Outre le président Pierre Nkurunziza, le président
rwandais Paul Kagame a été l'un des grands absents du sommet de Dar es
Salaam sur la crise au Burundi. Le Rwanda, pays pourtant incontournable
dans la région, a été représenté par sa ministre en charge de l'Afrique
de l'Est, Valentine Rugwabiza. Aucune explication n'a été donnée à cette
absence et les spéculations vont bon train.
Coup sur coup, jeudi dernier, le 28 mai, la communauté est-africaine a appris le désistement de Pierre Nkurunziza, puis de Paul Kagame,
selon des sources diplomatiques. Ce n'est pas seulement le président
rwandais qui n'a pas fait le déplacement, mais également sa ministre des
Affaires étrangères Louise Mushikiwabo.Un mouvement d'humeur manifeste. Peut-on voir dans cette décision une nouvelle étape dans la brouille entre le Rwanda et son voisin burundais ? Début mai, en pleine crise burundaise Paul Kagame avait fustigé l'entêtement de son homologue à vouloir briguer un troisième mandat en dépit du mouvement de protestation.
« Paul Kagame avait été le seul à se prononcer ouvertement contre la candidature de Pierre Nkurunziza », détaille un observateur de la vie politique rwandaise. Selon cette source, le président rwandais savait que le sommet ne satisferait pas ses attentes et n'aurait donc pas jugé nécessaire de s'y rendre.
« Paul Kagame n'a jamais été très diplomate », note cet observateur. Cette source - comme une autre source diplomatique - évoque également un possible « embarras » du chef de l'Etat Rwandais devant le débat sur le troisième mandat alors que lui-même est soupçonné de vouloir changer la Constitution de son pays afin de se représenter en 2017. D'autres estiment que cette décision serait surtout une manière de marquer son désintérêt pour un sommet en l'absence de Pierre Nkurunziza, le premier intéressé.
rfi.fr
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