(Le Monde 06/07/2010)
L'Union européenne a annoncé mardi son intention de "réexaminer" son aide au développement à la Guinée-Bissau en raison de l'investiture d'un nouveau chef d'état-major, le général Antonio Indjai, qui avait renversé le précédent chef des armées.
La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, "considère que la situation présente pourrait constituer une violation des engagements de la Guinée-Bissau en termes de respect des droits de l'Homme, de démocratie et d'Etat de droit" pris dans le cadre de l'accord de Cotonou, a indiqué la porte-parole de Mme Ashton dans un communiqué. En conséquence, "elle appelle à un réexamen de l'implication globale de l'Union européenne en Guinée Bissau", a-t-elle ajouté.
L'accord de Cotonou entre l'Union européenne et de nombreux Etats d'Afrique, des Caraïbes et de la zone Pacifique (ACP) a été signé le 23 juin 2000 après l'expiration de la convention de Lomé. Il prévoit des aides économiques et au développement, conditionnées toutefois au respect de divers critères, y compris politiques.
L'UE a mis en place en 2008 une mission visant à soutenir la réforme du secteur de la sécurité (police, justice, armée) dans le pays. Son mandat prolongé de six mois arrive à expiration le 30 novembre, mais il n'était pas exclu jusqu'à la récente mutinerie qu'il soit prolongé. Mme Ashton est "consternée par la récente nomination du général Antonio Indjai au poste de chef d'état-major, compte tenu du fait qu'il était le principal responsable de la mutinerie du mois d'avril" et appelle à la libération du précédent chef des armées, a souligné sa porte-parole.
Le général Indjai, adjoint au chef d'état-major, le général José Zamora Induta, avait fait arrêter son supérieur, le 1er avril. Le même jour, le chef du gouvernement, Carlos Gomes Junior, avait été arrêté, séquestré pendant plusieurs heures et menacé de mort par des militaires proches du général Indjai. Ce dernier "putsch" au sein de l'armée est intervenu un peu plus d'un an après le double assassinat, en mars 2009, du chef d'état-major général Batista Tagmé Na Wai et du président Joao Bernardo Vieira.
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