jeudi 3 mars 2011

Hugo Chavez veut jouer les médiateurs dans la crise libyenne

(Le Nouvel Observateur 03/03/2011)

CARACAS — S'il n'en reste qu'un... Le président vénézuélien Hugo Chavez s'est entretenu avec le dirigeant libyen Moammar Kadhafi de l'éventualité de mobiliser un bloc de pays amis afin de jouer les médiateurs pour résoudre la crise libyenne, a expliqué mercredi soir le ministre de l'Information de Caracas Andres Izarra.
Chavez, proche allié de Kadhafi, a pris le contrepied de la communauté internationale et refuse de le condamner pour la répression sanglante en Libye. Les deux hommes se sont parlé mardi, a ajouté le ministre via Twitter.
Caracas a fait appel à ses alliés d'Amérique latine et d'ailleurs pour discuter de la création d'un bloc de pays amis, baptisé le "Comité de la paix", qui pourrait jouer les médiateurs.
Les responsables vénézuéliens n'ont pas précisé la réponse du dirigeant libyen à cette initiative.
Le chef de la diplomatie Nicolas Maduro a critiqué l'adoption de sanctions par les Américains et Européens, et jugé que la ligne actuelle "vise à donner à l'Empire l'autorisation d'une invasion contre le peuple libyen", a-t-il déclaré.
Chavez, qui partage avec le dirigeant libyen la détestation des Etats-Unis, avait reçu en 2004 le célèbre "Prix Kadhafi pour les droits de l'homme" pour son combat contre "les effets de l'impérialisme et les ennemis de la liberté" au Venezuela et ailleurs.
Kadhafi avait installé sa tente l'année dernière au Venezuela, pendant le sommet Afrique-Amérique latine.
Il avait reçu en cadeau de Chavez, une réplique de l'épée du héros de l'indépendance latino-américaine Simon Bolivar. Un geste qui avait fait s'étrangler l'opposition anti-Chavez, opposée aux relations étroites avec la Libye de Kadhafi.
Cette semaine, une coalition de l'opposition a jugé que l'attitude actuelle de Chavez mettait à mal l'image internationale du Venezuela, et son responsable politique Gustavo Azocar a exigé que le gouvernement s'explique sur comment il a pu "donner l'épée du 'libérateur' Bolivar à un assassin comme Kadhafi". AP
© Copyright Le Nouvel Observateur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire