(La Prospérité 07/04/2010)
*La ville de Mbandaka ne s’est pas encore totalement remise. Hier, mardi 6 avril 2010, des coups de feu sporadiques ont continué à crépiter pendant toute la journée, rapportent plusieurs sources. C’est sans que l’on ne sache si, c’est le fait des FARDC et de la Police nationale qui quadrillent la ville pour traquer les Enyele, en déroute, ou c’est encore les quelques tirs désespérés des fuyards.
Cette situation, faut-il le souligner, a conduit beaucoup de gens à rester prudents, blottis chez-soi. Administration et commerces sont restés fermés. Les téméraires qui sont sortis, malgré tout, ont été désappointés de constater que les denrées alimentaires de première nécessité sont difficilement accessibles. Quant aux articles disponibles, leurs prix ont sensiblement augmenté. Le pain, vendu d’habitude à 200 FC, oscille autour de 500 FC. Pour les denrées alimentaires de base, comme le poisson, l’huile de palme et les bananes, les prix ont soit doublé ou triplé, a-t-on appris. Du côté des humanitaires, l’on craint les épidémies et la résurgence de certaines maladies. Kinshasa volera-t-il au secours de cette ville en produits alimentaires et pharmaceutiques ? Rien n’est moins sûr. Toutefois, la priorité est accordée, pour l’instant, aux aspects militaires. Sur le plan politique, le Ministre de la Défense, Charles Mwando Nsimba et le Vice-Premier Ministre Adolphe Lumanu sont attendus aujourd’hui à la représentation nationale. Ils doivent fournir des explications sur la question des Enyele à l’Equateur. Les Députés nationaux de l’Equateur sont, à leur tour, montés au créneau pour dénoncer le laxisme du gouvernement central, dans la gestion de ce dossier alors qu’il y avait des recommandations, non suivies, dans le cadre de la recherche de la paix. Les dernières informations parvenues à La Prospérité, hier, dans la soirée, indique que la ville de Mbandaka est restée timide, toute la journée. L’Administration, les commerces sont restés fermés. Dans les rues, ce sont plutôt les éléments des FARDC et ceux de la Police nationale qui font la ronde. D’une part, pour donner un signal à la population que la situation est sous contrôle. D’autre part, c’est pour traquer les insurgés Enyele, en débandade. Seulement, l’on a noté des tirs sporadiques à travers quelques coins de la ville sans trop savoir si c’est le fait des loyalistes ou des fuyards. Ne pouvant accepter de mourir de faim, certains téméraires sont sortis pour tenter de s’approvisionner autrement. Grand fut leur désappointement de constater le prix des denrées alimentaires ont pris de l’ascenseur. Le pain, vendu à 200FC, est à 500FC. Quant aux produits de base, le poisson, l’huile de palme, les bananes…, les prix ont soit doublé ou triplé. Cette situation, d’après certains observateurs, fait craindre le spectre des déplacements massifs de la population. Ces craintes s’expliquent aussi par la position géographique de cette ville entourée de part en part par le fleuve Congo. Pour certains humanitaires, il n’est pas exclu, si le Gouvernement central ne fait diligence pour apporter de l’aide tant en denrées alimentaires et qu’en produits pharmaceutiques, que les maladies comme le choléra et autres épidémies ne ressurgissent. Bilan provisoire Puisque le calme revient peu à peu, tout le monde cherche à connaître le bilan réel de ces affrontements intervenus durant la fête pascale. Du côté de la Monuc, outre les pertes en vies humaines enregistrées dans le rang des effectifs, un Casque bleu ghanéen, un pilote sud-africain et un contractuel, la mission onusienne affirme avoir constaté de lourdes pertes matérielles à l’aéroport de Mbandaka. Il a eu aussi des morts du côté des FARDC et de la police nationale. Mais des grandes pertes ont été infligées aux insurgés. 9 corps inertes des Enyele ont été répertoriés. Du des civils, une source parle d’une quinzaine de corps sans vie et de quatre blessés graves à l’Hôpital général de référence de Wangata. Quant à la Croix-Rouge, a-t-on laissé entendre, elle s’active au ramassage des cadavres à travers la ville. Charles Mwando et Lumanu s’expliquent ! Hier, dans les après-midi, le Chef d’Etat Major Général des FARDC, Didier Etumba, et la forte délégation de la Monuc sont arrivés à Mbandaka aux fins de tirer au clair les tenants et aboutissants de cette aventure Enyele. A Kinshasa, c’est le Ministre de la Défense et Anciens Combattants, M. Charles Mwando Nsimba, et Adolphe Lumanu qui vont se livrer, dans quelques heures, au rude exercice de clarification de ce dossier qui a endeuillé toute la République Démocratique du Congo, et, singulièrement, la ville de Mbandaka. Une rencontre avec Kabila sollicitée Les Honorables Députés de l’Equateur ont affiché leur détermination parce qu’ils avaient déjà fait des recommandations, non suivies, au Gouvernement central dans le cadre de la recherche de la paix. Ils auraient, à en croire l’Honorable Engbanda, un schéma de sortie de crise, dans cette affaire des Enyele. Ils condamnent le laxisme du gouvernement central et sollicitent de rencontrer Joseph Kabila, pour des propositions concrètes.
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