jeudi 2 juin 2011

Burundi : Plus qu’un seul candidat pour la présidentielle du 28 juin prochain

Le président sortant du Burundi, Pierre Nkurunziza, pourrait être le seul candidat à l'élection présidentielle du 28 juin à cause des désistements de ses opposants qui protestent contre des «fraudes électorales» enregistrées lors des municipales du mois dernier. Le dernier retrait de candidature en date est celui du candidat de l’Unité pour le progrès national (UPRONA), Yves Sahinguvu.

Le principal parti tutsi de l'Unité pour le progrès national (UPRONA) a annoncé le 5 juin tard dans la nuit le retrait de son candidat Yves Sahinguvu à la présidentielle du 28 juin au Burundi, laissant seul en lice le président sortant Pierre Nkurunziza, un Hutu.

Ce retrait de candidature fait suite à ceux des candidats du Conseil national pour la défense de la démocratie, du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU), des Forces nationales de libération (FNL), l'ancienne rébellion), du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), de l'Union pour la paix et le développement (UPD) et celui du ZIGAMIBANGA.
Le bureau exécutif du parti UPRONA «a décidé de retirer la candidature du parti UPRONA aux élections présidentielles du 28 juin», a annoncé le président de ce parti, Bonaventure Niyoyankana, au cours d'une conférence de presse. «Bien sûr que notre candidat, le Dr Yves Sahinguvu est au courant de cette décision (...), soyez rassurés, il va retirer sa candidature», a-t-il assuré.
Selon M. Niyoyankana, son parti a pris cette décision en raison «de la grave crise politique engendrée par les élections frauduleuses du 24 mai, ainsi que par l'absence de traitement des recours introduits auprès de la Commission électorale et de ses démembrements».
Ces opposants demandent la démission et le remplacement des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qu'ils accusent d'avoir mal organisé les élections municipales largement gagnées par le parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD).
Le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye, a reconnu l'existence de «quelques cas d'irrégularités par endroit», estimant qu'ils n'avaient pas de conséquences significatives sur les résultats du scrutin. Il a promis une meilleure organisation des prochaines élections, notamment la présidentielle.
Le président de l'UPRONA a assuré que «si il y a une bonne organisation des élections, si nous avons une assurance qu'il n'y aura pas de fraudes et d'irrégularités et une assurance que la CENI sera plus compétente et plus responsable qu'aujourd'hui, son parti reviendrait dans le processus électoral».
Plus tôt dans la journée du 5 juin, le président de la Commission électoral a appelé les candidats qui se sont retirés de la course à revenir sur leur décision. «Ils ont jusqu'au lundi 7 juin pour déposer la caution de 15 millions de francs burundais (12.200 USD) et revenir dans la course», a assuré Pierre Claver Ndayicariye.
Les représentants de la communauté internationale au Burundi ont «regretté» la décision des partis d'opposition de se retirer de la présidentielle et les ont appelé à revenir sur leur décision. Ces représentants ont également «encouragé la Commission électorale à redoubler d'efforts pour assurer la transparence dans la gestion du processus électoral».
Les partis de l'opposition, membres de l'Alliance des démocrates pour le changement au Burundi (ADC), dans un texte commun, considèrent la déclaration de la communauté internationale comme signe de «mépris pour le peuple burundais». Le Burundi n'est pas «une république bananière dans laquelle la corruption à grande échelle, les fraudes électorales, les violations des droits de l'homme ainsi que l'oppression, peuvent rester impunément tolérées», s'indigne le porte-parole de l'opposition, Léonard Nyangoma.
Si la situation reste comme telle, le président sortant Pierre Nkurunziza, candidat du CNDD-FDD, fera seul la campagne qui commencera le 12 juin et sera le seul candidat dans cette course, laissant ainsi dans l’opinion plusieurs interrogations sur l’avenir de la démocratie au Burundi.

Publié le 07-06-2010 Source : Gaboneco Auteur : Gaboneco

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