mardi 4 janvier 2011

CÔTE D'IVOIRE - La crise est "toujours dans une impasse"

(Le Point 04/01/2011)
La crise en Côte d'Ivoire est toujours dans l'impasse, a déclaré mardi le président nigérian et dirigeant ouest-africain Goodluck Jonathan, au lendemain d'une visite à Abidjan de quatre médiateurs qui ont tenté d'y trouver une issue pacifique. "Il y a toujours une impasse", a déclaré à des journalistes Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, Cedeao. Le Premier ministre kényan Raila Odinga, l'un des médiateurs africains dans la crise en Côte d'Ivoire, avait, peu auparavant, assuré que les deux présidents proclamés, Laurent Ggagbo et Alassane Ouattara, avaient accepté de se rencontrer, mais l'information a été immédiatement démentie par le camp Ouattara. "Nous avons rompu la glace. Nous avons entamé les discussions. Ils ont accepté de se rencontrer face à face, mais à certaines conditions", a déclaré Raila Odinga, médiateur pour l'Union africaine (UA).
Cependant, le camp d'Alassane Ouattara, reconnu président légitime de la Côte d'Ivoire par l'essentiel de la communauté internationale, a fermement démenti qu'une rencontre soit prévue avec M. Gbagbo. "C'est totalement faux. Cette proposition a été faite par Odinga et nous l'avons totalement rejetée", a déclaré Ali Coulibaly, conseiller diplomatique de M. Ouattara. "Nous ne sommes pas contents" de cette déclaration et "nous la démentons totalement", a insisté Ali Coulibaly. Le président Jonathan s'exprimait après avoir quitté temporairement une réunion avec les émissaires africains venus lui rendre compte de leur mission à Abidjan.
Menace d'une opération militaire
Alassane Ouattara a été largement reconnu comme le chef de l'État légitime par la communauté internationale qui presse Laurent Gbagbo, installé au palais présidentiel, de lui céder le pouvoir et a agité la menace d'une intervention militaire. Raila Odinga et les trois émissaires de la Cedeao, les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert), avaient quitté Abidjan sans annoncer une quelconque percée. Installé au palais présidentiel, Laurent Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire, actuellement en préparation, de la Cedeao s'il refuse de céder le pouvoir à son rival. "Nous avons eu des discussions utiles avec les parties en Côte d'Ivoire. C'était un début utile. Davantage d'efforts vont devoir être faits pour obtenir la paix", a déclaré M. Odinga juste avant la rencontre avec Goodluck Jonathan.
Il a précisé qu'une déclaration serait faite plus tard à Abuja "sur l'issue de la mission" de lundi et "la marche à suivre pour la suite". Odinga, Koroma et Pires étaient réunis dans la matinée avec le président Jonathan dans un grand hôtel d'Abuja, une rencontre à l'ouverture de laquelle n'était pas présent le président béninois, a constaté l'AFP.

Le Point.fr - Publié le 04/01/2011 à 11:27 - Modifié le 04/01/2011 à 12:04
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