Alterinfo 10/01/2011)
L’ambassadeur soudanais à Téhéran, Souleiman Abdel Tawab Zein a déclaré que « la séparation du sud du Soudan de son nord aura une incidence sur le monde entier », soulignant que « cette sécession sert l'intérêt des États-Unis et d'Israël, car le Soudan est le pont de communication arabo-musulman en Afrique » !
Il a ajouté que « les plus grands perdants sont les pays arabes et islamiques, parce que la question n'est pas qu’interne ».
M.Zein qui s’exprimait au cours d’une interview accordée à la chaîne satellitaire iranienne al-Alam, a noté que « cette sécession aura des conséquences tant sur le Soudan que sur le monde, car elle crée un sans- précédent dans la politique internationale, surtout que le monde n’a pas assisté à un tel événement depuis l’accès à l’indépendance de nombreux pays car il a été convenu de maintenir les frontières qui ont été acquises à l'indépendance ».
Et de prévenir : « Cet événement encouragera tous les groupes ethniques et les minorités à demander un Etat qui reflète leur nouvelle entité ce qui conduirait à la sécession ».
Il a souligné que « les États-Unis et d'autres pays encouragent, soutiennent une telle sécession sans toutefois réaliser qu’ils ont déclenché une bombe à retardement» !
Il a estimé que « l'un des intérêts des USA dans cette affaire est de trouver un pied-à-terre pour l’entité sioniste dans le continent africain plus précisément dans le cœur du continent africain, car le Soudan est un pays qui représente le trait d'union entre le monde arabo-musulman et le monde africain ».
Commentant les contacts et les réunions entre le président américain et le président du gouvernement du Sud, Zain a souligné: « Tout cela prouve que cette sécession était planifiée et préméditée, son but étant la désintégration du plus grand Etat arabe islamo-africain».
L'ambassadeur du Soudan a exprimé sa crainte que « cette sécession ne s’inscrive dans le cadre d’un vaste complot visant la nation arabe et islamique, et il ne fait aucun doute que l'entité israélienne y trouve son intérêt sur le plan international» !
Et de noter que « les plus grands perdants dans cette sécession sont les pays musulmans, parce que la question n'est pas seulement locale, mais aura des répercussions sur la communauté musulmane et la communauté internationale, en même temps ».
http://www.almanar.com.lb
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L'indépendance du Sud-Soudan remettrait en cause les frontières coloniales
Le référendum d'indépendance du Sud-Soudan ouvre une véritable boîte de pandore, en Afrique, car il remet en cause les frontières héritées de la colonisation et pourrait créer un précédent, pour d'autres régions tentées par la sécession. "Le Sud-Soudan est, incontestablement, un précédent. Il n'y a jamais eu de référendum, dans un pays africain, qui a permis à une partie de la population, à une région, en particulier, de décider, si elle avait l'intention de rester dans le cadre d'un Etat unitaire ou au contraire de faire sécession.", note René Otayek, du Centre d'études sur l'Afrique noire, à Sciences Po Bordeaux. Les puissances occidentales s'étaient partagé le gâteau de l'Afrique, lors de la conférence de Berlin, en 1885. Après la décolonisation, au début des années 1960, les pays du continent ont formé l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ancêtre de l'Union africaine, avec, pour credo, "l'intangibilité" des frontières héritées de cette période coloniale. Or, à la fin de la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan, en 2005, un accord de paix a reconnu le droit des Sud-Soudanais à un référendum d'autodétermination pouvant mener à terme à la partition du plus grand pays d'Afrique. Certes, l'Erythrée s'était prononcée, en 1993, sur son indépendance, face à l'Ethiopie, mais, à la différence du Sud-Soudan, ce pays de la Corne de l'Afrique avait, déjà, existé, en tant que colonie italienne. "Ce qui ajoute à la spécificité de la situation soudanaise, c'est le consensus international sur le référendum et sur le respect par toutes les parties du résultat de ce scrutin. C'est fondamental.", souligne M. Otayek. "En terme légal, le référendum se fait dans les règles prescrites du droit international, avec l'accord de la capitale et une supervision internationale qui doit en attester la crédibilité. Mais en terme de perception, cela montre qu'il est possible d'obtenir