Ouagadougou, Le Burkina Faso a mis ses
drapeaux en berne samedi et dimanche en hommage aux victimes de
l’insurrection populaire qui avait chassé du pouvoir l’ex-président
Blaise Compaoré fin octobre, après 27 ans de règne.
35 personnes ont été tuées dans les manifestations populaires des 30 et
31 octobre qui ont entraîné la chute de M. Compaoré, aujourd’hui réfugié
en Côte d’Ivoire.
Seules 28 d’entre elles ont été décorées et élevées au rang de "héros
nationaux" par le président Michel Kafando, lors d’une cérémonie à
Ouagadougou samedi. Les autres victimes n’ont pas reçu les honneurs,
"car certains ont trouvé la mort lors des pillages qui ont accompagné
les manifestations populaires contre le régime déchu", a justifié le
ministère de l’Administration territoriale.
En hommage aux morts, le gouvernement a ordonné la mise en berne samedi
et dimanche des drapeaux dans les édifices publics et missions
diplomatiques du Burkina Faso et la suspension des festivités et
manifestations de réjouissances.
Le président Kafando a posé la première pierre d’une stèle qui sera
construite au pied du "Monument des héros nationaux", érigé sous l’ère
Compaoré dans le quartier huppé de Ouaga2000, dans le sud de la
capitale.
Le représentant des familles de victimes, Babou Bamouni, a réclamé
"vérité et justice" pour les personnes tuées pour la plupart par balles.
"Martyrs des 30 et 31 octobre nous, vos familles (...) marquons notre
disponibilité à aller vers la réconciliation mais à deux conditions:
d’abord la vérité et la justice", a déclaré M. Bamouni.
Les blessés, estimés à 660, ont également réclamé justice.
Et "justice sera rendue", a assuré M. Kafando.
Selon le ministère de la Justice, neuf dossiers sont en cours d’instruction.
Le peuple burkinabè s’était soulevé les 30 et 31 octobre pour
protester contre le projet du président Blaise Compaoré, au pouvoir
depuis 1987, de modifier la Constitution pour lui permettre de se
maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2015.
M. Kafando, un ancien diplomate de 73 ans qui a succédé à M. Compaoré,
doit céder le pouvoir en novembre prochain à l’issue du scrutin
présidentiel prévu le 11 octobre.
roh/eak/mba
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