mercredi 7 avril 2010

RDC - L’Onu accepte un retrait partiel des casques bleus

(La Libre 07/04/2010)
Pour l’heure il s’agit de 2000 hommes, à l’occasion du 30 juin. Mais le Conseil de sécurité insiste : il faut éviter une résurgence de l’instabilité.
Les casques bleus au Congo-Kinshasa peuvent commencer à quitter ce pays dès juin prochain, comme le souhaite Kinshasa - qui fêtera alors en grande pompe le 50e anniversaire de la proclamation d’indépendance du pays - mais leur retrait complet dépendra du degré de protection assurée aux civils et de la stabilité du pays. C’est ce qu’indique un rapport publié lundi à New York, adressé au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.
Ce dernier recommande le renouvellement pour un an du mandat de la Mission de l’Onu au Congo (Monuc), qui expire fin mai, ainsi que la mise en œuvre d’une première phase de retrait, concernant quelque 2 000 hommes déployés essentiellement dans l’ouest du pays, hors zones de guerre.
Le secrétaire général indique avoir "pris note" du désir du gouvernement congolais de voir la Monuc plier bagages d’ici au 31 août 2011 au plus tard. Mais il souligne qu’ "une stratégie de retrait responsable" de la composante militaire de la Monuc doit reposer sur l’existence au Congo "d’un Etat de droit et d’institutions de sécurité viables", ce qui n’est pas encore le cas .
M. Ban insiste notamment sur la nécessité que soit assurée "la protection des civils", un sujet particulièrement crucial dans un pays où les exactions contre eux, principalement par l’armée nationale, sont multiples.
Fin 2009, le président Joseph Kabila avait demandé à l’Onu un plan de retrait progressif de la Monuc, forte de plus de 20 000 hommes. L’Onu a alors envisagé un retrait progressif sur trois ans. Mais début mars, lors d’une visite à Kinshasa de l’adjoint de M. Ban pour les opérations de maintien de la paix, le Français Alain Le Roy, les autorités congolaises ont demandé un retrait total courant 2011, avec un premier départ en juin 2010. Le rapport de M. Ban résulte de cette visite. Une délégation du Conseil de sécurité se rendra au Congo le 18 avril avant de définir le nouveau mandat de la Mission.
Le 23 décembre dernier, le Conseil de sécurité avait répondu sèchement à la demande de retrait des casques bleus faite par Kinshasa, rappelant que la situation au Congo "continue de menacer la paix et la sécurité internationales de la région". Le Conseil avait prolongé le mandat de la Monuc jusqu’en mai 2010, précisant que s’il comptait "envisager dans la résolution suivante de réexaminer et d’ajuster le mandat de la mission" après discussion avec Kinshasa, il faudra tenir compte "en particulier" des "tâches essentielles dont (la Monuc) doit s’acquitter avant d’envisager un retrait progressif sans provoquer une résurgence de l’instabilité".
Celle-ci a diminué au Kivu, où la Monuc a aidé l’armée congolaise à pourchasser les FDLR (rebelles hutus rwandais, issus des génocidaires, longtemps utilisés par Kinshasa) - non sans s’attirer les foudres des défenseurs des droits de l’homme pour complicité dans les méfaits de l’armée congolaise - mais pas dans la Province orientale, où la LRA (rébellion ougandaise) continue de commettre des exactions. Le week-end dernier a vu une résurgence de la combativité des insurgés Enyele (milice tribale) en Equateur (ouest du pays), qui ont tué trois personnes travaillant pour la Monuc.
Selon le journal kinois "Le Potentiel", Kinshasa demanderait maintenant le départ "avant juin 2010" du chef de la Monuc, le Britannique Alan Doss, accusé de "népotisme" et "condescendance". Il serait question, selon le journal, de le remplacer par le Français Jean-Marie Guéhenno, "ou par un diplomate belge dont le nom n’est pas encore révélé". A Bruxelles, les Affaires étrangères ne sont "pas au courant d’une candidature belge à ce poste".
MFC (Avec AFP et Belga)
Mis en ligne le 07/04/2010
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