Le bâtiment du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) au pied de Mont Meru à Arusha
Le dernier procès en appel devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) s'est ouvert mardi à Arusha, en Tanzanie, siège de cette Cour créée en 1994 par l'ONU pour juger les responsables du génocide de 800.000 personnes cette année-là au Rwanda.
Parmi les accusés, figure la seule femme jugée par le TPIR, l'ancienne ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, 69 ans, condamnée en 2011 à la perpétuité en première instance, notamment pour génocide, entente en vue de commettre le génocide, extermination, viols et persécutions. Elle est la première femme condamnée pour génocide par une juridiction internationale.
Dans le box figurent aussi son fils, Arsène Shalom Ntahobali et l’ex-maire de Muganza (sud), Elie Ndayambaje, qui comme elle, ont écopé de la perpétuité, l'ex-maire de Ngoma (sud), Joseph Kanyabashi, condamné à 35 ans de prison et les anciens préfets de Butare (sud), Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo respectivement condamnés à 25 et 30 ans d’emprisonnement.
La défense de l'accusée a demandé l'acquittement. Son avocate principale, Me Nicole Bergevin, a dénoncé "un acte d’accusation intégralement vicié" ne pouvant permettre à l’accusée de préparer sa défense.
Son autre avocat, Me Guy Poupart a estimé que sa cliente avait été condamnée sur la foi de "dépositions contradictoires et incohérentes" de témoins qui "se trouvant au même endroit, dans un espace restreint, n’ont pas vu ou entendu la même chose".
La représentante du Parquet, Alison McFarlane, a rappelé que l'accusée "était l’une des personnes les plus puissantes au Rwanda" pendant le génocide, l'accusant d'avoir "ordonné aux soldats (rwandais) et aux (miliciens hutus) Interahamwe de violer et tuer les femmes tutsies", à Butare en mai et juin 1994.
"Ils ont obéi, tué et violé parfois en sa présence. La chambre (de première instance) a conclu avec raison qu’elle avait de l’autorité sur les soldats et les Interahamwe", a-t-elle affirmé.
Le procès doit durer un peu plus d'une semaine. L'arrêt des juges, attendu en août, marquera la fin des travaux du TPIR. Ouvert sur le fond en juin 2001, ce procès est jusqu’à présent le plus long et sans doute aussi le plus coûteux de la justice pénale internationale.
Le TPIR devait initialement avoir clos tous ses dossier l'an dernier, 20 ans après le génocide qui fit, selon l'ONU, quelque 800.000 morts, principalement au sein de la minorité tutsie, entre avril et juillet 1994. Mais le Conseil de sécurité de l'ONU a été contraint de prolonger son mandat.
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