(Afrik.com 31/01/2011)
Voilà plusieurs semaines que la Côte d’Ivoire retient l’attention du monde entier. Les âmes sensibles et les personnes de bonne volonté se demandent ce qui va s’y passer. Des élections présidentielles y ont eu lieu, donnant des résultats controversés, avec 2 vainqueurs : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, les deux adversaires du second tour des élections. Le premier a obtenu 54% des suffrages, selon les résultats donnés par la Commission Electorale Indépendante (CEI). Quand au second, il est crédité de 51,4% des suffrages. D’évidence, l’un des « vainqueurs » ne l’est pas. Avant d’exprimer – et d’expliquer – ma déception face à Laurent Gbagbo, qu’il me soit permis d’évacuer – rapidement – trois points importants.
D’abord, je ne suis pas de ceux qui ne prennent pas clairement position. Si j’étais ivoirien, j’aurais certainement voté pour Gbagbo. J’ai admiré et soutenu celui qu’on appelait « l’opposant historique » d’Houphouët-Boigny ; celui qui avait résisté à une rébellion et à la partition de son pays ; celui qui expliquait à Chirac que le temps de la colonisation était fini ; celui qui brillait par son absence aux sommets France-Afrique, celui qui refusait la place qu’on lui réservait à la tribune parisienne lors des célébrations du cinquantenaire des indépendances africaines. J’ai admiré cet homme pour mille autres raisons que j’ai évoquées ailleurs. Mais le fait est là : je ne suis pas ivoirien. Je ne peux que me contenter de prendre acte des résultats, tels qu’ils ont été annoncés par la CEI, à savoir, la victoire d’Alassane Ouattara, que je n’aime pas, pour de multiples raisons, au premier rang desquelles trônent ses options libérales et ses accointances avec le monde de la haute finance internationale.
Ensuite, je suis soupçonneux, comme beaucoup, de l’indignation quasi-unanime du « machin » qu’on nomme pompeusement la Communauté Internationale. C’est une indignation à géométrie variable. Comment des gens qui ont soutenu les pires régimes dictatoriaux, qui ont avalisé des successions familiales (Eyadema père et fils, Bongo père et fils) ; qui ont cautionné des élections truquées un peu partout en Afrique, et qui ont rétabli, par la force, des dictateurs déchus ; comment, disais-je, ces « donneurs de leçons » seraient-ils crédibles dans leurs hurlements au détournement de la souveraineté populaire des ivoiriens ? Il suffit de comparer l’attitude d’une Michelle Alliot-Marie, actuelle ministre des affaires étrangères, proposant le savoir-faire de la police française pour secourir l’ex-dictateur Ben Ali, quand la même, hier ministre de la défense, autorisait l’armée française à détruire l’aviation ivoirienne de… Laurent Gbagbo.
Dernier point à évacuer : les tirs croisés que la Communauté Internationale reçoit de la part des intellectuels. Il leur suffit qu’Alassane Ouattara soit présenté comme le candidat de « l’Occident » pour que Laurent Gbagbo devienne un saint. Certains, comme Calixthe Béyala, y vont carrément : « Non, Gbagbo n’est pas seul ! ». Et de s’empresser de rappeler que l’ONU et les démocrates du monde entier n’ont pas levé le petit doigt devant l’usurpation de pouvoir de George Bush face à Al Gore. Bien sûr, elle oublie de souligner la belle phrase de ce dernier qui, bien que contestant la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis de suspendre le recomptage des voix, déclara : « Je désapprouve fortement la décision de la Cour, mais je l’accepte ». On aurait aimé voir le contestataire Laurent Gbagbo faire preuve d’autant de fairplay… D’autres, comme Tierno Monenembo, s’exclament : « L’ONU recolonise l’Afrique ! ». Ici, il s’agit de dire clairement que « l’ONU n’a pas à décider qui est élu et qui ne l’est pas à la tête d’un pays ». Peu importe que l’ONU se contente de reconnaître en Alassane Ouattara le président démocratiquement élu. Pour le Prix Renaudot, la chose est claire : l’ONU décide. Oh ! bien sûr, on ne prend parti pour personne, courage oblige ! D’ailleurs, ajoute le même, « Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, où est la différence ? Ils forment le trio maléfique qui a ruiné le pays d’Houphouët-Boigny. A Bédié, le poison de l’ivoirité, à Ouattara, celui de la sécession, à Gbagbo celui de la confiscation du pouvoir ». On voudrait noyer le poisson qu’on ferait difficilement mieux… Hier, certains – parfois les mêmes – défendaient mordicus le dictateur Mugabé, victime lui aussi de l’acharnement de la Communauté Internationale. Et ils sont nombreux, ceux qui ont porté aux nues Kadhafi, voyant en lui le panafricaniste qui tutoie l’Occident. Il faut croire que la « haine de l’Occident » – pour reprendre une expression chère à Jean Ziegler – est tellement forte chez les Africains qu’ils en viennent à se ranger en bloc derrière des dirigeants peu recommandables, pour peu que ceux-ci fassent vibrer la fibre nationaliste…
Et l’Histoire, dans tout cela ?
L’Histoire, elle, est en marche. Une longue marche, tatillonne, hésitante, bizarre. Car voilà un homme qui avait tout pour rentrer dans l’Histoire : il était jeune, il avait osé défier le « Vieux » Houphouët-Boigny, allant même jusqu’à le surnommer le « grilleur d’arachide », en réaction au satrape qui invoquait un proverbe local interdisant de regarder « dans la bouche de celui qui grille des arachides ». Il avait connu la prison, grâce à la bienveillance d’un certain… Alassane Ouattara, alors premier ministre du « vieux ». Gbagbo n’a pas sa langue dans la poche, atout important, parait-il, dans les sphères politiques, quand on veut donner l’impression d’être « nationaliste ». Il a rongé son frein, et a fini par occuper la plus haute marche du podium en 2000, même s’il reconnaissait avoir été élu « dans des conditions calamiteuses ». Quoique courageux, il ne poussa pas l’audace jusqu’à organiser des élections dans de meilleures conditions, afin de battre « à la régulière » son adversaire, Alassane Ouattara. Déjà !
La suite, tout le monde la connaît : rébellion, partition du pays, affrontement musclé avec la France… L’homme a tenu bon, tant bien que mal, avec des méthodes ou la violence et le crime le disputaient à la démagogie et la victimisation. Et au chantage : « pas de désarmement des rebelles, pas d’élections ». Gbagbo obtiendra, par ces procédés, une « rallonge » de 5 ans, soit au total dix ans de pouvoir.
Pour un vrai démocrate, une décennie de pouvoir, ça devrait suffire ! Pas pour Gbagbo, qui estime que la rébellion l’a empêché de bien gouverner ! Mais un vrai démocrate doit se soumettre au passage par les urnes. Gbagbo finit par organiser les élections, en étant certain de les gagner. Son Dieu et les gourous des sondages l’ont assuré d’une victoire certaine, possiblement dès le premier tour. Là encore, on connaît la suite : la CEI proclame son adversaire vainqueur à 54%. Immédiatement, l’homme fait tomber le masque. Il a oublié ce qu’il avait promis : le respect de la décision de la CEI. Qui, parmi ses soutiens, s’en souvient encore ? C’était lors du débat télévisé entre les deux vainqueurs du premier tour : « je suis heureux de l’entendre [Alassane Ouattara] dire que nous allons tous nous plier aux décisions que la CEI va dire. Vraiment, ça me fait plaisir ». Se croyant malin, il ajouta même : « Mais en 2000, les résultats proclamés par la Commission électorale me donnaient gagnant, et ça se trouve dans le Journal Officiel. Et ce sont ces résultats qui ont été confirmés par la Cour Suprême ».
Et c’est ici que cette crise ivoirienne est affligeante. Car elle montre les limites de ceux qui, opposants irréductibles hier, face à des despotes inamovibles, tentent, par tous les moyens, de se maintenir au pouvoir dès qu’ils y accèdent. On aurait pu attendre de l’opposant historique devenu président qu’il résistât à la tentation de s’accrocher au pouvoir. A la place, on découvre non seulement un « boulanger » – c’est lui qui le dit ! – capable de rouler tout le monde dans la farine ; on découvre un vulgaire homme politique qui ne songe qu’à se maintenir au pouvoir, et qui n’hésite pas à faire levier sur « le complot contre la Côte-d’Ivoire » – dixit Calixthe Béyala, qui oublie un peu trop vite que l’Occident n’a pas eu à se plaindre pendant la décennie de la présidence Gbagbo, au contraire ! On découvre un président qui, bien qu’ayant la charge de l’organisation des élections, accuse le camp adverse de truquages. En cela, Gbagbo innove assurément : désormais, c’est le pouvoir en place qui accuse l’opposition de truquer les élections ! C’est à croire que le gouvernement ivoirien a volontairement saboté le président sortant, ce qui serait la preuve que celui-ci ne peut même pas compter sur les siens. Bigre !
