que la commune VI notamment le quartier de Niamakoro est laissé à lui-même comme la demeure des pauvres par les autorités : c’est la négligence totale ».
Malgré la scène de désolation, certains habitants mettent l’accent sur la responsabilité de la population. « Pour nous les habitants aussi, nous sommes un peu têtus car sachant bien que les caniveaux ne répondent pas aux normes, nous continuons à les utiliser comme des poubelles. La mauvaise gestion de l’espace avec la responsabilité des maires est un facteur déterminant de cette scène. Je continue d’accuser les autorités qui au vu et au su de tout le monde vendent les terrains au bord de ces passages d’eau».
L’orage de ce samedi sonne comme un avertissement à tous ceux qui se sont installés dans le lit des anciens cours d’eau et surtout aux autorités pour éviter les scènes de désolation. Une autre pluie plus forte pourrait entraîner des conséquences dramatiques.

Nouhoum Dicko
Le Républicain
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