(L'Express 15/01/2011)
Le président nigérian Goodluck Jonathan est apparu vendredi comme le grand favori de la prochaine élection présidentielle au Nigeria après sa victoire écrasante lors de la primaire organisée au sein du parti au pouvoir.
Le Parti démocratique populaire (PDP), qui a désigné Goodluck Jonathan comme son candidat pour le scrutin du 9 avril, a remporté toutes les présidentielles au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, depuis la fin du régime militaire en 1999.
Le chef de l'Etat a remporté 2.736 voix contre 805 pour son adversaire, l'ancien vice-président Atiku Abubakar.
"Le Parti démocratique populaire a parlé d'une voix forte (...) Notre peuple a choisi l'unité du pays au-delà de toute autre considération", a réagi Goodluck Jonathan.
Lors de cette primaire, le président sortant s'est imposé dans quasiment tous les 36 Etats du pays, y compris dans le Nord a priori favorable à Atiku Abubakar.
CONTESTATIONS
L'ampleur du succès de Goodluck Jonathan ne devrait pas pour autant éteindre la polémique au sein du PDP puisque sa victoire brise le rythme de l'alternance prévue par le parti entre le Nord, essentiellement musulman, et le Sud, majoritairement chrétien.
Cette alternance doit intervenir tous les deux mandats.
Goodluck Jonathan, originaire de la région pétrolifère du delta du Niger dans le Sud, est devenu président à la mort en 2010 de son prédécesseur Umaru Yar'Adua, originaire du Nord et qui effectuait alors son premier mandat.
Certains au sein du PDP jugent que seul un dirigeant issu du nord du pays peut accomplir ce qui devait être le deuxième mandat d'Umaru Yar'Adua.
Durant la convention du parti, Atiku Abubakar a vivement dénoncé la rupture de cet accord d'alternance.
"Si les règles peuvent être bafouées par quiconque se sentant suffisamment puissant pour se le permettre, c'est une invitation au désordre et à l'anarchie", a-t-il dit.
Le Nigeria est composé de plus de 200 groupes ethniques répartis de manière à peu près égale entre chrétiens et musulmans. Leur coexistence est généralement pacifique mais des tensions ethniques ou religieuses éclatent régulièrement.
Outre la présidentielle, des élections législatives et régionales sont prévues en avril.
Par Reuters
Bertrand Boucey pour le service français
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