Mais au fait, pourquoi n’avoir pas, tout simplement, tiré sa révérence ? Pourquoi n’avoir pas fait comme le démocrate Al Gore qui, bien que contestant le décompte des voix, a accepté de se plier à la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis ? Pourquoi n’avoir pas fait comme Mandela qui, après avoir combattu le régime raciste de Pretoria, fit un seul mandat à la tête du pays, et renonça à une candidature qui lui aurait ouvert la porte vers un autre mandat ? Et pourquoi Gbagbo, qui souscrit pourtant au concept de « solutions africaines aux problèmes africains » de Thabo Mbeki, n’a-t-il pas suivi le conseil du Prix Nobel Wole Soyinka, qui préconisait, comme solution honorable, de « quitter le pouvoir » ? Il faut se rendre à l’évidence : Malgré son arrivée « calamiteuse » de 2000, et surtout, après son vigoureux bras de fer avec Paris, beaucoup d’africains ont pensé : « enfin un homme politique africain qui ose s’attaquer à la France ». Ce n’était pas Sankara, certes, mais ce n’était pas mal. Beaucoup ont pensé : « vivement que l’exemple ivoirien fasse tâche d’huile sur le reste du continent ». Comment n’a-t-il pas vu dans les dernières élections présidentielles l’occasion de rentrer définitivement dans l’Histoire, celle des grands leaders africains qui redonnent à ce continent une dignité maintes fois flouée ? Pourquoi n’avoir pas choisi de tirer sa révérence en refusant d’être candidat ? Il aurait évité, du même coup, l’humiliation de se faire battre par Ouattara, son ennemi juré. Et une fois choisie l’option de la candidature, pourquoi ne pas respecter le verdict des urnes ? Que dirait-on d’un pâtissier qui, au moment de mettre la cerise sur le gâteau qu’il vient de confectionner, choisit unilatéralement de tout détruire, dès qu’il apprend que le gâteau sera mangé par d’autres ?
Soyons clairs sur un point : il y aurait beaucoup à redire sur le déroulement des élections présidentielles, en Côte-d’Ivoire comme partout ailleurs. Il suffirait de rentrer dans l’arrière-cour de chaque processus pour en voir les failles, les truquages, les bourrages des urnes, les falsifications, etc. Il suffirait d’un banal recomptage des bulletins pour que Gbagbo devienne le président élu, ce qu’Alassane Ouattara contesterait tout de suite, exigeant à son tour un nouveau recomptage qui, naturellement, le remettrait en tête. Ainsi de suite. Qui arrêterait cette valse de mauvais goût ? Le premier qui placerait l’intérêt de son pays au dessus du sien propre. Le premier qui aurait à cœur de consolider la marche de la démocratie dans son pays. Le premier qui donnerait ses lettres de noblesses aux institutions. Le premier qui aurait une haute idée de la politique. Le premier qui s’élèverait au dessus du politicien lambda. En somme, le premier capable de faire le pas en arrière qui ferait faire un bond en avant à la démocratie et à la solidité des institutions républicaines. J’aurais tant aimé que ce fût Laurent Gbagbo. Mais le « boulanger » se cramponne à son fauteuil, prêt à aller jusqu’à la guerre civile, parce qu’il a, dit-on, le Droit, Roland Dumas et Jacques Vergès pour lui. Mais l’historien, auteur, jadis, d’un livre intitulé Côte-d’Ivoire : pour une alternative démocratique, n’a que faire de l’Histoire. Il ne partira que sous la contrainte – non militaire, je l’espère. Honni, affaibli et isolé, on lui organisera alors une négociation de façade, pour lui ménager une porte de sortie « honorable ». Une toute petite porte. Et l’homme s’en ira tout droit aux oubliettes de l’Histoire. Quel gâchis !
Une tribune de l’écrivain camerounais Marcel-Duclos Efoudebe, auteur de L’Afrique survivra aux afro-pessimistes, L’Harmattan, 2007.
lundi 31 janvier 2011 / par Marcel-Duclos Efoudebe, pour l'autre afrik /
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lundi 31 janvier 2011
RDC : Kamitatu soutiendra Kabila en 2011
L'ARC d'Olivier Kamitatu (Alliance pour le Renouveau), parti membre de la majorité présidentielle soutiendra sans surprise le président sortant Joseph Kabila lors du prochain scrutin de novembre 2011.
A l'occasion du 5ème anniversaire du jeune parti d'Olivier Kamitatu, l’ARC s’engage à soutenir le président Joseph Kabila aux élections de 2011. La formation de Kamitatu entend tout de même se faire entendre et marquer sa différence pendant la campagne au sein de l'l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP).
L'ARC compte 25 députés nationaux, 7 sénateurs, 2 ministres nationaux, 19 députés provinciaux et 4 ministres provinciaux. Depuis maintenant plusieurs années, l'actuel ministre du Plan de Joseph Kabila se révèle être un allié fidèle du président congolais. Après un début de carrière aux côtés du MLC avec à la clé le poste de président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu est remercié par Jean-Pierre Bemba en 2005. Il fonde son propre parti, l'ARC et occupe depuis le 5 février 2007 le ministère du Plan.
afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com
A l'occasion du 5ème anniversaire du jeune parti d'Olivier Kamitatu, l’ARC s’engage à soutenir le président Joseph Kabila aux élections de 2011. La formation de Kamitatu entend tout de même se faire entendre et marquer sa différence pendant la campagne au sein de l'l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP).
L'ARC compte 25 députés nationaux, 7 sénateurs, 2 ministres nationaux, 19 députés provinciaux et 4 ministres provinciaux. Depuis maintenant plusieurs années, l'actuel ministre du Plan de Joseph Kabila se révèle être un allié fidèle du président congolais. Après un début de carrière aux côtés du MLC avec à la clé le poste de président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu est remercié par Jean-Pierre Bemba en 2005. Il fonde son propre parti, l'ARC et occupe depuis le 5 février 2007 le ministère du Plan.
afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com
R.D.C. - La Chine accorde un prêt de 637 millions de dollars à la RDC pour construire la centrale de Zongo II
(Xinhuanet 31/01/2011)
KINSHASA -- La République populaire de Chine et la République démocratique du Congo ont signé samedi un protocole d'accord de 637 millions de dollars américains que le gouvernement chinois met su trois ans à la disposition du gouvernement congolais pour la construction de la centrale hydroélectrique de Zongo II dans la province du Bas-Congo destinée à combler le déficit énergétique de la capitale Kinshasa.
Le protocole d'accord a été signé, du côté congolais par le ministre des Finances, M. Matata Mponyo, et du côté chinois par l' ambassadeur de Chine à Kinshasa, M. Wang Yingwu.
Les travaux de construction de cette centrale vont permettre de créer deux mille emplois, tandis qu'à terme, la centrale de Zongo II va produire 150 mégawatts selon de experts pour combler le déficit énergétique de la capitale Kinshasa dont les besoins sont estimés à 1000 mégawatts que la centrale d'Inga, en difficulté, n'arrive pas à satisfaire.
«Le financement de ce projet a été négocié de manière très professionnelle par des experts congolais. Nous pouvons vous rassurer qu'il s'agit là des prêts qui permettent effectivement à l'économie congolaise de prendre de l'élan pour le futur », a indiqué le ministre congolais des Finances lors de la signature du protocole d'accord.
Matata Mponyo a également indiqué que ce projet servira à produire suffisamment d'énergie électrique pour la capitale. « Des villes voisines, qu'elles soient à l'intérieur ou à l' extérieur du pays, pourraient également bénéficier de l' électricité produite par ZongoII», a-t-il ajouté.
© Copyright Xinhuanet
KINSHASA -- La République populaire de Chine et la République démocratique du Congo ont signé samedi un protocole d'accord de 637 millions de dollars américains que le gouvernement chinois met su trois ans à la disposition du gouvernement congolais pour la construction de la centrale hydroélectrique de Zongo II dans la province du Bas-Congo destinée à combler le déficit énergétique de la capitale Kinshasa.
