L'inhumation de centaines de corps dans un cimetierre de Maluku (photo) ont vivement fait réagir les ONG de défense des droits de l'homme, craignant que les corps ne soient ceux d'opposants tués en janvier dernier.AFP PHOTO / Junior KHANNA
En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement poursuit son offensive pour mettre fin à la polémique autour de la fosse commune de Maluku. L’enterrement collectif de 421 personnes, le 19 mars dernier, continue de faire la Une de l’actualité. Après une visite de la morgue, lundi, avec les diplomates étrangers et un passage à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, s’est rendu ce mardi 14 avril devant le Sénat pour expliquer que cet enterrement collectif avait respecté les procédures et n’avait donc rien de suspect.
« La nation toute entière a été choquée ». Pour le ministre de l’intérieur, Evariste Boshab, qui est intervenu près d’une demi-heure devant les sénateurs, l’idée est d’en finir avec la polémique autour de cette fosse commune. L’enterrement a respecté les procédures et, selon lui, aucun mort suspect n’en fait partie.
« Ma raison d’être, ici au Sénat, est de dédramatiser cette rumeur folle et affolante qui est totalement infondée. L’inhumation, intervenue le 19 mars, n’était ni la première ni la dernière du genre », a déclaré le ministre de l’Intérieur.
Mais du côté de l’opposition, même après ces explications, des questions restent sans réponse, comme l’explique Albert Fabrice Puela, du Parti la Renaissance du Congo.
« Pourquoi avoir enterré dans une tombe commune plutôt qu’individuellement ? Le pays est-il si pauvre pour ne pas donner un cercueil à chacun plutôt que de mettre tout le monde au même endroit comme si nous étions dans un état de guerre ? Ca, ça nous écœure en tant que Congolais, en tant qu’Africains », a-t-il déclaré à RFI.
Beaucoup sont déçus que ce sujet d’actualité n’ait pas fait l’objet d’un débat afin que toutes les zones d’ombre soient abordées.
« S’ils n’ont rien à cacher, qu’on ouvre les enquêtes. Lambert Mendé a dit qu’ils avaient la liste des gens. Il y a des parents qui cherchent leurs enfants jusqu’à aujourd’hui. Et pourquoi l’ont-ils fait de nuit ? », a déclaré, pour sa part, Koyba Futa, sénatrice du Mouvement de libération du Congo (MLC).
Mais pour Léonard She Okitundu, sénateur du PPRD, cet enterrement collectif et la polémique qui a suivie sont surtout un appel à réformer le droit funéraire.
« Des évènements comme ça font surgir certaines lacunes, non seulement de la législation mais aussi de la pratique. Il appartient au gouvernement et au Parlement de combler ces lacunes », a souligné le sénateur Léonard She Okitundu.
Pendant ce temps, l’enquête judiciaire est toujours en cours. Les familles qui cherchent encore des proches défunts sont appelés à contacter le procureur pour témoigner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire