(Le Griot 19/01/2011)
Mamadou Tandja, l’ex-président du Niger, déchu depuis février 2010 et placé depuis en résidence surveillée, a été incarcéré ce dimanche 16 Janvier après-midi, selon des sources judicaires de Niamey. De sa somptueuse demeure, la Villa Verte, M. Tandja a été conduit sous escorte des forces de défense et de sécurité à la prison civile de Kollo.
Cette nouvelle n’est guère surprenante du fait de la récente levée de son immunité présidentielle en décembre dernier suite aux résultats de l’audit financier des entreprises nationales diligenté par la junte militaire au pouvoir. Celui-ci a révélé que 64 milliards de F CFA minimum (environs 127 millions de dollars) avaient été détournés sous le régime de Tandja (de 1999 à 2010), notamment par le moyen de fausses factures et des contrats publics artificiellement gonflés et ce, impliquant plus de 2000 personnes.
Bien que Mamadou Tandja soit vraisemblablement impliqué dans bien de malversations financières survenues sous sa présidence, il est néanmoins regrettable qu’il n’y ait pas eu de procès digne de ce nom avant son arrestation. « Auparavant, il a été entendu par un juge qui l’a inculpé et placé sous mandat de dépôt » révélait une source proche de la présidence à l’AFP sans spécifier les motifs de son emprisonnement. A cela s’ajoute le fait que la santé de M. Tandja, septuagénaire, soit fragile. Sachant qu’une éventuelle détention pourrait la dégrader, le concerné avait, au préalable, implorer les putschistes de ne pas le mettre en prison. Mais ces derniers semblent être restés insensibles à ses supplications.
Poursuivre en justice des anciens dignitaires pour détournements de fonds est certes positif de la part de la junte. Mais, le peuple nigérien ne sera pleinement satisfait que lorsque le pouvoir lui sera remis. C’est ce qui est prévu normalement pour le 31 janvier prochain avec le premier tour des élections présidentielles.
Écrit par Mimouna Hafidh
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