Le protocole d'accord a été signé, du côté congolais par le ministre des Finances, M. Matata Mponyo, et du côté chinois par l' ambassadeur de Chine à Kinshasa, M. Wang Yingwu.
Les travaux de construction de cette centrale vont permettre de créer deux mille emplois, tandis qu'à terme, la centrale de Zongo II va produire 150 mégawatts selon de experts pour combler le déficit énergétique de la capitale Kinshasa dont les besoins sont estimés à 1000 mégawatts que la centrale d'Inga, en difficulté, n'arrive pas à satisfaire.
«Le financement de ce projet a été négocié de manière très professionnelle par des experts congolais. Nous pouvons vous rassurer qu'il s'agit là des prêts qui permettent effectivement à l'économie congolaise de prendre de l'élan pour le futur », a indiqué le ministre congolais des Finances lors de la signature du protocole d'accord.
Matata Mponyo a également indiqué que ce projet servira à produire suffisamment d'énergie électrique pour la capitale. « Des villes voisines, qu'elles soient à l'intérieur ou à l' extérieur du pays, pourraient également bénéficier de l' électricité produite par ZongoII», a-t-il ajouté.
© Copyright Xinhuanet
Zaïre, Rwanda, Bénin, Tunisie: Ces rendez-vous manqués de la diplomatie française
simplement, le mouvement du monde qui se manifeste aussi en Tunisie, et aussi, au moment où j’écris ces lignes, en Egypte. Demain peut-être, l’Algérie… Les événements de la Tunisie rappellent la permanence de cet enseignement de la grande aventure humaine : ne jamais parier sur l’immobilisme. La vie des peuples est un mouvement continu, ténu, discret, et qui, de temps à autre, produit d’insoupçonnables séismes. Ne jamais parier sur l’immobilisme et le silence éternel des êtres opprimés… La vie des nations n’a cessé de confirmer au fil du temps que l’on ne peut indéfiniment miser sur la force des États contre la multitude. Et l’on sait que ce n’est pas parce que la force l’emporte qu’elle a raison. La multitude, tôt ou tard, finit toujours par imposer sa sentence.
Amer constat : les mêmes qui considèrent en France que l’aspiration à la démocratie est une incongruité pour les Africains – et aussi les peuples arabo-musulmans – oublient que tout l’art de la diplomatie et de ses intérêts bien compris consiste à prévoir. Ce principe n’est pas discriminatoire. Et, pour éviter de céder en héritage des contentieux historiques aux futures générations, ce principe qui préside à la gestion des relations internationales est nécessairement exigible en tous temps et lieux.
Écrit par Francis Laloupo
© Copyright La Nouvelle Tribune (Bn)
Amer constat : les mêmes qui considèrent en France que l’aspiration à la démocratie est une incongruité pour les Africains – et aussi les peuples arabo-musulmans – oublient que tout l’art de la diplomatie et de ses intérêts bien compris consiste à prévoir. Ce principe n’est pas discriminatoire. Et, pour éviter de céder en héritage des contentieux historiques aux futures générations, ce principe qui préside à la gestion des relations internationales est nécessairement exigible en tous temps et lieux.
Écrit par Francis Laloupo
© Copyright La Nouvelle Tribune (Bn)
CRISE IVOIRIENNE: quand l’UA feint d’ignorer le verdict des urnes
(Le Pays 31/01/2011)
Selon le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), un groupe de chefs d’Etat des cinq sous-régions d’Afrique, trouveront une solution à la crise ivoirienne. Les décisions qu’ils rendront d’ici à un mois, s’imposeront à toutes les parties ivoiriennes. Jean Ping, le président de la Commission africaine, soutient que cela ne remet pas en cause « la reconnaissance par l’UA de la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre dernier ».
Toutefois, à Addis Abeba, Laurent Gbagbo semble parvenu à ses fins : diviser les Africains pour continuer de régner tout en riant sous cape. L’UA confirme donc ce que nous redoutions : un aveu d’impuissance drapé du principe de non-ingérence. Par ailleurs, l’absence du président élu à ce sommet illustre davantage la faiblesse de l’UA. Depuis les tiraillements autour du dossier du Sahara occidental, il y a une trentaine d’années, jamais l’organisation panafricaine n’aura été confrontée à une crise aussi ouverte. Et il est fort dérangeant que ces divergences apparaissent suite à des élections parmi les mieux contrôlées de l’histoire !
Avec ses indécisions et ses multiples reports, l’UA adresse ainsi des messages négatifs à tous ces pays qui doivent organiser des présidentielles durant cette année. En effet, dans un contexte de désaffection de l’électorat du fait même de l’incurie des gouvernants, on aura fort à faire dans le futur, pour convaincre les populations de l’importance du jeu démocratique. Il sera difficile de parvenir à les mobiliser si nos élites elles-mêmes agissent dans le sens contraire à l’idéal démocratique. Pourquoi faut-il qu’en Afrique, des élections perdues par la voie des urnes nous conduisent à un tel manque de maîtrise de soi ?
Au Nicaragua, les Sandinistes qui étaient parvenus au pouvoir après des années de lutte armée, s’étaient, par la suite, prêtés au jeu démocratique. Ils ont perdu les élections une fois, puis ont reconquis le pouvoir par les mêmes urnes. Aucun remous ! Il aura fallu en Afrique l’échec lamentable du camp Gbagbo face aux électeurs ivoiriens, pour qu’une partie de la classe politique africaine vacille, au risque de compromettre les acquis démocratiques ! Avec le nouveau délai d’un mois de négociation entre l’élu, Alassane Dramane Ouattara (ADO) et le perdant Laurent Gbagbo, le sommet d’Addis Abeba semble avoir oublié que les messagers de l’UA, le Premier ministre kényan Odinga, et le président en exercice, ont été comme les précédents négociateurs, proprement éconduits par Laurent Gbagbo. Est-on si sûr que celui-ci se pliera aux nouvelles exigences ? A leur tour, les Houphouëtistes, excédés, pourraient se radicaliser et se fermer à toute autre initiative.
Trop de mauvaise foi anime les élites africaines, de sorte que Laurent Gbagbo aura finalement réussi à faire passer sa thèse : l’ingérence étrangère. Craindrait-il que son départ du palais le conduise à s’expliquer devant les instances internationales pour tous les crimes de sang et économiques perpétrés sous son régime ? Il a mobilisé un service d’avocats célèbres pour assurer une telle défense. Quelles retombées auront alors les décisions de l’UA sur cette procédure ?
Assurément, l’organisation joue sa crédibilité à travers le dossier ivoirien. La fameuse « solution africaine » n’en est pas moins une illustration de ce défaitisme. Pourtant, la communauté internationale s’est impliquée dans ce dossier à la demande même des leaders ivoiriens. La crise ivoiriennne, faut-il le rappeler, est née du refus de Gbagbo de reconnaître sa défaite aux élections. Sans doute aurait-on mieux gagné à utiliser les sommes colossales investies dans ces élections, à reconstruire le pays et à panser les blessures des familles ? En tout cas, le dossier ivoirien figurait à l’ordre du jour des entretiens que le président en exercice du G8 et du G20, Nicolas Sarkozy, a eus hier, à Addis Abeba. Le président français l’a évoqué avec certains chefs d’Etat dont Goodluck Jonathan, président du Nigeria et président en exercice de la région Afrique de l’Ouest. Sarkozy a profité de l’occasion pour faire un vibrant plaidoyer en faveur de l’attribution d’un siège permanent pour le continent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les volte-faces de l’UA sont à rapprocher de la prise de position de quelques intellectuels de la diaspora africaine. Certains, dans un passé récent, avaient pourtant servi de repères à biens des générations par leurs écrits. Nul n’ignore le lobbying qu’ils exercent auprès de nombre de dirigeants du continent. Malheureusement, certaines analyses sont si poreuses qu’elles peuvent faire reculer le mouvement démocratique. Contre toute logique, prenant même le contre-pied de leurs propres écrits, certains se font aujourd’hui les thuriféraires de Gbagbo. Pourquoi une telle complicité ?
