Selon le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Karim Wade, incarcéré depuis avril 2013, doit faire l'objet d'une “réparation intégrale” pour "détention arbitraire". Ses avocats réclament sa libération immédiate.
C'est un camouflet dont les autorités sénégalaises se seraient bien passées. Dans un avis adopté lors de sa 72e session, du 19 au 20 avril (voir ci-dessous), le Groupe de travail sur la détention arbitraire, un organisme placé sous la tutelle du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a estimé "arbitraire" la privation de liberté dont fait l'objet Karim Wade, détenu à Dakar depuis avril 2013 pour enrichissement illicite. En conséquence, l'instance onusienne "demande au Gouvernement de la République du Sénégal de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale" au bénéfice de l'ancien "ministre du Ciel et de la Terre".
Dans ce document de neuf pages, le Groupe de travail reproduit la litanie des manquements dénoncés depuis 2012 par la défense de Karim Wade, mais aussi par les principales organisations sénégalaises de défense des droits de l'homme. En ligne de mire : la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), une juridiction d'exception demeurée en sommeil pendant près de trente ans avant d'être ressortie du grenier par Macky Sall au lendemain de son élection. Faute d'avoir dépoussiéré ses statuts d'un autre âge, qui consacrent le renversement de la charge de la preuve, contournent le privilège de juridiction censé bénéficier aux anciens ministres et ne prévoient pas de double degré de juridiction, le gouvernement sénégalais est donc aujourd'hui épinglé pour "détention arbitraire", telle une vulgaire république bananière.
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