(Le Progrès 17/01/2011)
Le médiateur de l’Union africaine pour la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, est attendu en début de semaine à Abidjan pour une nouvelle mission des plus difficiles, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara continuant de se déchirer pour la présidence. Hier soir la coalition de partis politiques soutenant Alassane Ouattara a appelé à une opération « pays mort » à compter de demain, « jusqu’à ce que » Laurent Gbagbo « reconnaisse sa défaite et quitte le pouvoir ». Toujours retranché au Golf hôtel d’Abidjan, le président élu Ouattara avait paru cette semaine faire son deuil de la diplomatie en appelant à la force pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. « Il faut que Gbagbo parte, c’est urgent », a réaffirmé la porte-parole de Ouattara, Anne Ouloto, pour qui le président sortant « ruse » et « ne montre aucun signe rassurant de bonne foi ». Selon elle, Gbagbo « n’est pas dans une logique de paix ou de dialogue. On l’a vu samedi avec le discours haineux et méchant » de sa femme Simone Gbagbo, qui a qualifié lors d’un rassemblement à Abidjan M. Ouattara de « chef bandit » et le président français Nicolas Sarkozy de « diable ». Le médiateur a pour sa part jugé que la crise ivoirienne est un enjeu pour toute l’Afrique.
A Abidjan, dans les deux quartiers considérés comme des bastions de M. Ouattara le couvre-feu, instauré depuis mercredi après des violences meurtrières, a été prolongé samedi pour une semaine. Au moins 11 personnes avaient été tuées, dont huit membres des forces de l’ordre, certains attaqués au lance-roquettes, d’après la police. Selon le dernier bilan de l’ONU, les violences qui ont marqué la crise postélectorale ont fait 247 morts depuis la mi-décembre.
publié le 17.01.2011 02h01
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