(Romandie.com 03/06/2011)
OUAGADOUGOU - Des éléments de la sécurité du président burkinabè Blaise Compaoré sont intervenus vendredi matin à Bobo Dioulasso (sud-ouest), capitale économique livrée depuis mardi soir aux tirs en l'air et aux pillages de militaires en colère, ont rapporté des témoins.
C'est la première fois, depuis le début de la grogne des militaires en mars, que le pouvoir emploie la manière forte pour mater l'une de ces protestations violentes, généralement motivées par des revendications financières.
Peu avant 10H00 (locales et GMT), des hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui avaient rejoint la ville dans la soirée, sont passés à l'action, ont indiqué des habitants.
Ils ont pratiquement encerclé le camp, ils occupent toutes les voies qui mènent au camp et sont entrés pour chercher les militaires qui y sont, a déclaré un résident.
J'ai vu des éléments du RSP qui tirent en l'air en allant vers le camp. On a vraiment peur, a dit un autre.
Au même moment, des tirs d'arme lourde retentissaient vers le gouvernorat et l'hôpital, non loin du camp Ouezzin Coulibaly où sont basés les mutins, selon un témoin.
La sirène de la mairie avait retenti un peu plus tôt pour demander aux habitants de rester chez eux, selon un témoin.
Si un calme relatif était revenu dans la matinée, la nuit avait été marquée par des tirs en l'air intenses à travers la ville et de nouveaux pillages massifs, ont précisé des habitants.
Selon des sources médicales, au moins 30 personnes ont été blessées depuis jeudi, notamment par des balles perdues.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les militaires sont allés dans tous les quartiers et ils tiraient partout malgré le couvre-feu instauré pour l'occasion, a raconté un résident.
Une partie du marché a été saccagée, a souligné le maire, Salia Sanou. Il y a beaucoup de dégâts, il faut maintenant libérer les populations et sécuriser leurs biens, avait-il ajouté peu avant l'intervention du RSP.
Mercredi, le gouvernement, confronté à une crise sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir en 1987 de M. Compaoré, lui-même militaire, avait appelé les mécontents à la retenue et au dialogue et dit envisager des mesures en vue du rétablissement de l'autorité de l'Etat.
(©AFP / 03 juin 2011 13h02)
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