L’appartenance au gotha des opposants historiques des bords de la Seine et de la Tamise, entre autres, suffit-elle à expliquer des sorties aussi passionnées ? Comment oublier que sur le terrain, des patriotes ont donné de leur vie, et que d’autres continuent de se sacrifier pour qu’aujourd’hui les principes élémentaires de la démocratie républicaine, soient une réalité sur notre continent ? Tous ces porte-voix font honte à l’Afrique car ils font reculer la lutte des peuples ! Puisque ces individus sont loin du théâtre des opérations, et qu’il leur est si difficile de pouvoir discerner le vrai du faux, qu’ils se taisent donc. Sinon, qu’ils se rangent du côté de ceux qui défendent la vérité : celle des urnes. Parce que les thèses qu’ils défendent sont celles généralement brandies par les dictatures lorsqu’elles ont perdu les élections !
Au sein de l’UA même, le sentiment dominant est que les dirigeants d’Afrique australe font preuve d’une réelle méconnaissance de la Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo. Des années durant, c’est presque toujours les propositions de sortie de crise de Laurent Gbagbo qui ont été retenues. Jamais cet homme n’a honoré ses engagements. A force de tergiverser, l’UA se fait chaque jour complice de massacres des populations innocentes, au point de couvrir des formes déguisées de génocide d’étrangers. Par son inaction, elle fera bien perdre patience à certains pays qui ne voudront pas continuer à assister impassibles à ces meurtres gratuits qui se déroulent quotidiennement en Côte d’Ivoire sous Gbagbo.
Et plus le temps passe, plus il faut craindre pour la vie des acteurs politiques ivoiriens adversaires du camp présidentiel. L’UA et tous ceux qui défendent Laurent Gbagbo doivent donc se sentir responsables de ce qui pourrait arriver à ces derniers. Par ses incessants atermoiements, l’UA s’offre en spectacle et donne ainsi raison aux critiques occidentaux qui traitent les Africains de « grands enfants » ! Une image qui n’a pas de quoi nous rendre fiers sur le chemin de la démocratie.
"Le Pays"
© Copyright Le Pays
Selon le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), un groupe de chefs d’Etat des cinq sous-régions d’Afrique, trouveront une solution à la crise ivoirienne. Les décisions qu’ils rendront d’ici à un mois, s’imposeront à toutes les parties ivoiriennes. Jean Ping, le président de la Commission africaine, soutient que cela ne remet pas en cause « la reconnaissance par l’UA de la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre dernier ».
Toutefois, à Addis Abeba, Laurent Gbagbo semble parvenu à ses fins : diviser les Africains pour continuer de régner tout en riant sous cape. L’UA confirme donc ce que nous redoutions : un aveu d’impuissance drapé du principe de non-ingérence. Par ailleurs, l’absence du président élu à ce sommet illustre davantage la faiblesse de l’UA. Depuis les tiraillements autour du dossier du Sahara occidental, il y a une trentaine d’années, jamais l’organisation panafricaine n’aura été confrontée à une crise aussi ouverte. Et il est fort dérangeant que ces divergences apparaissent suite à des élections parmi les mieux contrôlées de l’histoire !
Avec ses indécisions et ses multiples reports, l’UA adresse ainsi des messages négatifs à tous ces pays qui doivent organiser des présidentielles durant cette année. En effet, dans un contexte de désaffection de l’électorat du fait même de l’incurie des gouvernants, on aura fort à faire dans le futur, pour convaincre les populations de l’importance du jeu démocratique. Il sera difficile de parvenir à les mobiliser si nos élites elles-mêmes agissent dans le sens contraire à l’idéal démocratique. Pourquoi faut-il qu’en Afrique, des élections perdues par la voie des urnes nous conduisent à un tel manque de maîtrise de soi ?
Au Nicaragua, les Sandinistes qui étaient parvenus au pouvoir après des années de lutte armée, s’étaient, par la suite, prêtés au jeu démocratique. Ils ont perdu les élections une fois, puis ont reconquis le pouvoir par les mêmes urnes. Aucun remous ! Il aura fallu en Afrique l’échec lamentable du camp Gbagbo face aux électeurs ivoiriens, pour qu’une partie de la classe politique africaine vacille, au risque de compromettre les acquis démocratiques ! Avec le nouveau délai d’un mois de négociation entre l’élu, Alassane Dramane Ouattara (ADO) et le perdant Laurent Gbagbo, le sommet d’Addis Abeba semble avoir oublié que les messagers de l’UA, le Premier ministre kényan Odinga, et le président en exercice, ont été comme les précédents négociateurs, proprement éconduits par Laurent Gbagbo. Est-on si sûr que celui-ci se pliera aux nouvelles exigences ? A leur tour, les Houphouëtistes, excédés, pourraient se radicaliser et se fermer à toute autre initiative.
Trop de mauvaise foi anime les élites africaines, de sorte que Laurent Gbagbo aura finalement réussi à faire passer sa thèse : l’ingérence étrangère. Craindrait-il que son départ du palais le conduise à s’expliquer devant les instances internationales pour tous les crimes de sang et économiques perpétrés sous son régime ? Il a mobilisé un service d’avocats célèbres pour assurer une telle défense. Quelles retombées auront alors les décisions de l’UA sur cette procédure ?
Assurément, l’organisation joue sa crédibilité à travers le dossier ivoirien. La fameuse « solution africaine » n’en est pas moins une illustration de ce défaitisme. Pourtant, la communauté internationale s’est impliquée dans ce dossier à la demande même des leaders ivoiriens. La crise ivoiriennne, faut-il le rappeler, est née du refus de Gbagbo de reconnaître sa défaite aux élections. Sans doute aurait-on mieux gagné à utiliser les sommes colossales investies dans ces élections, à reconstruire le pays et à panser les blessures des familles ? En tout cas, le dossier ivoirien figurait à l’ordre du jour des entretiens que le président en exercice du G8 et du G20, Nicolas Sarkozy, a eus hier, à Addis Abeba. Le président français l’a évoqué avec certains chefs d’Etat dont Goodluck Jonathan, président du Nigeria et président en exercice de la région Afrique de l’Ouest. Sarkozy a profité de l’occasion pour faire un vibrant plaidoyer en faveur de l’attribution d’un siège permanent pour le continent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les volte-faces de l’UA sont à rapprocher de la prise de position de quelques intellectuels de la diaspora africaine. Certains, dans un passé récent, avaient pourtant servi de repères à biens des générations par leurs écrits. Nul n’ignore le lobbying qu’ils exercent auprès de nombre de dirigeants du continent. Malheureusement, certaines analyses sont si poreuses qu’elles peuvent faire reculer le mouvement démocratique. Contre toute logique, prenant même le contre-pied de leurs propres écrits, certains se font aujourd’hui les thuriféraires de Gbagbo. Pourquoi une telle complicité ?
L’appartenance au gotha des opposants historiques des bords de la Seine et de la Tamise, entre autres, suffit-elle à expliquer des sorties aussi passionnées ? Comment oublier que sur le terrain, des patriotes ont donné de leur vie, et que d’autres continuent de se sacrifier pour qu’aujourd’hui les principes élémentaires de la démocratie républicaine, soient une réalité sur notre continent ? Tous ces porte-voix font honte à l’Afrique car ils font reculer la lutte des peuples ! Puisque ces individus sont loin du théâtre des opérations, et qu’il leur est si difficile de pouvoir discerner le vrai du faux, qu’ils se taisent donc. Sinon, qu’ils se rangent du côté de ceux qui défendent la vérité : celle des urnes. Parce que les thèses qu’ils défendent sont celles généralement brandies par les dictatures lorsqu’elles ont perdu les élections !
Au sein de l’UA même, le sentiment dominant est que les dirigeants d’Afrique australe font preuve d’une réelle méconnaissance de la Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo. Des années durant, c’est presque toujours les propositions de sortie de crise de Laurent Gbagbo qui ont été retenues. Jamais cet homme n’a honoré ses engagements. A force de tergiverser, l’UA se fait chaque jour complice de massacres des populations innocentes, au point de couvrir des formes déguisées de génocide d’étrangers. Par son inaction, elle fera bien perdre patience à certains pays qui ne voudront pas continuer à assister impassibles à ces meurtres gratuits qui se déroulent quotidiennement en Côte d’Ivoire sous Gbagbo.
