Côte d'Ivoire - L’un des deux corps retrouvés est celui d’un Français enlevé

(Midi Libre 03/06/2011)

Le directeur du Novotel d’Abidjan, Stéphane Frantz di Rippel, enlevé le 4 avril dernier en Côte d’Ivoire, est bien l’un des deux corps retrouvés mardi dernier dans une lagune près de la capitale économique du pays. Cette affirmation vient de Me Pierre-Olivier Sur, l’avocat de la famille du défunt. Il tient l’information de Patricia Simon, juge d’instruction parisienne en charge de l’enquête. Hier, le Quai d’Orsay n’avait toujours pas confirmé officiellement ces dires.

Les ossements du second corps sont en cours d’identification. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’Yves Lambelin, président de l’entreprise privée Sifca, kidnappé le même jour que Stéphane Frantz di Rippel. Deux autres hommes avaient également été enlevés avec les Français : le Béninois Raoul Adeossi, assistant d’Yves Lambelin et Chelliah Pandian, directeur malaisien de Sania, filiale de Sifca. D’après l’enquête des autorités ivoiriennes et de la police française, une dizaine d’hommes sont arrivés le 4 avril en après-midi au Novotel.
Ce rapt s’est déroulé alors que de violents combats opposaient les hommes du président sortant Laurent Gbagbo et les partisans du nouveau chef de l’État, Alassane Ouattara. Le premier s’était maintenu à la présidence ivoirienne malgré la victoire, reconnue par la communauté internationale et les États africains, de son rival à l’élection du 28 novembre. La crise a pris fin avec la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril par les forces pro-Ouattara, soutenues par l’armée française agissant à la demande de l’Onu.
En mai dernier, lors de la cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara, Nicolas Sarkozy avait confié "espérer que les deux Français soient en vie" et que les auteurs de leur enlèvement seraient "sévèrement punis".
Peu de temps après la visite du chef de l’État français, le nouveau ministre ivoirien de la justice avait assuré que le rapt, jusqu’à présent non revendiqué, était le fait "de miliciens et d’éléments de la Garde républicaine de l’ex-président Gbagbo".

Midi Libre
03/06/2011, 06 h 00
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