(Xinhuanet 19/01/2011)
DAKAR -- Le Syndicat des pécheurs du Sénégal est à couteaux tirés avec les autorités qui refusent d'octroyer des licences de pêche aux bateaux étrangers. Les syndicalistes se disent favorable à la pêche pélagique afin que le Sénégal puisse en tirer profit, à l'instar des pays voisins (Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau).
«Nous avons une ressources qui est la pélagique, c'est la seule ressource que nous pouvons gérer pendant presque un quart de siècle sans détruire la faune marine ». Mais, « si nous ne la pêchons pas, les autres pays de la sous région eux sont en train de la pêcher. C'est pourquoi nous demandons à l'Etat la reprise de cette pêche qui est très importante pour le Sénégal », affirme Alassane Ba du syndicat national de la pêche, de l'agriculture et du secteur informel,
D'après lui, la Mauritanie, qui est plus exigeante que le Sénégal dans le repos biologique, autorise la pêche de la pélagique jusqu'à 75 000 tonnes par an. Alors que Sénégal n' autorise que 25 000 mille tonnes, limite qu'il n'atteint pas d' ailleurs.
« La pélagique est un poisson qui n'a pas besoin de repos biologique. C'est un migrateur, il va tout seul et on ne la pêche que pendant 6 mois. Elle s'en va (migre) au bout des 6 mois », argumente M. Ba qui suggère aux autorités sénégalaises de signer une autorisation de capture de mi novembre au mois de mai, période pendant laquelle les pélagiques viennent en grande quantité.
Parce que, explique le secrétaire général du syndicat des pêcheurs Mamadou Diop Thioune, « au-delà du constat de maturation, c'est l'hécatombe tout meurt à la fois et tout renaît à la fois. C'est comme ça que se fait la migration de cette espèce ».
Et contrairement à la pêche artisanale, la pêche industrielle est très « propre » d'après les syndicalistes. « Les bateaux pêchent avec des filets adaptés entre deux eaux et n'ont pas besoin de détruire la faune marine. Il n'y a aucun effet destructeur contrairement à la pêche artisanale », indique Alassane Bâ.
D'après Mamadou Diop Thioune, la pêche industrielle se fait à un niveau inaccessible pour les flottes artisanales. Car, dit-il, « c'est au-delà même de la limite de contrôle que cette migration est constatée. Ce qui fait que si nous ne prenons pas ces quotas pour les allouer, les pays voisins le feront ».
Le Sénégal n'a pas octroyé de licence de pêche depuis 2000.
La commission consultative d'attribution des licences de pêche vient de donner à nouveau un avis défavorable aux navires étrangers qui sollicitent une autorisation de pêche.
Le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) s'oppose aussi à l'octroie de licence de pêche aux bateaux étrangers.
Il a même adressé une correspondance au Premier ministre sénégalais pour lui signifier son opposition.
Les eaux Sénégalaises sont parmi les poissonneuses du monde. La pêche joue ainsi un rôle important dans l'économie du pays. Selon les chiffres officiels, la pêche contribue pour environ 2% du PIB national. Et la part de la pêche traditionnelle représente 85% de cette production de richesse.
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