lundi 22 novembre 2010

Sénégal -Joola: l'ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire du bateau "Le Joola" divise les familles des victimes (SYNTHESE)

(Xinhuanet 22/11/2010)

DAKAR -- La décision du gouvernement sénégalais d'ouvrir une information judiciaire sur naufrage du bateau "Le Joola" du nom du ferry sénégalais qui avait chaviré le 26 septembre 2002 sur les côtes gambiennes et fait près de 2.000 morts, divise les familles des victimes.
C'est lors du vote du budget de son ministère, le weekend dernier, que le ministre sénégalais de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, a confié aux parlementaires avoir "reçu du chef de l'Etat instruction d'étudier les possibilités d'ouvrir une information judiciaire au Sénégal pour traiter définitivement l'affaire le Joola".
Selon le président du collectif des familles des victimes Idrissa Diallo, l'Etat sénégalais veut, par l'ouverture d'une information judiciaire, "distraire et ainsi bloquer l'avancement du dossier en cours en France".
"Depuis huit ans, les autorités ne se sont jamais occupés de cette affaire. Pire, ils ont même constitué un pool d'avocat pour défendre les présumés coupables contre qui un mandat d'arrêt international a été lancé. Nous n'allons pas accepter cette volonté subite d'ouvrir une information judiciaire. Les choses évoluent en France les autorités sénégalaises n'ont qu'à laisser l' affaire à ce niveau", a-t-il affirmé.
Pour sa part, Babacar Ba, porte-parole de l'Association des familles des victimes et ses camarades approuvent la décision de l' Etat du Sénégal.
"Si l'Etat du Sénégal, qui avait annulé toute poursuite judiciaire dans cette affaire, revient sur sa décision pour ouvrir une information judiciaire, nous applaudissons en tant que famille des victimes. Nous nous réjouissons de cette démarche pour que les gens qui sont impliqués dans la gestion du bateau soient jugés", déclare M. Ba.
Le bateau "Le Joola", qui reliait Dakar à Ziguinchor (sud), avait chaviré au large des côtes gambiennes le 26 septembre 2002, faisant 1.863 morts, avec seulement 64 rescapés, selon les chiffres officiels.
Parmi les victimes, figuraient des Sénégalais, des Bissau- guinéens, des Français, des Espagnols etc.
Après le naufrage, l'Etat du Sénégal avait limogé des hauts gradés de l'armée et des ministres du gouvernement. Mais dès 2003, la justice sénégalaise a classé le dossier.
Quant aux familles des victimes françaises, elles avaient porté plainte en France. A la suite de cette plainte, un juge français a lancé des mandats d'arrêt internationaux en 2008 contre de hauts responsables sénégalais dont l'ancien Premier ministre Mame Madior Boye et l'ex-ministre des Forces armées, Youba Sambou, ainsi que le chef d'état-major des armées.
L'Etat du Sénégal a constitué un pool d'avocat pour les défendre et a exigé l'annulation des mandats d'arrêt. En juin 2009, la Cour d'appel de Paris a annulé les mandats d'arrêts.
Mais "le dossier a été confié à un nouveau juge et la procédure est toujours en cours", affirme Nadine Verschatse, représentante de la famille des victimes françaises, lors de la commémoration du 8ème anniversaire du naufrage le 26 septembre à Dakar dernier.

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