(L'Express 22/10/2010)
Il sera "difficile" d'organiser le second tour de l'élection présidentielle guinéenne dimanche prochain comme prévu, a déclaré jeudi soir le président de la commission électorale.
Militants manifestant leur soutien au candidat à la présidence guinéenne Celou Dallein Diallo, dans les rues de la capitale Conakry. Le président de la commission électorale craint qu'il ne soit "difficile" d'organiser le second tour du scrutin dimanche prochain comme prévu, le processus ayant été retardé par des semaines de querelles entre les camps de Diallo et de son rival Alpha Condé. (Reuters)
"Je dois souligner que la date du 24 octobre sera difficile à tenir", a dit Siaka Toumany Sangaré après une série de rencontres avec des responsables politiques à Conakry.
"Je ne voudrais pas me précipiter et envoyer les électeurs aux urnes dans des conditions déplorables qui ne respectent pas les normes internationales, ce qui entraînerait ensuite la contestation des résultats", a-t-il ajouté.
Il n'est pas allé jusqu'à dire explicitement que le scrutin devait être repoussé mais a précisé qu'il allait "réévaluer" la situation.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a suggéré que le vote soit repoussé d'une semaine.
Cette élection présidentielle est censée sceller le retour à un régime civil après le putsch militaire de décembre 2008.
Célou Dallein Diallo est arrivé en tête au premier tour de l'élection, le 27 juin, avec 43,69% des suffrages contre 18,25% à son rival historique Alpha Condé.
Mercredi, les deux candidats s'étaient déclarés prêts à prendre part au scrutin après la nomination de Sangaré comme président de la Commission électorale indépendante (Ceni).
Foumba Kourouma, un responsable de la commission, avait dit que le matériel électoral avait été livré mardi et qu'il pourrait être distribué dans les bureaux de vote dans un délai de deux jours. Mais il n'avait pas été en mesure de dire si l'élection aurait lieu à la date prévue.
Les analystes redoutent que le maintien coûte que coûte de la date du 24 octobre sans les préparatifs adéquats ne mette en péril la crédibilité du scrutin.
Par Reuters
Saliou Samb, Guy Kerivel pour le service français
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