lundi 13 juin 2011 par Faustin AMOUSSOUVI, La Rédaction AfriSCOOP à Lomé ©
(AfriSCOOP Lomé) — Il y aura certainement encore de l’électricité dans l’air, au cours de la semaine qui s’annonce ; celle du 13 au 18 juin 2011. Aux multiples revendications sociales brandies par différents segments de la société togolaise, vont s’agréger des marches anti-réformes constitutionnelles du Frac (Front républicain pour l’alternance et le changement)…
Dans quel état Faure Gnassingbé va-t-il retrouver son pays, lui qui est en visite en ce moment en Asie ? Il y a péril dans la demeure « Togo ». Depuis son accession au pouvoir dans des conditions « dramatiques » en 2005 (selon ses propres mots), c’est la première fois que Faure Gnassingbé fait face à un tir groupé de différents secteurs de la vie socio-économique locale. Tous revendiquent la même chose. Bénéficier un tout petit peu des subsides de la reprise de la coopération entre le Togo et ses principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux, depuis décembre 2007 !!
Depuis deux semaines, les étudiants de l’Ul (Université de Lomé) ne décolèrent pas ; le personnel soignant des centres hospitaliers publics en fait de même. Dans le secteur de l’énergie, les associations de consommateurs demandent une diminution du prix du kilowattheure. Dans l’administration, les fonctionnaires se déclarent insatisfaits des mesures sociales mises en place par le gouvernement pour aider les populations à supporter les effets de la récente « hausse de 5% » des prix du carburant…
Rare pays ouest-africain toujours rudement chicoté par la pauvreté, plusieurs autres secteurs d’activité au Togo n’attendent que le bon moment pour crier leur exaspération. Faute de réformes justes et idoines portant sur différents pans de la société togolaise. Une situation si singulière du Togo dans ce coin de l’Afrique qui n’a pas empêché Lomé d’offrir, ces derniers jours, un chèque de 92 millions de fcfa à Tokyo, pour venir en aide aux victimes du séisme de Fukushima, par le biais de la Croix-Rouge japonaise. Alors même que le régime togolais n’a pas déboursé que la modique somme de 150.000 fcfa/ménage aux 36 familles endeuillées sur le lac Togo, début mai 2011, à la suite d’un drame évitable. Même si, au passage, la troisième puissance de la planète a épongé la totalité de la dette que lui doit « la Terre de nos aïeux » : un peu plus de 50 milliards de fcfa.
Des anomalies en matière de gouvernance qui sont loin de secouer le cocotier du Rpt. Au sein du parti au pouvoir depuis 1967, on reste flegme devant les grands maux nationaux. Sinon, comment interpréter l’entreprise de la modification constitutionnelle, unilatérale, en cours, sous la férule de l’attelage Rpt-Ufc ?
Faure Gnassingbé, adepte du bluff
Voici plus de six mois que le successeur d’Eyadèma Gnassingbé a promis l’ouverture d’un « dialogue inclusif » pour discuter des maux globaux de son pays… Depuis, plus rien ! Malgré la relance à lui faite sur le sujet par divers politiques locaux. Du Prr de Nicolas Lawson au Front-Sage de Jean Degli, en passant par le Car de son ancien Premier ministre, Me Madji Agboyibo. De toute évidence, la machine Rpt est décidée à broyer tout sur son passage pour garder le pouvoir… Le plus longtemps possible.
Au regard des manœuvres politiques en cours du duo Rpt-Ufc, la mise en œuvre consensuelle des réformes institutionnelles et constitutionnelles n’est plus la préoccupation première des actuels dirigeants du Togo. Preuve patente, M. Faure a programmé son retour au Togo sur le 17 juin, soit après le 16 juin !! Date à laquelle doit être discutée en plénière les révisions constitutionnelles déposées par 23 députés des deux partis précités sur la table de l’Assemblée, le 25 mai dernier.
Pour se débiner davantage à l’assassinat constitutionnel qui pointe à l’horizon, et au sujet duquel il est sûrement informé, Faure va arguer un emploi du temps chargé début juillet, dans le cadre des « Evalas » (luttes en pays Kabyè, nord-Togo), pour noyer le poisson des discussions que les opposants voudront engager autour de la révision unilatérale Rpt-Ufc. Devant ce qui apparaît pratiquement comme un banditisme politique, Jean-Pierre Fabre et ses complices du Frac ont-ils ou non raison d’appeler le peuple à une grande manifestation mardi et jeudi prochains ?
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