(L'Express 20/08/2010)
JOHANNESBURG - La police sud-africaine a utilisé les canons à eaux et tiré des balles en caoutchouc jeudi contre des agents des services de santé en grève qui tentaient de pénétrer dans un hôpital de Johannesburg jeudi, au deuxième jour d'une grève illimitée des fonctionnaires.
Quelque 1,3 million de personnels des services publics sont appelés depuis mercredi à la grève illimitée pour obtenir des augmentations de salaires, et des piquets de grève se sont postés devant les hôpitaux et les écoles.
A Johannesburg, environ 150 salariés ont manifesté devant l'hôpital Hani Baragwanath qui dessert le township de Soweto et ont tenté de pénétrer dans les locaux.
La police a utilisé les canons à eau et les balles en caoutchouc pour repousser les manifestants.
Les personnels de santé, comme les policiers et les agents des services d'immigration, ne peuvent faire grève. Cependant certains employés de l'hôpital ont cessé le travail et ont voulu convaincre leurs collègues restés à l'intérieur d'en faire autant, a expliqué Hamilton Maswanganyi, jardinier à l'hôpital.
"Nous avons voulu aller leur parler mais la police ne nous l'a pas permis", a-t-il dit. Selon lui, certains manifestants ont été blessés.
Le porte-parole du gouvernement Themba Maseko a dénoncé "la violence, les intimidations et des actes de brutalité proches de la criminalité qui ont caractérisé la grève dans plusieurs régions du pays". Il a déclaré que les médecins militaires étaient prêts à intervenir si besoin dans les hôpitaux publics.
Les syndicats revendiquent une hausse des salaires de 8,6% - soit plus de deux fois le taux d'inflation - et d'une allocation logement de 1.000 rands (137 dollars, 107 euros).
De son côté, le gouvernement a fait jeudi une proposition ferme de 7% de hausse des salaires et d'une allocation logement de 700 rands (75,16 euros), une mesure qui coûtera à l'Etat cinq milliards de rands (537 millions d'euros).
Il a prévenu que l'accord serait appliqué unilatéralement si les syndicats ne le signaient pas dans les 21 jours.
Le gouvernement estime que ces revalorisations vont affaiblir les services publics, alors que l'administration du président Jacob Zuma est sous pression pour renforcer sa politique du logement et d'accès à l'eau et l'électricité aux Sud-Africains les plus pauvres.
Les syndicats d'Afrique du Sud, politiquement influents sont des alliés clé du parti de M. Zuma, le Congrès national africain (CNA). Mais la politique économique du gouvernement, ainsi que la colère de la population face au train de vie de certains dirigeants, ont écorné cette alliance.
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