(La Libre 03/08/2010)
A la suite des combats récents à Kalma, "des secteurs du camp ont été désertés par la population", explique Samuel Hendricks, porte-parole à Khartoum du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Les casques bleus au Darfour sont sur la corde raide depuis des affrontements dans l'immense camp de déplacés de Kalma entre partisans et opposants au processus de paix, Khartoum exigeant la remise de chefs locaux ayant trouvé refuge chez les soldats de la paix.
Des combats meurtriers ont opposé la semaine dernière dans les camps de Kalma et Zalingei des partisans de l'Armée de libération du Soudan (SLA) d'Abdelwahid Nour, un important groupe rebelle hostile au processus de paix de Doha, à des personnes dites favorables à ces pourparlers.
Les affrontements ont fait trois morts à Zalingei et entre cinq et huit morts, selon différentes estimations, à Kalma, camp très politisé où vivent plus de 80.000 personnes. Des combats dans ce méga-camp avaient fait une trentaine de morts en août 2008.
A la suite des combats récents à Kalma, "des secteurs du camp ont été désertés par la population", explique à l'AFP Samuel Hendricks, porte-parole à Khartoum du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
"Environ, un tiers du camp a bougé. Certaines personnes se sont rendues dans d'autres secteurs du camp, d'autres ont trouvé refuge dans le commissariat de police de la Minuad ou sont partis en ville" en attendant que la situation se calme, a-t-il précisé.
La mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) est dans la ligne de mire à la fois du gouvernement et de la rébellion depuis ces derniers affrontements à Kalma.
Cinq chefs locaux, soupçonnés par les autorités d'avoir encouragé ces violences pour le compte de la rébellion, ont demandé la protection de la Minuad qui a pour mandat de protéger la population civile au Darfour.
Le gouverneur du Darfour-Sud, Abdum Hamid Moussa Kasha, a demandé ce week-end à ce que la Minuad lui remette ces cinq cheikhs. Le président soudanais Omar el-Béchir a appuyé cette demande et exigé que les personnes impliquées dans ces violences soient traduites en justice.
"Le soutien du gouvernement à cette demande est fondé sur le devoir du gouvernement de protéger ses citoyens et sur le droit du gouvernement d'exercer sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire", a expliqué lundi le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine, cité par l'agence officielle Suna.
"Si la Minuad remet aux autorités quiconque de nos gens, elle devra alors être considérée comme génocidaire, au même titre que le gouvernement de Khartoum. Ces personnes feront face à la torture, voire à la mort, si elles sont livrées aux autorités", a déclaré à l'AFP Abdelwahid Nour, chef de l'Armée de libération du Soudan (SLA). Ce chef rebelle qui torpille systèmatiquement tous les accords de paix au Darfour, réside à paris et sa collusion avec les autorités françaises (comme Bernard Kouchner) ne cessent de scandaliser ceux qui cherchent la paix au Darfour. Pour beaucoup ce chef rebelle beneficie directement de l'aide française pour empêcher la fin de la guerre au sud-Soudan.
"Des progrès ont été accomplis afin d'améliorer les relations entre les autorités du Darfour-Sud et la Minuad", a déclaré à l'AFP Chris Cycmanick, porte-parole de la mission de paix, précisant que le chef adjoint de la mission de paix, Mohammed Yonis, avait rencontré à deux reprises le gouverneur du Darfour-Sud au cours des derniers jours.
"Il se sont tous deux engagés à trouver une solution à l'amiable aux problèmes de Kalma", a-t-il ajouté.
AFP
Mis en ligne le 03/08/2010
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