(Cyberpresse 09/06/2011)
CONAKRY — Une coalition d'organisations de la société civile guinéenne a dénoncé mercredi à Conakry des "dérives autoritaires" du régime du président Alpha Condé, qui a pris ses fonctions en décembre 2010, relevant toutefois des progrès accomplis dans certains domaines.
"Nous dénonçons les dérives autoritaires du nouveau régime et interpellons le président Alpha Condé sur les atteintes aux libertés individuelles et publiques dans notre pays depuis son accession au pouvoir" à la faveur de l'élection présidentielle de novembre 2010, a déclaré au cours d'une conférence de presse Aziz Diop, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSCG).
Le CNOSCG, qui regroupe une vingtaine d'ONG, associations et syndicats, a noté des progrès réalisés en Guinée en matière de "lutte contre la corruption et contre le détournement de fonds, la maîtrise de l'inflation, la suppression de l'impôt de capitation et la volonté affichée du gouvernement de procéder aux réformes des forces de défense et de sécurité", a-t-il dit.
Mais la coalition d'ONG exprime "sa vive préoccupation quant aux évènements qui ont émaillé la vie politique et sociale du pays ces trois derniers mois".
"Il faut déplorer que de nombreuses décisions prises par le nouveau pouvoir constituent des obstacles à la mise en place d'un Etat de droit ainsi qu'à la marche vers la démocratie", a affirmé M. Diop.
Il a notamment dénoncé la "violente répression", en avril à Conakry, d'un rassemblement de partisans de Cellou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et principal opposant à M. Condé.
Au moment de la dispersion de ce rassemblement, qui n'était pas autorisé selon la police, un jeune a été tué par balle, a rappelé M. Diop, qui a évoqué plusieurs autres cas d'"atteinte aux libertés individuelles et publiques", dont des intimidations policières contre des responsables de la presse privée, des condamnation d'étudiants à la prison avec sursis pour faits de grève.
La société civile exhorte les autorités à rectifier le tir, en rappelant qu'un "Etat de droit est un Etat qui se soumet lui-même au droit et à ses propres lois".
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