(Afriscoop 02/03/2011)
Analyse. (AfriSCOOP Abidjan) — Le Comité de Haut niveau - entendez le Panel des chefs d’Etat - mandaté par l’Union africaine, le 28 janvier dernier, à l’issue de son 16ème sommet à Addis-Abeba en vue du « règlement » de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire a désormais tout le mois de mars pour mener à bien sa mission, a-t-on appris, mardi, d’un communiqué émanant de l’institution continentale.
Le Panel initialement attendu à Abidjan le 4 mars date à laquelle il était censé faire connaître les « mesures contraignantes » arrêtées à Nouakchott après la réunion dite décisive qu’il y a tenue le 28 février bénéficie donc d’une prorogation de mandat.
Pourtant à l’origine la mission du Comité de Haut niveau ne devait « pas excéder un mois », selon le communiqué final du sommet.
L’Ua concède une prolongation soudaine alors que le monde entier, la Côte d’Ivoire, principalement, escompte d’elle une solution après l’expertise qu’elle a diligentée dans ce pays et la mission de « dernière chance » à Abidjan, respectivement début février et dans la troisième semaine du même mois.
Remis à plus tard l’avènement des décisions « contraignantes » de l’Union africaine ne cache-t-elle pas difficilement un aveu d’échec du Panel dont le chef de mission le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’a eu la langue de bois à confesser la difficulté à solutionner l’équation ivoirienne ?
« Nous ne détenons pas une solution entre nos mains », avait-il déclaré au golf hôtel face à la délégation conduite par Alassane Ouattara, président déclaré élu par la Commission Electorale Indépendante (CEI) de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010.
Mohamed Ould Abdel Aziz et homologues disent compter sur les « efforts » des frères Ivoiriens qu’ils ont appelé à se donner la main pour espérer mettre fin à la guerre au fauteuil présidentiel.
Mais les « efforts » des deux camps rivaux (celui d’Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo sont connus, MM Guillaume Soro et Pascal Affi N’Guessan, respectivement proches des deux personnalités rivales, les ont rendus publics : le panel ne pas résoudre le problème ivoirien.
Seule une solution ivoirienne à défaut d’une solution africaine est capable de lever l’impasse et arrêter l’effusion grandissante de sang en terre ivoirienne, disent les seconds couteaux convaincus que la résolution par la voie diplomatique menace d’un enlisement total de la situation ivoirienne.
Or, c’est à ce niveau dramatique d’une crise sans pareil qu’on assiste avec une escalade de violence inouïe ayant déjà fait au moins 315 morts et des milliers de déplacés (les chiffre datent du jeudi 25 février dernier), selon l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).
Les affrontements entre forces de l’ordre et « rebelles lourdement armés », accusent l’armée régulière fidèle à Laurent Gbagbo ont dégénéré en une « guérilla urbaine » que ce soit dans la capitale économique Abidjan, politique Yamoussoukro et gagné l’Ouest du pays où on ne signale plus de combats.
La menace de reprise des hostilités s’agrandit avec le recul de l’Union africaine, expose les populations ivoiriennes à tous les dangers dans un pays où les clans rivaux se regardent de plus en plus en chiens de faïence.
Les camps opposés marquent désormais des territoires par des barricades érigées en pleine rues auxquelles ils procèdent à des vérifications intempestives de pièces d’identité et réagissent violemment à la moindre provocation.
Agents des forces de l’ordre et chauffeurs de véhicules de transport en communs brûlés vifs véhicules de transports en commun et lieux de culte incendiés, pillages systématiques de commerces…des scènes insoutenables d’atteinte aux droits de l’Homme ont été perpétrés jusqu’à la fin février alors le dernier recours (l’UA) se donne du temps à être conséquente.
Les représailles ne se comptent plus aussi, laissant redouter une confirmation d’un mode vie nouveau de terreur avec à la clé la méfiance et la suspicion.
L’Union africaine, en ne se décidant au moment où il le faut conforte les blocs adverses qu’elle n’est vraiment pas la solution et qu’elle n’a pas effectivement la solution attendue d’elle et que par conséquent chacun d’eux devra à tout prix tenir le bon bout avant une éventuelle intervention de la communauté internationale.
par Seraphin KOUASSI, à Abidjan
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