Et plus le temps passe, plus il faut craindre pour la vie des acteurs politiques ivoiriens adversaires du camp présidentiel. L’UA et tous ceux qui défendent Laurent Gbagbo doivent donc se sentir responsables de ce qui pourrait arriver à ces derniers. Par ses incessants atermoiements, l’UA s’offre en spectacle et donne ainsi raison aux critiques occidentaux qui traitent les Africains de « grands enfants » ! Une image qui n’a pas de quoi nous rendre fiers sur le chemin de la démocratie.
"Le Pays"
© Copyright Le Pays
Côte d'Ivoire - Ouattara appelle les Ivoiriens à suspendre le paiement des impôts
(Le Monde 31/01/2011)
Alassane Ouattara, engagé dans une bataille avec le chef d'Etat sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, pour le contrôle de l'économie en Côte d'Ivoire, a demandé, dimanche, aux contribuables de "suspendre le paiement des taxes et impôts", indique un communiqué de son gouvernement.
"En application" de la décision de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de fermer ses agences ivoiriennes, "le gouvernement demande aux contribuables de suspendre le paiement des impôts et taxes jusqu'à la fin de la période de fermeture décidée" par la BCEAO, selon le texte signé par Guillaume Soro, premier ministre de M. Ouattara. "En revanche, il est demandé aux contribuables de continuer de déposer leurs déclarations en vue de respecter leurs obligations déclaratives en vertu des textes en vigueur", est-il ajouté.
La banque centrale ouest-africaine, dont le siège est à Dakar, avait décidé le 26 janvier de fermer "jusqu'à nouvel ordre" ses agences en Côte d'Ivoire, en réaction à la décision de les réquisitionner prise par le gouvernement de M. Gbagbo. L'Union économique et monétaire ouest-africaine, dont la BCEAO est la banque émettrice, a accordé à Alassane Ouattara la gestion des comptes ivoiriens de la BCEAO, et retiré la signature du chef d'Etat sortant. M. Ouattara a été reconnu vainqueur de présidentielle ivoirienne du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse M. Gbagbo de quitter le pouvoir, ce qu'il refuse.
LEMONDE.FR avec AFP
31.01.11
08h09
© Copyright Le Monde
Alassane Ouattara, engagé dans une bataille avec le chef d'Etat sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, pour le contrôle de l'économie en Côte d'Ivoire, a demandé, dimanche, aux contribuables de "suspendre le paiement des taxes et impôts", indique un communiqué de son gouvernement.
"En application" de la décision de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de fermer ses agences ivoiriennes, "le gouvernement demande aux contribuables de suspendre le paiement des impôts et taxes jusqu'à la fin de la période de fermeture décidée" par la BCEAO, selon le texte signé par Guillaume Soro, premier ministre de M. Ouattara. "En revanche, il est demandé aux contribuables de continuer de déposer leurs déclarations en vue de respecter leurs obligations déclaratives en vertu des textes en vigueur", est-il ajouté.
La banque centrale ouest-africaine, dont le siège est à Dakar, avait décidé le 26 janvier de fermer "jusqu'à nouvel ordre" ses agences en Côte d'Ivoire, en réaction à la décision de les réquisitionner prise par le gouvernement de M. Gbagbo. L'Union économique et monétaire ouest-africaine, dont la BCEAO est la banque émettrice, a accordé à Alassane Ouattara la gestion des comptes ivoiriens de la BCEAO, et retiré la signature du chef d'Etat sortant. M. Ouattara a été reconnu vainqueur de présidentielle ivoirienne du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse M. Gbagbo de quitter le pouvoir, ce qu'il refuse.
LEMONDE.FR avec AFP
31.01.11
08h09
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Crise ivoirienne : Ban Ki-moon demande de lever le siège du Golf Hotel
(Xinhuanet 31/01/2011)
ADDIS-ABEBA -- Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-moon, a demandé samedi à Addis-Abeba en Ethiopie à la veille du 16e sommet ordinaire des chefs d' Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), la levée du siège du Golf Hotel d' Abidjan en Côte d' Ivoire où se trouvent reclus Alassane Ouattara et son gouvernement.
Dans une déclaration rendue publique dimanche peu avant l'ouverture de ce sommet auquel il participe, le patron de l'ONU a focalisé son attention sur la crise postélectorale en Côte d'Ivoire liée au second tour de l'élection présidentielle ayant opposé le 28 novembre 2010 le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
Les Nations Unies et quelques puissances mondiales avaient été les premières à reconnaître comme président élu Alassane Ouattara après les résultats provisoires publiés par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, au Golf Hotel, QG de l'ancien chef du gouvernement de Félix Houphouët-Boigny.
Le président Gbagbo, lui, avait été déclaré par le Conseil constitutionnel vainqueur du scrutin présidentiel censé permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver la paix et la réconciliation après 8 ans de crise suite au coup d'Etat manqué du 19 septembre 2002 contre le régime de M. Gbagbo, élu en 2000.
"J'ai saisi le Conseil de sécurité pour demander la levée immédiate du siège du Golf Hotel et la fin des violences et des abus à l'égard de la population civile", a souligné Ban Ki-moon. Il a salué la décision de l'Union africaine de l'envoi en Côte d'Ivoire d'un comité de chefs d'Etat représentatifs des 5 régions africaines et d'experts pour la recherche d'une solution à cette crise.
Il a indiqué une série d'orientations pour cette mission, allant de la nécessité de se tourner vers le futur, du départ pacifique et honorable du président Gbagbo du pouvoir au profit d'Alassane Ouattara appelé à former un gouvernement d'union nationale. M. Ban a toutefois rejeté l'idée d'organiser de nouvelles élections, estimant que ce serait une grave injustice et un précédent malheureux.
Depuis mi-décembre, les violences en Côte d'Ivoire ont causé plus de 260 morts, a regretté le patron de l'ONU, constatant en outre que plus de 30.000 Ivoiriens ont fui vers des pays voisins, tandis que 17.000 autres se sont déplacés à l'intérieur du territoire national.
Arrivé samedi à Addis-Abeba, le patron de l'Onu a précisé cette position lors d'une rencontre de haut niveau sur la Côte d'Ivoire au siège de l'Union africaine.
Il animera dimanche après-midi une conférence de presse sur le thème principal des violences faites aux femmes.
Publié le 2011-01-30 15:57:40
© Copyright Xinhuanet
ADDIS-ABEBA -- Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-moon, a demandé samedi à Addis-Abeba en Ethiopie à la veille du 16e sommet ordinaire des chefs d' Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), la levée du siège du Golf Hotel d' Abidjan en Côte d' Ivoire où se trouvent reclus Alassane Ouattara et son gouvernement.
Dans une déclaration rendue publique dimanche peu avant l'ouverture de ce sommet auquel il participe, le patron de l'ONU a focalisé son attention sur la crise postélectorale en Côte d'Ivoire liée au second tour de l'élection présidentielle ayant opposé le 28 novembre 2010 le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
Les Nations Unies et quelques puissances mondiales avaient été les premières à reconnaître comme président élu Alassane Ouattara après les résultats provisoires publiés par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, au Golf Hotel, QG de l'ancien chef du gouvernement de Félix Houphouët-Boigny.
Le président Gbagbo, lui, avait été déclaré par le Conseil constitutionnel vainqueur du scrutin présidentiel censé permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver la paix et la réconciliation après 8 ans de crise suite au coup d'Etat manqué du 19 septembre 2002 contre le régime de M. Gbagbo, élu en 2000.
"J'ai saisi le Conseil de sécurité pour demander la levée immédiate du siège du Golf Hotel et la fin des violences et des abus à l'égard de la population civile", a souligné Ban Ki-moon. Il a salué la décision de l'Union africaine de l'envoi en Côte d'Ivoire d'un comité de chefs d'Etat représentatifs des 5 régions africaines et d'experts pour la recherche d'une solution à cette crise.
Il a indiqué une série d'orientations pour cette mission, allant de la nécessité de se tourner vers le futur, du départ pacifique et honorable du président Gbagbo du pouvoir au profit d'Alassane Ouattara appelé à former un gouvernement d'union nationale. M. Ban a toutefois rejeté l'idée d'organiser de nouvelles élections, estimant que ce serait une grave injustice et un précédent malheureux.
Depuis mi-décembre, les violences en Côte d'Ivoire ont causé plus de 260 morts, a regretté le patron de l'ONU, constatant en outre que plus de 30.000 Ivoiriens ont fui vers des pays voisins, tandis que 17.000 autres se sont déplacés à l'intérieur du territoire national.
