(Les Afriques 18/05/2010)
De 1999 à 2009, la Royal Air Maroc a ouvert 27 liaisons avec le continent. Les échanges sont passés de 533 millions de dollars à 3 milliards en 2010 . La part du Cameroun, première étape de la caravane de Maroc Export en Afrique centrale, est modeste.
Une centaine d’opérateurs marocains et camerounais ont assisté aujourd’hui, lundi 17 mai, à Douala, à une journée économique maroco-camerounaise. Organisée par Maroc Export dans le cadre d’une tournée régionale du ministre marocain du commerce extérieur, Abdellatif Maazouz, cette rencontre a pris les allures d’une véritable messe économique avec dès l’entame, le rappel des enjeux du partenariat entre les deux pays, par Olivier Behlé, président du Groupement interpatronal camerounais (GICAM) dont le siège est à Douala. Pour ce haut responsable du secteur privé, le partenariat entre le Maroc, «premier pays arabe en termes de produits manufacturiers » et le Cameroun, «locomotive de la Cemac », devrait aller de l’avant. Des propos partagés par le ministre marocain du commerce extérieur, Abdellatif Maazouz, pour qui la dernière décennie marquait une intensification des rapports entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne en général. «De 1999 à 2009, la Royal Air Maroc a ouvert 27 liaisons avec le continent. Les échanges sont passés de 533 millions de dollars à 3 milliards en 2010 ».
Dans ce total, le Cameroun, qui constitue un marché stratégique car ouvert sur la CEMAC et le Nigeria (environ 300 millions de consommateurs) pèse pour à peine 23 millions de volumes d’échanges bilatéraux avec le Maroc. Mais depuis 2004, avec la visite du Roi Mohammed VI et l’engagement pris avec Paul Biya de donner de l’impulsion aux relations économiques, l’on assiste à un frémissement tant dans les échanges qu’en ce qui concerne les investissements entre Rabat et Yaoundé. Ainsi, les 23 et 24 janvier 2007 se tenait la première session de la commission mixte entre les deux pays, avec la signature de l’ accord d’encouragements et de protection réciproque des investissements, portant à 8 le nombre de conventions liant les deux pays . Concrètement, l’octroi d’une aide financière marocaine a permis à la réalisation de 33 projets à caractère socio-économique. Les investissements importants restant toutefois du ressort de l’ONEP, partie prenante dans la Camerounaise des eaux (CDE) et de la banque Attijariwafa Bank, qui a repris la SCB Cameroun, ancienne filiale de Crédit Agricole. Ce n’est qu’un début selon le ministre marocain qui rappelle qu’en six mois, c’est la quatrième grande rencontre entre marocains et opérateurs africains.
Vers un accord préférentiel entre le Maroc et la CEMAC
En tout, 2000 entrepreneurs africains ont été concernés par ces échanges. Des efforts de promotion à la mesure des investissements réalisés en Afrique, devenu première destination des capitaux marocains. Le ministre en appelle au développement de produits bancaires adaptés pour soutenir ces flux d’échanges inter-africains. S’inscrivant dans une perspective sous-régionale, M. Maazouz insiste sur la position du Maroc, qui soutient toute action visant à développer la CEMAC. Et de demander solennellement la signature d’un accord préférentiel en matière d’investissement et de commerce.
Pour sa part, le ministre camerounais du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui souscrit à cette demande d’ouverture, a résumé les attentes du Cameroun vis-à-vis de l’expertise marocaine en quatre points : production et transformation des produits agricoles, BTP et logements sociaux, investissements dans le domaine du tourisme et exploitation minière. Des attentes qui devaient être traitées dans l’après midi, durant la séance de B to B où 300 têtes à tête étaient programmées. Des germes pour l’émergence de ce que M. Luc Magloire appelle la coopération « sûr-sûr ».
Luc Magloire Mbarga Atangana
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