(L'Avenir Quotidien 08/06/2011)
Après l’annulation de la dette congolaise par plusieurs pays, notamment les Etats-Unis d’Amérique, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas, le temps était enfin arrivé pour la République française d’emboiter le pas à ces pays tous membres du Club de Paris. Même si pour les autres la signature des accords d’annulation s’est déroulée à Kinshasa, pour la France, Matata Ponyo, ministre des Finances était obligé d’aller dans ce pays où il a signé avec Christine Lagarde, son homologue en charge des Finances et candidate au poste de Directeur général du Fonds monétaire international (FMI).
En effet, selon le confrère qui était à Paris, plus les jours passent, plus la RDC inspire confiance à l’endroit de ses partenaires bi et multilatéraux. L’illustration de cette affirmation n’est autre que la signature intervenue le lundi 06 juin dernier à Paris du protocole d’accord sur l’annulation de la dette congolaise à l’égard de la France. C’était au cours d’une cérémonie officielle, pleine de signification que la Ministre française ayant en charge les questions économiques et financières, Christine Lagarde et l’Argentier congolais, Matata Ponyo Mapon ont signé cet acte d’engagement visant l’annulation de la dette du pays de Joseph Kabila. « Cet acte est consécutif à l’atteinte par la RDC du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des Pays Pauvre Très Endettés ‘’IPPTE’’ », a déclaré Christine Lagarde à son homologue. Il sied de souligner à ce sujet que près de 800 millions d’Euros viennent d’être annulés par le gouvernement français dont la ministre a salué les efforts fournis par son homologue congolais, dans le cadre de la gestion rigoureuse des finances publiques.
Dans son allocution Matata Ponyo a expliqué à son homologue que la situation macroéconomique de la RDC s’est ressentie positivement depuis 2010, de l’effet combiné des politiques macroéconomiques prudentes et la reprise de l’activité dans les secteurs des mines, des travaux publics et des services. Par ailleurs, le taux de croissance économique a atteint 7,2 % en 2010 contre 2,8 pour cent en 2009, a rappelé ce disciple de Joseph Kabila. Pour le gouvernement de Sarkozy, cette annulation de la dette doit permettre à la RDC de financer différents projets de développement.
Soulignons que c’est depuis 2003 que la Rd Congo a accédé au Point de Décision et il était concevable qu’une année ou deux au plus tard, qu’elle accède au Point d’Achèvement. Mais pour plusieurs raisons à la fois politique et de gestion macroéconomique, le pays n’a pas accédé au moment voulu au Point d’Achèvement. Et depuis 2010, le pays a accéléré le processus d’ajustement macroéconomique renforcé par une gestion rigoureuse des finances publiques et une coordination sans faille entre la politique monétaire et budgétaire qui ont porté des fruits jusqu’à ce que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale décident de faire accéder le pays au Point d’achèvement. Comme on pouvait bien l’imaginer, cet accord formel avec ces Institutions devait être suivi par la réunion du Club de Paris qui s’est tenue en novembre 2010 et qui a confirmé cet allègement.
Elections, l’UE prête à libérer 4 millions d’Euros
Tout juste après la signature de ce protocole d’accord portant allégement de la dette de la Rd Congo, Matata Ponyo a repris son bâton de pèlerin pour se rendre en Belgique où l’attendait M. Andris Piebalgs, Commissaire européen. L’entretien entre les deux hommes d’Etat a tourné autour notamment de la tenue des prochaines élections dont l’Union Européenne a promis de libérer le montant de 4 millions d’Euros en trois tranche et cela à travers le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Les questions de la lutte contre les violences sexuelles ont également été évoquées par les deux personnalités. Une fois de plus, Matata Ponyo a profité de cette occasion pour porter haut la voix du gouvernement central sur ces questions. « Les violences sexuelles sont liées aux conflits armés que le pays a connus et non un problème insurmontable ». Les deux autorités se sont aussi félicitées de la coopération entre l’Union européenne et la RDC autour du Fonds européen de développement (FED).
Jean-Marie Nkambua
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