Arrivé samedi à Addis-Abeba, le patron de l'Onu a précisé cette position lors d'une rencontre de haut niveau sur la Côte d'Ivoire au siège de l'Union africaine.
Il animera dimanche après-midi une conférence de presse sur le thème principal des violences faites aux femmes.
Publié le 2011-01-30 15:57:40
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ANALYSE - Égypte, le scénario américain
(Le Point 31/01/2011)
Le pays dirigé par Moubarak est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient. Washington veut éviter le chaos à tout prix.
Les États-Unis ont-ils lâché Hosni Moubarak ? "L'Égypte n'est pas la Tunisie", disait-on au début de la semaine dernière lorsque les jeunes du Caire à Suez via Alexandrie ont commencé à descendre dans la rue. Pourtant, comme Ben Ali le Tunisien hier, les jours du président Hosni Moubarak semblent compter une semaine après le début de l'insurrection populaire en Égypte. Et ce sont les États-Unis, allié de toujours, qui lui ont peut-être donné le coup de grâce. "Les réformes annoncées ne sont pas suffisantes", a déclaré Hillary Clinton le 30 janvier, en demandant au président égyptien d'assurer la transition en bon ordre. Est-ce à dire qu'il doit céder la place pour éviter le chaos ? C'est le souci majeur de Washington.
Avec ses 80 millions d'habitants, l'Égypte est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient et le premier pays qui a signé un accord de paix avec Israël il y a plus de trente ans. Les États-Unis lui accordent annuellement deux milliards d'aides civile et militaire, forment une partie de son armée (500.000 hommes). Le chef d'état-major égyptien était au Pentagone le jour où les manifestations populaires ont commencé.
Souleimane, le favori
L'Égypte n'est pas la Tunisie, même si les jeunes qui sont descendus dans la rue ont les mêmes revendications : la liberté, la démocratie, le ras-le-bol d'un pouvoir qui s'éternise, fraude les élections, les prive de l'espoir d'une vie meilleure. L'armée égyptienne est la colonne vertébrale du régime depuis Gamal Abdel Nasser. Hosni Moubarak le sait et a nommé le général Omar Souleimane, patron des services de renseignement, à la vice-présidence du pays. Un poste auquel il avait toujours refusé jusque-là de nommer un titulaire. Depuis Nasser, c'est toujours le vice-président en titre qui a succédé au chef de l'État en place.
Or Omar Souleimane, 75 ans, proche des Américains, homme des missions difficiles chargé des négociations interpalestiniennes et des contacts secrets avec Israël, est vu depuis plusieurs années par les Américains comme le meilleur successeur possible de Hosni Moubarak. Le scénario concocté à Washington semble se mettre en place. Va-t-il réussir ? Omar Souleimane va-t-il se contenter de ramener l'ordre ou sera-t-il celui qui amènera l'Égypte vers les réformes et plus de démocratie ? C'est l'inconnu.
Par Mireille Duteil Point.fr - Publié le 31/01/2011 à 06:36 - Modifié le 31/01/2011 à 07:09
© Copyright Le Point
Le pays dirigé par Moubarak est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient. Washington veut éviter le chaos à tout prix.
Les États-Unis ont-ils lâché Hosni Moubarak ? "L'Égypte n'est pas la Tunisie", disait-on au début de la semaine dernière lorsque les jeunes du Caire à Suez via Alexandrie ont commencé à descendre dans la rue. Pourtant, comme Ben Ali le Tunisien hier, les jours du président Hosni Moubarak semblent compter une semaine après le début de l'insurrection populaire en Égypte. Et ce sont les États-Unis, allié de toujours, qui lui ont peut-être donné le coup de grâce. "Les réformes annoncées ne sont pas suffisantes", a déclaré Hillary Clinton le 30 janvier, en demandant au président égyptien d'assurer la transition en bon ordre. Est-ce à dire qu'il doit céder la place pour éviter le chaos ? C'est le souci majeur de Washington.
Avec ses 80 millions d'habitants, l'Égypte est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient et le premier pays qui a signé un accord de paix avec Israël il y a plus de trente ans. Les États-Unis lui accordent annuellement deux milliards d'aides civile et militaire, forment une partie de son armée (500.000 hommes). Le chef d'état-major égyptien était au Pentagone le jour où les manifestations populaires ont commencé.
Souleimane, le favori
L'Égypte n'est pas la Tunisie, même si les jeunes qui sont descendus dans la rue ont les mêmes revendications : la liberté, la démocratie, le ras-le-bol d'un pouvoir qui s'éternise, fraude les élections, les prive de l'espoir d'une vie meilleure. L'armée égyptienne est la colonne vertébrale du régime depuis Gamal Abdel Nasser. Hosni Moubarak le sait et a nommé le général Omar Souleimane, patron des services de renseignement, à la vice-présidence du pays. Un poste auquel il avait toujours refusé jusque-là de nommer un titulaire. Depuis Nasser, c'est toujours le vice-président en titre qui a succédé au chef de l'État en place.
Or Omar Souleimane, 75 ans, proche des Américains, homme des missions difficiles chargé des négociations interpalestiniennes et des contacts secrets avec Israël, est vu depuis plusieurs années par les Américains comme le meilleur successeur possible de Hosni Moubarak. Le scénario concocté à Washington semble se mettre en place. Va-t-il réussir ? Omar Souleimane va-t-il se contenter de ramener l'ordre ou sera-t-il celui qui amènera l'Égypte vers les réformes et plus de démocratie ? C'est l'inconnu.
Par Mireille Duteil Point.fr - Publié le 31/01/2011 à 06:36 - Modifié le 31/01/2011 à 07:09
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Côte d'Ivoire - "Hors de question" de reconnaître Gbagbo, prévient la Cédéao
(Le Nouvel Observateur 31/01/2011)
Il est "hors de question" de reconnaître en Laurent Gbagbo le président de la Côte d`Ivoire, a annoncé dimanche la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) dans un communiqué diffusé en marge du sommet de l`Union africaine, en Ethiopie.
Cette mise au point intervient alors que l`Union africaine a nommé une nouvelle commission de chefs d`Etat pour tenter de négocier une issue pacifique à la crise ivoirienne. Les cinq présidents ont un mois pour rendre leurs conclusions.
"La décision qu`ils ont prise est d`entreprendre une fois de plus une initiative pacifique pour faire partir Gbagbo, pas pour légitimer Gbagbo. C`est hors de question", a dit James Victor Gbeho, président de la commission de la Cédéao.
Le blocage ivoirien dure depuis la publication des résultats du second tour de l`élection présidentielle, qui s`est déroulé le 28 novembre.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies et reconnus par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Mais, invalidant une partie des suffrages, le Conseil constitutionnel, formé de proches de Laurent Gbagbo, a inversé le résultat et proclamé le président sortant vainqueur du scrutin.
Ouattara et son gouvernement sont confinés dans l`Hôtel du Golf, dans Abidjan, sous la protection des casques bleus de l`Onuci.
Lors d`une conférence de presse en marge du sommet de l`Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réitéré son appel au départ de Gbagbo. "Il est important que Gbagbo respecte pleinement la volonté des Ivoiriens", a-t-il dit. "Plus ça durera, plus les problèmes deviendront graves pour le peuple", a-t-il ajouté.
Le Sud-Coréen Y.J. Choi, principal représentant de l`Onu en Côte d`Ivoire, a prévenu pour sa part que les milliers de casques bleus déployés dans le pays étaient prêt à se battre si nécessaire. "Même si notre mission est de protéger, nous avons des équipements supérieurs et nous pourrons toujours riposter", a-t-il dit. reuters
© Copyright Le Nouvel Observateur
Il est "hors de question" de reconnaître en Laurent Gbagbo le président de la Côte d`Ivoire, a annoncé dimanche la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) dans un communiqué diffusé en marge du sommet de l`Union africaine, en Ethiopie.
Cette mise au point intervient alors que l`Union africaine a nommé une nouvelle commission de chefs d`Etat pour tenter de négocier une issue pacifique à la crise ivoirienne. Les cinq présidents ont un mois pour rendre leurs conclusions.
"La décision qu`ils ont prise est d`entreprendre une fois de plus une initiative pacifique pour faire partir Gbagbo, pas pour légitimer Gbagbo. C`est hors de question", a dit James Victor Gbeho, président de la commission de la Cédéao.
