Convois humanitaires de l'ONU à Rutshuru, en novembre 2008.Photo: AFP
Dans l'est de la République démocratique du Congo, la société civile du territoire de Rutshuru a appelé à une journée ville morte, mercredi. Un mouvement qu'elle compte poursuivre jusqu'à vendredi. En cause, la multiplication des enlèvements et des attaques sur certains axes du territoire. Un phénomène en pleine recrudescence depuis le mois de juillet.
Ce n'est pas la première fois que le territoire de Rutshuru est confronté à ce type d'attaques bien particulières, mais depuis le mois de juillet, le business du kidnapping est en plein boom. Les premières cibles sont les commerçants et les humanitaires, ceux, expliquent des habitants, qui sont identifiés comme pouvant payer les rançons. « Mais ces enlèvements ne sont pas le fruit du hasard », explique un responsable local, accusant tour à tour groupes maï-maï, militaires, leaders politiques et économiques de les commanditer.
Certains axes sont plus insécurisés que d'autres et notamment l'axe Kiwanja-Kibumba. C'est sur cette route que deux employés de Save The Children ont été enlevés le 9 mars dernier. Cette ONG a donc décidé de suspendre une partie des activités sur ce territoire. Mais ce n'est pas la seule. « Nous sommes pris pour cible et c'est la population qui est pénalisée », confirme et déplore un autre humanitaire, ajoutant que les opérations contre les FDLR avaient encore compliqué la tâche de ces organisations, provoquant de nouveaux déplacements de population et la circulation d'hommes en armes.
Autre ONG à avoir été ciblé la semaine dernière, le Biferd, une organisation locale. Quatre de ses membres ont été enlevés et emmenés dans la forêt, il y a tout juste une semaine. « Ils réclamaient 20 000 dollars et on n'a pas cet argent », explique l'une des victimes ajoutant que tous les membres de l'équipe étaient traumatisés, même s'ils ont été libérés au bout de quelques heures.
rfi.fr
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