mardi 14 juin 2011

Sénégal/Libye : Wade veut éviter la mort à Kadhafi (audio)

(AfriSCOOP) — Le président sénégalais Abdoulaye Wade a expliqué samedi à Radio France Internationale (RFI) que s’il a demandé au chef de la révolution libyenne, Mouammar kadhafi , de quitter le pouvoir, c’est « dans son intérêt pour ne pas être tué ».
Jeudi, lors d’une visite à Bengazhi, le fief du Conseil national de Transition libyen (CNT), instance politique de l’insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, le président Wade a lancé ce message à l’adresse de l’homme fort de Tripoli : « Je te regarde dans les yeux (...) plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra ».
En réponse à la question de savoir s’il n’avait « pas l’impression de taper un peu fort », Me Wade explique que : « J’ai dit ce que je pensais, dans l’intérêt de Kadhafi, dans l’intérêt de la Libye et dans l’intérêt de l’Union africaine ».
Selon lui, le guide libyen « ne peut pas revenir à la tête de la Libye. La meilleure façon de l’aider, c’est de l’aider à sortir et non pas de le pousser à rester jusqu’au bout. Le gros risque que court Kadhafi, c’est est de mourir dans cette affaire-là », ajoute-t-il.
Cependant, le président sénégalais affirme qu’il n’est pas dit que son appel sera entendu par l’intéressé. « Je n’ai pas dit que je serai entendu. Je fais ce que j’ai à faire et ça a toujours été ma position. Les autres n’ont qu’à faire ce qu’ils veulent. Mais personne ne dira après, s’il meurt dans l’opération, que moi je ne l’avais pas prévenu’’, a-t-il indiqué à Radio France internationale (RFI). .
Me Abdoulaye Wade est le premier chef d’Etat à se rendre à Bengazi. Au début des bombardements des occidentaux, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a demandé l’arrêt des opérations militaires et de laisser l’Afrique régler le problème.
Mais entre temps, le président sénégalais a changé de position en recevant à Dakar les membres du CNT le 19 mai dernier et le Sénégal est devenu le premier pays africain à reconnaître la branche politique de la rébellion libyenne « comme représentant légitime du peuple libyen et lui a accordé l’autorisation d’ouvrir un bureau de représentation à Dakar ».
Ardent défenseur de l’identité africaine, Mouammar Kadhafi avait, lors de son dernier séjour à Dakar en décembre 2010, plaidé devant de nombreux jeunes et intellectuels africains pour une unité africaine avec une « armée africaine » et un « gouvernement ».

Audio : Me Wade répond aux questions de Jean-Karim Fall (RFI)

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