Le blocage ivoirien dure depuis la publication des résultats du second tour de l`élection présidentielle, qui s`est déroulé le 28 novembre.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies et reconnus par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Mais, invalidant une partie des suffrages, le Conseil constitutionnel, formé de proches de Laurent Gbagbo, a inversé le résultat et proclamé le président sortant vainqueur du scrutin.
Ouattara et son gouvernement sont confinés dans l`Hôtel du Golf, dans Abidjan, sous la protection des casques bleus de l`Onuci.
Lors d`une conférence de presse en marge du sommet de l`Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réitéré son appel au départ de Gbagbo. "Il est important que Gbagbo respecte pleinement la volonté des Ivoiriens", a-t-il dit. "Plus ça durera, plus les problèmes deviendront graves pour le peuple", a-t-il ajouté.
Le Sud-Coréen Y.J. Choi, principal représentant de l`Onu en Côte d`Ivoire, a prévenu pour sa part que les milliers de casques bleus déployés dans le pays étaient prêt à se battre si nécessaire. "Même si notre mission est de protéger, nous avons des équipements supérieurs et nous pourrons toujours riposter", a-t-il dit. reuters
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Cameroun - La dette publique à 1510 milliards FCFA
(Les Afriques 31/01/2011)
La dette publique du Cameroun au 31 décembre 2010 est estimée à 1510 milliards FCFA, en hausse de 6,7%, par rapport à l'année 2009. Elle est dominée à raison de 70,4% (1064 milliards FCFA) par la dette extérieure.
Pour Dieudonné Evou Mekou, directeur général de la Caisse autonome d'amortissement (CAA) « ce niveau d'endettement du Cameroun demeure bas et offre, par conséquent, des marges de manœuvre non négligeables pour la mobilisation des emprunts aussi bien concessionnels que non concessionnels. »
Pour rappel, le Cameroun a émis un emprunt obligataire de 200 milliards FCFA en décembre dernier, opération qui a été particulièrement réussie.
© Copyright Les Afriques
La dette publique du Cameroun au 31 décembre 2010 est estimée à 1510 milliards FCFA, en hausse de 6,7%, par rapport à l'année 2009. Elle est dominée à raison de 70,4% (1064 milliards FCFA) par la dette extérieure.
Pour Dieudonné Evou Mekou, directeur général de la Caisse autonome d'amortissement (CAA) « ce niveau d'endettement du Cameroun demeure bas et offre, par conséquent, des marges de manœuvre non négligeables pour la mobilisation des emprunts aussi bien concessionnels que non concessionnels. »
Pour rappel, le Cameroun a émis un emprunt obligataire de 200 milliards FCFA en décembre dernier, opération qui a été particulièrement réussie.
© Copyright Les Afriques
Côte d'Ivoire: pas de partage du pouvoir
(Le Figaro 31/01/2011)
De hauts responsables de l'ONU ont exclu aujourd'hui tout partage du pouvoir en Côte d'Ivoire entre Alassane Ouattara, "légitimement élu" président fin 2010 et son rival le dirigeant sortant Laurent Gbagbo.
"La question du partage du pouvoir ne se pose pas", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Alain Leroy. Il s'exprimait en marge du 16e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, et dont la Côte d'Ivoire est l'un des principaux sujets.
"L'UA, la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) et l'ONU ont été parfaitement claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de Côte d'Ivoire, les chiffres (des résultats) sont clairs, il n'est pas question de partage du pouvoir", a-t-il souligné: "il ne peut y avoir qu'un seul président". "A partir de là, le président Ouattara étant reconnu comme élu, tout est possible. C'est à M. Ouattara de fixer les proportions des différents partis au sein d'un éventuel gouvernement d'unité nationale", a expliqué le responsable onusien.
"Je pense qu'un partage du pouvoir en Côte d'Ivoire ne devrait pas avoir lieu, si vous entendez respecter la volonté du peuple" ivoirien, a également estimé Choï Young-jin, envoyé de spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire et patron de la mission de l'ONU dans ce pays (Onuci). "La signification de toute élection serait remise en question si nous acceptions un partage du pouvoir. En Côte d'Ivoire, les résultats de l'élection (présidentielle du 28 novembre) sont très clairs, il n'y a aucune place pour le doute", a-t-il souligné.
AFP
© Copyright Le Figaro
De hauts responsables de l'ONU ont exclu aujourd'hui tout partage du pouvoir en Côte d'Ivoire entre Alassane Ouattara, "légitimement élu" président fin 2010 et son rival le dirigeant sortant Laurent Gbagbo.
"La question du partage du pouvoir ne se pose pas", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Alain Leroy. Il s'exprimait en marge du 16e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, et dont la Côte d'Ivoire est l'un des principaux sujets.
"L'UA, la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) et l'ONU ont été parfaitement claires là-dessus et ont réaffirmé que M. Ouattara est le président légitimement élu de Côte d'Ivoire, les chiffres (des résultats) sont clairs, il n'est pas question de partage du pouvoir", a-t-il souligné: "il ne peut y avoir qu'un seul président". "A partir de là, le président Ouattara étant reconnu comme élu, tout est possible. C'est à M. Ouattara de fixer les proportions des différents partis au sein d'un éventuel gouvernement d'unité nationale", a expliqué le responsable onusien.
"Je pense qu'un partage du pouvoir en Côte d'Ivoire ne devrait pas avoir lieu, si vous entendez respecter la volonté du peuple" ivoirien, a également estimé Choï Young-jin, envoyé de spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire et patron de la mission de l'ONU dans ce pays (Onuci). "La signification de toute élection serait remise en question si nous acceptions un partage du pouvoir. En Côte d'Ivoire, les résultats de l'élection (présidentielle du 28 novembre) sont très clairs, il n'y a aucune place pour le doute", a-t-il souligné.
AFP
© Copyright Le Figaro
Guinée Equatoriale - L'erreur de casting de l'Union africaine
(L'Express 31/01/2011)
En portant pour un an à sa présidence l'équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, l'institution panafricaine inflige un camouflet aux démocrates du continent et aux électeurs ivoiriens
Confie-t-on les clés de la salle des coffres à un braqueur récidiviste ? C'est grosso modo ce que viennent de faire la trentaine de chefs d'Etat réunis dimanche et ce lundi à Addis Abeba (Ethiopie) à la faveur du 16e sommet de l'Union africaine (UA): ils ont conféré pour un an au despote équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 68 ans, la dignité de président en exercice de l'institution.
Certes, la désignation de ce militaire, parvenu au pouvoir en 1979 au prix d'un coup d'Etat, obéit à la tradition qui veut que la fonction revienne à tour de rôle à chacune des cinq sous-régions du continent noir; en l'occurrence, cette fois, l'Afrique centrale. Certes, objectera-t-on encore, la mission qui lui échoit revêt un caractère essentiellement symbolique. Arguments aussi spécieux l'un que l'autre. L'UA a su dans un passé récent écarter un autre putschiste, le Soudanais Omar el-Béchir, par ailleurs poursuivi par la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés au Darfour ; avant de congédier l'an dernier le Guide libyen Muammar Kadhafi, candidat au mépris des règles maison à un second mandat. Les symboles ? C'est précisément en leur nom que les défenseurs des droits de l'homme, Africains ou pas, jugent le choix navrant. D'autant que ce forum 2011 avait pour thème officiel les « valeurs partagées » du milliard d'êtres qu'héberge entre Tunis et le Cap-de Bonne-Espérance le berceau de l'humanité.
Les valeurs ? Parlons-en. Traité avec le respect dû à son pactole pétrolier -la Guinée équatoriale est le 3e producteur d'or noir de l'Afrique subsaharienne-, Obiang piétine depuis trois décennies la credo démocratique affiché par l'Union. En la matière, son irruption sur l'avant-scène aura donné le ton. Alors vice-ministre de la Défense, celui que l'on surnomme « Zé Bere Ekum » - la Panthère aux aguets dans la langue de l'ethnie fang- renverse à l'été 1979 son oncle Francisco Macias Nguema, premier président du seul pays hispanophone d'Afrique, avant de l'envoyer au peloton d'exécution. Depuis, il régente à la cravache son petit émirat pétrolier et ses 650000 âmes, condamnées pour la plupart à végéter dans une pauvreté obscène au regard des royalties encaissées par le clan Obiang. Dissidents embastillés et torturés, opposition muselée, société civile bâillonnée, presse asservie, purges déclenchées en riposte à des complots le plus souvent imaginaires : un festival permanent, dénoncé notamment par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), ONG basée à Dakar (Sénégal).
