(Xinhuanet 02/03/2011)
BAMAKO -- C'est avec étonnement que les Maliens ont appris sur les ondes d'une radio internationale que l' homme qui avait tenté, le 5 janvier 2010, de faire exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, Béchir Sinoun, de nationalisé tunisienne, s'est évadé, avant-hier matin, des locaux de la Sécurité d'Etat (SE), dirigé par le Colonel major Mamy Coulibaly, en poste depuis le 6 avril 2005. Dans un communiqué, publié mardi, la présidence de la République du Mali a, de son côté, informé l'opinion nationale et internationale de l' évasion survenue le lundi 28 février 2011 de l'auteur de la tentative d'attentat contre l'Ambassade de France à Bamako, Béchir Sinoun, de nationalité tunisienne. Le même communiqué indique qu' une « enquête a été ouverte pour situer les responsabilités et, en conséquence, pour prendre les sanctions qui s'imposent en pareilles circonstances ».
Le communiqué termine « en invitant les populations à apporter leur pleine et entière collaboration aux services compétents engagés dans la poursuite du fugitif. Par conséquent, il prie toute personne ayant reconnu cet individu en fuite, en possession d'informations sur son itinéraire ou sur ses complices éventuels de bien vouloir alerter les commissariats de police ou brigades de gendarmerie les plus proches, ou toutes autres autorités compétentes ».
Cette évasion rocambolesque du terroriste qui a tenté, le 5 janvier 2010, de faire couler du sang devant l'Ambassade de France à Bamako demeure toujours mystérieuse.
Gardé donc dans les locaux de la Sécurité d'Etat, une structure rattachée à la présidence de la République du Mali et se trouvant dans un domaine militaire, Béchir Sinoun était gardé, depuis sa tentative ratée, sous haute protection dans les locaux de la SE.
C'est donc le 28 février dernier, qu'à deux heures du matin, le soldat chargé de sa garde se fait absenter pour aller prendre du thé avec les policiers en faction devant la SE. A quatre heures du matin, quand la relève se présenta, c'est le moment où les uns et les autres vont se rendre compte de l'absence du Tunisien. Alors que c'est un mur de près de deux mètres qui entoure la SE avec, en plus, des barbelés tout autour. Comment cet individu, à l' aspect frêle, le visage innocent, ce jeunot de 25 ans, a-t-il pu déjouer la vigilance de tous les hommes en uniformes chargés de la protection de la SE et de la garde des prisonniers qui s'y trouvent ?
Les consignes de la Direction générale de la Sécurité d'Etat sont pourtant fermes car, elles ont celles applicables à tous les postes de garde conformément au Règlement militaire. En effet, selon ces consignes, tout détenu est systématiquement menotté avant d'être enfermé ; tout détenu est cagoulé pour tout déplacement dans l'enceinte de la SE ; tout déplacement d'un détenu vers la salle d'interrogatoire est assuré par deux hommes en armes ; les rondes sont effectuées chaque deux heures pendant la journée et chaque heure pendant la nuit ; à chaque ronde, le chef de poste s'assure de l'état de la salle de détention et du détenu ; etc.
Comme on peut facilement le constater, les consignes édictées par la Direction générale de la SE n'ont pas été respectées à la lettre comme il sied en de pareils cas. Les recherches en vue de le localiser sont aussitôt lancées mais qui sont, pour le moment, demeurées vaines.
Le chef de poste et le soldat en faction ont été mis aux arrêts. Le directeur des services de renseignement, Mamy Coulibaly, en poste depuis le 6 avril 2005, a été limogé. Son adjoint, Hildebert Traoré, contrôleur général de police, a été nommé directeur général de la Sécurité d'Etat par intérim.
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