(Le Nouvel Observateur 20/09/2010)
DURBAN, Afrique du Sud - Le président sud-africain a tenté lundi d'apaiser les tensions avec ses vieux alliés syndicaux sans toutefois répondre à leurs attentes sur une nationalisation des mines et une dévaluation du rand.
Au premier jour du Conseil général national de l'ANC, qui se tient jusqu'à vendredi à Durban, Jacob Zuma, souvent accusé d'incompétence, a surtout cherché à affirmer son autorité.
Le chef de l'Etat sud-africain a démenti les allégations faisant état de problèmes au sein de l'alliance gouvernementale avec la Cosatu, principale confédération syndicale du pays.
"Tous les gros titres de la presse à propos de la mort prochaine de l'alliance sont une perte de temps parce que l'alliance va encore vivre pendant longtemps", a déclaré Zuma dans une allocution devant les 2.000 délégués réunis à Durban.
Cette réunion, l'une des plus importantes de l'ANC depuis des années, constitue une sorte d'examen de passage pour le président sud-africain.
S'il ne parvient pas à rassembler ses soutiens historiques ou ne peut pas en rallier de nouveaux, il risque de sortir affaibli dans sa quête d'un nouveau mandat en 2014.
Sa priorité, cette semaine, sera d'essayer de rétablir l'entente traditionnelle avec la puissante Cosatu après trois semaines de grève dans les services publics.
La fédération syndicale a notamment dénoncé la corruption et le favoritisme qui règnent selon elle au sein du gouvernement. Jacob Zuma a promis de tenir compte de ces critiques mais n'a pas fait de concessions sur une modification de sa politique monétaire et exclu l'idée d'une dévaluation du rand.
"Il faut éradiquer la corruption ainsi que les perceptions de la corruption", a-t-il admis avant de défendre la stabilité et la compétitivité de la monnaie sud-africaine.
La Cosatu fait valoir que l'appréciation du rand, à son plus haut niveau depuis deux ans et demi, constitue un handicap pour les exportations.
La monnaie s'est appréciée de 30% en 2009 et a gagné 14% face à l'euro depuis le début de l'année, ce qui constitue un frein économique dans un pays qui est le premier producteur mondial de platine et le quatrième producteur d'or.
De même, Jacob Zuma a semblé rester sourd aux demandes de la Ligue des jeunes et de son chef de file, Julius Malema, en faveur d'une nationalisation des mines.
Malema s'est illustré en critiquant Zuma pour son goût de la polygamie et a menacé de ne pas soutenir le chef de l'Etat s'il briguait un deuxième mandat en 2014. Ces critiques lui ont valu un rappel à l'ordre de la part du président.
(Reuters) Jon Herskovitz et Peroshni Govender, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
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