mardi 7 juin 2011

Cameroun -L'Assemblée nationale s'inquiète de la baisse de production du coton

(Afriquinfos 07/06/2011)

Pour la deuxième session ordinaire annuelle ouverte lundi à Yaoundé après celle de mars, l'Assemblée nationale du Cameroun a exprimé sa préoccupation face à la baisse de production nationale de coton.
Pour la deuxième session ordinaire annuelle ouverte lundi à Yaoundé après celle de mars, l'Assemblée nationale (Parlement) du Cameroun a exprimé sa préoccupation face à la baisse de production nationale de coton, estimée à 143.000 tonnes en 2010-2011, un résultat qui est loin de rappeler la performance de 1995-1996 par exemple, de 300.000 tonnes.
"Une des mamelles nourricières des régions septentrionales depuis des décennies et culture pérenne de choix au même titre que le cacao et le café, le coton national connaît aujourd'hui comme une descente aux enfers malgré le cours mondial particulièrement alléchant", a souligné le président de la chambre, Jibril Cavaye Yéguié.
Selon lui, cette "préoccupante et inquiétante situation du coton camerounais" se caractérise par une désaffection grandissante des producteurs avec pour conséquence, une chute drastique de la production nationale qui est passée de 300.000 tonnes en 1995-1996, à 114.000 tonnes en 2008.
"De récents efforts auraient relevé à 143.000 tonnes la production nationale en 2010-2011. Force est de reconnaître que nous restons bien loin de nos potentialités", a poursuivi Cavaye Yéguié, citant en outre "une évasion massive du peu qui reste vers des pays voisins, le Nigeria par exemple, où les prix pratiqués sont trois plus intéressants, 600 F (1,2 USD) contre 200 F (0,4 USD) au Cameroun".
Pour le Parlement, malgré les garde-fous mis en place par l’Etat, dont l'arrêté ministériel du 11 septembre 2000 portant suspension de l'exportation du coton graine, l'institution des comités régionaux de lutte contre la fuite du coton, ou encore le plan de restructuration de la filière, ce phénomène d'exportation d'"évasion" a plutôt pris de l'ampleur.
Car, les préposés aux garde-fous de l'Etat sont plutôt devenus les acteurs de la fuite de la production nationale. Conséquence : les convoitises nées de cette frauduleuse activité ont même abouti à des pertes en vies humaines.
La représentation nationale tire la sonnette d'alarme en estimant que «manifestement, la SODECOTON file du mauvais coton". Par conséquent, propose-t-elle, "il faut une gestion avec des hommes disponibles et qui ne seraient pas partagés entre des passions multiples car, le coton camerounais ne saurait se gérer en dilettante ou à distance à partir de lointaines arènes".
Allusion implicite aux autres fonctions du directeur général de l'entreprise, Mohammed Iya, comme président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT).
Se situant à la suite de la quasi-élimination de la sélection camerounaise à la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football en 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale, cette prise de position des députés sonne comme la chute imminente, avec éventualité d'implications judiciaires, de M. Iya, eu égard aux informations ayant récemment fait état da sa convocation par la police judiciaire au sujet justement sa gestion controversée à la SODECOTON.

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