mercredi 1 juin 2011

Ile Maurice - Le système de santé mauricien, un modèle pour l'Afrique (ANALYSE)

(Xinhuanet 01/06/2011)

PORT-LOUIS -- La clinique mobile du ministère de la Santé et la Qualité de Vie de l'île Maurice a remporté au début du mois de mai, à Nairobi au Kenya, le grand prix de l'innovation décerné par le All Africa Public Sector Innovation Awards (AAPSIA) 2010. Une distinction qui récompense les efforts de Maurice pour son investissement dans l'amélioration de la qualité de vie de ses citoyens.
Instauré par les Britanniques, qui ont gouverné le pays jusqu' à son indépendance en 1968, le système de santé s'est constamment amélioré pour répondre aux exigences de la modernité et à la croissance de la population. Le ratio de patients-médecins est de 6,9 pour le secteur public et de 11,7 au niveau national en tenant compte du secteur privé, indique le ministère de la Santé.
Alors qu'à l'accession de l'indépendance le service public ne comptait que trois hôpitaux régionaux et une unité spécialisée en otorhinolaryngologie, aujourd'hui Maurice peut s'enorgueillir de posséder un réseau impressionnant comptant cinq hôpitaux régionaux disséminés à travers l'île, cinq hôpitaux spécialisés et deux hôpitaux au niveau de district. En outre, l'île touristique de l' océan Indien possède 113 centres de santé communautaires, 21 centres de santé régionaux, deux medi-cliniques et deux hôpitaux communautaires offrant des soins de santé primaire.
Ce service de santé qui vient vers le public démontre l' engagement du gouvernement pour que la population jouisse d'une meilleure santé qui aille de pair avec le développement sans précédent que le pays a connu depuis les années 80'.
L'accès à la santé reste gratuit en dépit des coûts sans cesse en hausse. Le budget de la Santé est d'ailleurs le deuxième plus gros budget de l'Etat mauricien. Mais en vertu de sa politique de l'Etat providence, le gouvernement maintient coûte que coûte la gratuité de la santé ainsi que celle de l'éducation, une pension de retraite universelle non-contributive et une sécurité sociale qui vient en aide aux plus démunis.
La santé est une affaire de tout le monde et commence avant même la naissance de l'enfant quand la mère enceinte reçoit des soins et un suivi jusqu'à l'accouchement. L'enfant est ensuite suivi par un service pédiatrique jusqu'à l'âge de cinq ans grâce à une carte de santé où toute une série de vaccins contre des maladies comme la poliomyélite ou la rougeole sont administrés. Au primaire comme au secondaire, le cursus scolaire intègre des programmes de santé comme les bonnes habitudes alimentaires ou les notions d'hygiène.
Néanmoins, une grosse lacune demeure l'absence de l'éducation sexuelle qui reste encore tabou dans la société mauricienne encore assez conservatrice. Il n'en demeure pas moins que les efforts sur l'éducation sanitaire couplés avec le développement du pays ont contribué à augmenter considérablement l'espérance de vie. En 1944, elle était de 33 ans pour les hommes et de 34 ans pour les femmes. En 1967, soit une année avant l'indépendance, elle était passé à 60 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. En 2008, les hommes ont encore gagné 9,1 ans et les femmes encore plus, soit 12, 1 ans.
Selon les prévisions des démographes, l'espérance de vie devrait atteindre 71 ans pour les hommes en 2015 et 77 ans pour les femmes .Néanmoins, les gains obtenus durant les dernières décennies sont confrontés à de nouveaux défis avec la hausse dramatique des maladies non-transmissibles comme le diabète, le cancer et les pathologies cardiovasculaires.
La hausse de ces maladies pose une réelle menace pour la population mauricienne et au système de santé en général. Selon le dernier rapport sur les maladies non-transmissibles, un Mauricien sur cinq âgé de 30 ans et plus est diabétique. Plus de 50% des décès sont attribués aux maladies cardiovasculaires, au diabète, aux problèmes du système circulatoire et au cancer.
De fait la part de ces maladies dans la morbidité à Maurice comptait pour 87,9% en 2009. Pour faire face à cette situation inquiétante, le gouvernement a accéléré les campagnes d' information dans les médias et à travers son réseau. Aujourd'hui, un autre pas a été franchi avec la création en 2007 du service de clinique mobile qui s'adresse aux adultes et aux élèves des classes terminales. En 2007, plus de 51 000 personnes avaient été touchées. Ce chiffre a doublé en 2009. « Un signe encourageant qui a été récompensé à juste titre par le prix de l'AAPSIA », constate un haut fonctionnaire du ministère de la Santé.

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