la sécession. Et, donc, puisque c'est possible, on peut se battre pour elle.", explique Roland Marchal, spécialiste du Soudan. D'autres régions d'Afrique ou mouvements rebelles, pourraient, à leur tour, réclamer un référendum d'autodétermination: le Sahara occidental, l'enclave pétrolière angolaise du Cabinda, les Touaregs, dans le nord du Mali et du Niger, la Casamance, au Sénégal. Au Soudan même, les rebelles du Darfour, région de l'ouest du pays en proie à la guerre civile, ont, récemment, plaidé pour la tenue d'un référendum, sur l'avenir de leur ancien sultanat, faisant planer la menace d'un réel démembrement du géant soudanais. "Je ne suis pas certain que le cas du Sud-Soudan aura un impact immédiat sur les conflits séparatistes de longue durée, comme dans la province angolaise du Cabinda ou la Casamance, au Sénégal.", tempère Alex Vines, de l'Institut britannique Chatham House. "Si d'autres régions voulaient suivre l'exemple du Sud-Soudan, encore faudrait-il qu'il y ait un consensus de la communauté internationale.", souligne M. Otayek. De nombreux chefs d'Etat africains ont, déjà, exprimé leurs réserves, face à la sécession attendue du Sud-Soudan. Si la reconnaissance du nouveau-né sud-soudanais, par les puissances occidentales, semble, déjà, acquise, elle pourrait être difficile à accepter, pour certains frères africains, qui craignent de voir ce précédent se retourner un jour contre eux. "Il y a un malaise africain, face à cette indépendance, parce qu'elle rompt une tradition (l'intangibilité) et parce qu'elle semble due à la pression des Etats-Unis. Cela est perçu comme si c'était Berlin II, que des puissances découpaient, à nouveau, l'Afrique.", constate M. Marchal
http://french.irib.ir
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Le Soudan au bord de la désintégration grâce à la diplomatie hollywoodienne
George Clooney, accompagné d'une équipe de compagnons d’Hollywood s’est rendu au Soudan il y a deux mois afin des reportages pour plusieurs chaînes satellitaires palliant le travail de la diplomatie américaine dans ce pays africain.
George Clooney, l’ONU, l’Université d’Harvard et le société Google ont initié un projet satellite, mercredi, qui vise à collecter des images de l’évènement.
L’acteur justifie, dans un communiqué : « Nous voulons que les auteurs potentiels de génocide ou d’autres crimes de guerre sachent qu’ils sont surveillés, que le monde les regarde ».
Ainsi, c’est son son organisation Not on our watch, qu’il a fondée avec Brad Pitt et Matt Damon, qui financera les 6 premiers mois du projet, à savoir 750.000 dollars selon le Times.
Les Américains ont intérêt à ce que le conflit soudanais trouve une issue ;
En ce sens, John Kerry est arrivé à Khartoum pour observer le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan.
Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, ancien candidat à la présidence, en est à son quatrième voyage dans le pays depuis qu’il a pris ses fonctions en janvier 2009.
Alors que les présidents américains George Bush et Barack Obama se sont très fortement investis depuis une dizaine d’années dans le conflit soudanais, il a réaffirmé que l’engagement des États-Unis dans le pays continuerait « au-delà du référendum ».
Les lobbys chrétiens et afro-américains, qui soutenaient la cause des chrétiens du Sud-Soudan, ont alors commencé à faire pression sur le gouvernement américain avec une stratégie médiatique très élaborée, explique William-Pierre Bouziges. Ils étaient très liés aux néoconservateurs américains, qui avaient une très forte influence sur le président Bush.
Résultat, en 2005, les États-Unis ont œuvré au Conseil de sécurité de l’ONU pour élaborer des résolutions. »
« En réalité, les groupes de pression américains, qui voulaient attirer l’attention sur le sort des chrétiens au Sud-Soudan, ont caricaturé le conflit en un génocide du pouvoir arabe sur les ethnies noires du Darfour », souligne toujours William-Pierre Bouziges.
Leur action a servi de catalyseur dans l’opinion publique. Car, parallèlement, des personnalités hollywoodiennes, à l’instar de Georges Clooney, ont commencé à s’intéresser au Darfour, créant des associations comme la très puissante Save Darfur, à laquelle ont adhéré par exemple les acteurs George Clooney ou Angelina Jolie.
Une autre raison motive le soutien des États-Unis au processus de paix au Soudan : le pays regorge de pétrole.
