(Xinhuanet 03/01/2011)
PORT-SOUDAN, Soudan -- Tous les Soudanais à travers le pays ont célébré le Nouvel An avec les yeux rivés sur le prochain référendum du 9 janvier, non comme un simple passage d'une année à une autre, mais un mélange à la fois des aspirations compliquées, la peur et les espoirs.
Le fait le plus marquant des festivités du Nouvel An au Soudan a été le déplacement d'un grand nombre de Soudanais de la capitale, Khartoum,vers l'intérieur du pays et certains pays voisins comme l'Ethiopie et l'Erythrée.
Le phénomène pourrait être expliqué comme un reflet des inquiétudes relatives aux tensions susceptibles de surgir, notamment dans la capitale soudanaise Khartoum, le centre politique et à la prise de decisions.
La ville de Port-Soudan, qui se situe en bordure de la mer Rouge, a été la destination de la plupart des citoyens soudanais qui voulaient célébrer la nouvelle année étant donné qu'elle est une destination touristique et bien connue pour sa sécurité et sa stabilité.
Cette année, la ville est devenue un recours pour les Soudanais de tous les horizons, particulièrement les Sud-Soudanais vivant encore dans la ville malgré les appels du Mouvement pour la liberation du Soudan (SPLM) en vue d'un retour au Sud pour participer au référendum prévu pour le 9 janvier 2010.
"Nous vivons ici depuis des décennies. C'est le chez nous et nos frères de toutes les tribus du Soudan se trouvent ici. Je n'arrive pas à imaginer une existence loin de ce lieu", a confié à Xinhua Mary Johnson, enseignante du Sud-Soudan.
"Jusqu'à présent, nous ignorons notre avenir, surtout si le referendum conduit à une séparation du Sud. Ce serait une véritable tragédie. Il y a des liens sociaux permanents profondément enracinés entre les habitants du Nord et ceux du Sud, mais la sécession conduira à la rupture de ces liens", a-t-elle ajouté.
"Nous célébrons le Nouvel An avec des sentiments partagés. Je suis content de l'avènement d'une nouvelle année, mais en même temps triste parce que c'est l'année qui pourrait voir le Soudan se diviser en deux Etats", a déclaré Marry, ajoutant que "Nous espérons que le Soudan restera uni et que le référendum serait un surprenant résultat d'unité".
Adroup Ausheek, ressortissant de l'Est du Soudan, a déclaré à Xinhua que "nos émotions sont tiraillées entre les espoirs des partisans de l'unité et les défenseurs de la séparation dans l'attente de l'annonce par les séparatistes du nouveau Sud-Soudan", a-t-il affirmé.
Salman Sandal, ingénieur originaire du Nord-Soudan, s'est également declaré préoccupé par l'idée d'imaginer une nouvelle carte du Soudan après la séparation de près d'un quart du pays.
"Nous redoutons que 2011 ne soit la dernière année célébrée à l'intérieur d'un Soudan uni. Nous craignons que cette année ne soit la dernière pour une phrase "la terre de 2 505 810 km2", s'est-il lamenté.
par Fayez el-Zaki Hassan
© Copyright Xinhuanet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire