mardi 25 juin 2013

Egypte : le nouveau gouverneur controversé de Louxor démissionne

Le nouveau gouverneur de Louxor, membre d'une formation islamiste liée à un attentat dans cette cité touristique en 1997 et dont la nomination a provoqué un tollé en Egypte, a annoncé dimanche 23 juin avoir décidé de démissionner.
Adel Mohamed Al-Khayat a affirmé lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision qu'il avait décidé de "présenter sa démission au premier ministre Hicham Qandil" parce qu'il refusait qu'"une seule goutte de sang" soit versée en raison de sa nomination. Adel Mohamed Al-Khayat est un responsable du Parti de la construction et du développement, la branche politique du groupe islamiste radical Gamaa Islamiya. La Gamaa Islamiya fut à l'origine d'une vague d'attentats dans les années 1990 avant de renoncer à la violence. En 1997, elle avait revendiqué une attaque sur un site pharaonique de la région de Louxor, qui avait fait plus de 60 morts dont 58 touristes. COLÈRE DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE Adel Mohamed Al-Khayat a été nommé gouverneur de Louxor par décret présidentiel il y a une semaine, dans le cadre d'un vaste mouvement au cours duquel 17 des 27 gouverneurs du pays ont été remplacés. Les nominations de plusieurs islamistes à ces postes autrefois presque exclusivement détenus par l'armée et les services de sécurité ont alourdi un contexte déjà tendu par des appels à des manifestations de masse contre M. Morsi le 30 juin, premier anniversaire de son investiture. Lire (édition abonnés) : Un ex-terroriste devient gouverneur de Louxor Pour protester contre la nomination de M. Al-Khayat, le ministre du tourisme, Hicham Zaazou, a présenté sa démission, que le premier ministre a dit avoir refusée. Cette nomination a aussi provoqué la colère dans le secteur touristique, très rentable avant la révolte de 2011 ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak, mais qui a depuis grandement pâti de l'instabilité sur le plan sécuritaire et politique. Des employés du secteur touristique de Louxor avaient menacé de bloquer l'accès aux temples pharaoniques et d'autres sites antiques dont la région regorge si cette nomination était maintenue, en faisant valoir qu'elle risquait de ruiner les espoirs de reprise de cette activité. La nomination de M. Al-Khayat envoyait un signal d'ouverture de la présidence vers le puissant mouvement salafiste, tour à tour partenaire et concurrent des Frères musulmans, et qui avait recueilli près de 25 % des voix aux législatives de la fin 2011

. Le Monde.fr avec AFP -

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