La Chine est devenue son principal partenaire et les États-Unis veulent leur part du gâteau. Sachant que 70 % de la manne pétrolière se trouvent au Sud-Soudan, les Américains peuvent se dire qu’après la sécession, ils pourront plus facilement exploiter le pétrole dans la région.
L'arrivée de George Clooney au Soudan à la hauteur des tensions politiques dans le pays a été interprétée comme la «diplomatie américaine Hollywood" par de nombreux commentateurs qui, selon eux vise à influencer le processus de référendum dans un Etat africain.
Le Soudan va en effet vivre un référendum, le 9 janvier prochain. Les Sud-Soudanais devront choisir entre le maintien de l’unité avec le reste du Soudan, ou la sécession.
Le programme d'application satellitaire opérationnel de l'Onu (Unosat) sera chargé de collecter des images. L'université d'Harvard se chargera, quant à elle, d'analyser les données et de les interpréter. Ces données seront ensuite consultables par tous sur Internet via une plateforme conçue par Google.
Ce projet vise à mettre un véritable coup de projecteur sur le Soudan.
George Clooney et ses partenaires espèrent ainsi faire pression sur les politiques pour qu'ils empêchent d'éventuelles atrocités.
George Clooney ne s’est pas arrêté en si bon chemin concernant le Soudan puisqu’il a fait un documentaire sur le Darfour en 2008, puis au cours des deux derniers mois, Georges Clooney a oeuvré de manière intensive pour préparer le terrain à davantage d'ingérence des États-Unis au Soudan par le renforcement d’une campagne menée par Hollywood.
Selon le journal basé à Londres Al-Hayat, Emmanuel Jal, qui est un rappeur et chanteur d'origine soudanaise résidant actuellement à Londres a rejoint la campagne de George Clooney accompagné de deux autres stars de la musique Alicia Keys et Peter Gabriel. Ces trois chanteurs ont travaillé avec George Clooney, qui est aidé par l'ancien Secrétaire des Nations Unies Kofi Annan et l'ancien président américain Jimmy Carter, pour produire un clip vidéo intitulé "Nous voulons la paix" dans le but d'envoyer des messages répétés au peuple soudanais avant le référendum. Ces messages implicitement présentent la séparation des régions du sud de ce pays comme une évolution conduisant à une paix permanente dans le pays.
En outre, Georges Clooney milite également contre la politique de soutien de la Chine envers le Soudan, il a lancé une campagne contre la Chine aux États-Unis en apportant son soutien aux dissidents du Tibet.
Au lendemain du séisme en Haïti, aussi, il a entamé une campagne pour apporter des aides aux personnes sinistrées alors que les troupes américaines avaient le contrôle de l'ensemble du pays en moins d'un jour seulement après la catastrophe.
Dr Saad Yasser dans un article intitulé "L'Islam d'aujourd'hui" précise que les arts, la politique, la technologie et les universités aux États-Unis tous ces acteurs s’unissent pour désagréger un Etat arabe musulman en se réfugiant derrière le prétexte des droits de l'Homme. Ils continuent à regarder le Soudan mais ferment les yeux sur les crimes commis par le régime israélien contre les femmes et les enfants sans défense à Gaza et par les États-Unis en Afghanistan et en Irak.
Un responsable soudanais a, lui aussi, déclaré au quotidien Asharq Alawsat que la star d'Hollywood et les organisations qui travaillent avec lui n'ont aucun intérêt à instaurer la paix et ne sont guidés que par leurs propres motivations cachées.
Seifuddin Omar Yassin, qui travaille comme attaché culturel à l'ambassade du Soudan à Washington, note qu'il ya eu de nombreux cas de génocide dans différentes parties du monde jusqu'à présent. Par exemple, il souligne les atrocités commises par le régime israélien facilement contre les Palestiniens.
Il ironise en déclarant que Georges Clooney n'a même pas besoin d'envoyer ses caméras au Moyen-Orient pour être au courant de ces crimes, la chaîne CNN pouvant l’informer à ce sujet. Pourquoi Georges Clooney ne parvient pas à faire quelque chose pour mettre fin aux atrocités sionistes contre des civils sans défense? Leur but est d'attirer l’attention des gens en utilisant des noms célèbres qui sont connus et appréciés d’un grand nombre de personnes.
Selon la British Petroleum, le sud du pays bénéficie de plus de 90 pour cent de la production et des réserves pétrolières.
http://www2.irna.ir/fr/
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