Le bilan est à ce point calamiteux que l'Unesco -l'agence des Nations unies pour l'éducation et la culture- a décliné une offre dorée sur tranche: trois millions de dollars sur cinq ans, censés financer un "Prix Teodoro-Obiang-Nguema" voué à récompenser "la recherche en sciences de la vie". En fait de science, le bienfaiteur éconduit a celle de l'opacité. C'est qu'au rayon de la transparence, la performance du maître absolu de Malabo, réélu en novembre 2009 avec 96,7% des suffrages exprimés, laisse pantois. Le gouvernement nommé deux mois plus tard résulte au demeurant d'un époustouflant casting familial. Qu'on en juge: un frère à la Défense, un fils aîné, connu pour sa passion compulsive pour les bolides de luxe, promu ministre d'Etat, un cadet doté du portefeuille -c'est bien le mot- de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, un neveu aux Finances et au Budget. La corruption? Endémique. Dans son palmarès 2010 de la vertu en la matière, l'ONG Transparency International classe la Guinée équatoriale au 168e rang sur 178... Comment s'étonner que l'ami Teodoro figure parmi les chefs d'Etat visés -en vain pour l'heure- par diverses plaintes dans l'affaire des "biens mal acquis" ?
La première allocution du nouveau président en exercice de l'UA résonne comme un aveu. "Les concepts de démocratie, de droits humain et de bonne gouvernance, a-t-il déclaré dimanche, ne sont pas des thèmes nouveaux pour l'Afrique. Mais il convient de les adapter à la culture africaine." "Concepts" familiers pour le continent peut-être, mais inédits à Malabo. Quant à la martingale du "relativisme culturel", on sait l'usage immodéré qu'en font les satrapes pour parer leurs turpitudes d'atours flatteurs.
Le cadeau fait à Obiang est d'autant plus fâcheux que l'UA doit s'atteler de toute urgence à la résolution de l'imbroglio ivoirien. Qui l'eût cru ? Le successeur du Malawite Bingu wa Mutharika a manifesté au long des semaines écoulées de coupables faiblesses envers le putschiste électoral Laurent Gbagbo. Reste à espérer que ses pairs s'en tiendront à la doctrine réitérée par le Gabonais Jean Ping, patron de la Commission -en clair de l'exécutif permanent- de l'Union africaine: l'objectif demeure "d'amener Alassane Ouattara", dûment élu le 28 novembre, à "exercer la réalité du pouvoir". La crédibilité de l'instance panafricaine est à ce prix. Tout comme celle de la quinzaine d'élections programmées dans l'année sur le continent.
Par Vincent Hugeux, publié le 31/01/2011 à 08:00, mis à jour à 09:00
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En portant pour un an à sa présidence l'équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, l'institution panafricaine inflige un camouflet aux démocrates du continent et aux électeurs ivoiriens
Confie-t-on les clés de la salle des coffres à un braqueur récidiviste ? C'est grosso modo ce que viennent de faire la trentaine de chefs d'Etat réunis dimanche et ce lundi à Addis Abeba (Ethiopie) à la faveur du 16e sommet de l'Union africaine (UA): ils ont conféré pour un an au despote équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 68 ans, la dignité de président en exercice de l'institution.
Certes, la désignation de ce militaire, parvenu au pouvoir en 1979 au prix d'un coup d'Etat, obéit à la tradition qui veut que la fonction revienne à tour de rôle à chacune des cinq sous-régions du continent noir; en l'occurrence, cette fois, l'Afrique centrale. Certes, objectera-t-on encore, la mission qui lui échoit revêt un caractère essentiellement symbolique. Arguments aussi spécieux l'un que l'autre. L'UA a su dans un passé récent écarter un autre putschiste, le Soudanais Omar el-Béchir, par ailleurs poursuivi par la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés au Darfour ; avant de congédier l'an dernier le Guide libyen Muammar Kadhafi, candidat au mépris des règles maison à un second mandat. Les symboles ? C'est précisément en leur nom que les défenseurs des droits de l'homme, Africains ou pas, jugent le choix navrant. D'autant que ce forum 2011 avait pour thème officiel les « valeurs partagées » du milliard d'êtres qu'héberge entre Tunis et le Cap-de Bonne-Espérance le berceau de l'humanité.
Les valeurs ? Parlons-en. Traité avec le respect dû à son pactole pétrolier -la Guinée équatoriale est le 3e producteur d'or noir de l'Afrique subsaharienne-, Obiang piétine depuis trois décennies la credo démocratique affiché par l'Union. En la matière, son irruption sur l'avant-scène aura donné le ton. Alors vice-ministre de la Défense, celui que l'on surnomme « Zé Bere Ekum » - la Panthère aux aguets dans la langue de l'ethnie fang- renverse à l'été 1979 son oncle Francisco Macias Nguema, premier président du seul pays hispanophone d'Afrique, avant de l'envoyer au peloton d'exécution. Depuis, il régente à la cravache son petit émirat pétrolier et ses 650000 âmes, condamnées pour la plupart à végéter dans une pauvreté obscène au regard des royalties encaissées par le clan Obiang. Dissidents embastillés et torturés, opposition muselée, société civile bâillonnée, presse asservie, purges déclenchées en riposte à des complots le plus souvent imaginaires : un festival permanent, dénoncé notamment par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), ONG basée à Dakar (Sénégal).
Le bilan est à ce point calamiteux que l'Unesco -l'agence des Nations unies pour l'éducation et la culture- a décliné une offre dorée sur tranche: trois millions de dollars sur cinq ans, censés financer un "Prix Teodoro-Obiang-Nguema" voué à récompenser "la recherche en sciences de la vie". En fait de science, le bienfaiteur éconduit a celle de l'opacité. C'est qu'au rayon de la transparence, la performance du maître absolu de Malabo, réélu en novembre 2009 avec 96,7% des suffrages exprimés, laisse pantois. Le gouvernement nommé deux mois plus tard résulte au demeurant d'un époustouflant casting familial. Qu'on en juge: un frère à la Défense, un fils aîné, connu pour sa passion compulsive pour les bolides de luxe, promu ministre d'Etat, un cadet doté du portefeuille -c'est bien le mot- de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, un neveu aux Finances et au Budget. La corruption? Endémique. Dans son palmarès 2010 de la vertu en la matière, l'ONG Transparency International classe la Guinée équatoriale au 168e rang sur 178... Comment s'étonner que l'ami Teodoro figure parmi les chefs d'Etat visés -en vain pour l'heure- par diverses plaintes dans l'affaire des "biens mal acquis" ?
La première allocution du nouveau président en exercice de l'UA résonne comme un aveu. "Les concepts de démocratie, de droits humain et de bonne gouvernance, a-t-il déclaré dimanche, ne sont pas des thèmes nouveaux pour l'Afrique. Mais il convient de les adapter à la culture africaine." "Concepts" familiers pour le continent peut-être, mais inédits à Malabo. Quant à la martingale du "relativisme culturel", on sait l'usage immodéré qu'en font les satrapes pour parer leurs turpitudes d'atours flatteurs.
Le cadeau fait à Obiang est d'autant plus fâcheux que l'UA doit s'atteler de toute urgence à la résolution de l'imbroglio ivoirien. Qui l'eût cru ? Le successeur du Malawite Bingu wa Mutharika a manifesté au long des semaines écoulées de coupables faiblesses envers le putschiste électoral Laurent Gbagbo. Reste à espérer que ses pairs s'en tiendront à la doctrine réitérée par le Gabonais Jean Ping, patron de la Commission -en clair de l'exécutif permanent- de l'Union africaine: l'objectif demeure "d'amener Alassane Ouattara", dûment élu le 28 novembre, à "exercer la réalité du pouvoir". La crédibilité de l'instance panafricaine est à ce prix. Tout comme celle de la quinzaine d'élections programmées dans l'année sur le continent.
Par Vincent Hugeux, publié le 31/01/2011 à 08:00, mis à jour à 09:00
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Angola, Guinée - L'angola et la Guinée Conakry ouvrent une nouvelle page dans leurs relations
(AngolaPress 31/01/2011)
Luanda - Le Président guinée, Alpha Condé a affirmé vendredi, à Luanda, que l'Angola et son pays ont débuté, avec sa visite de 48 heures, une nouvelle page dans les relations bilatérales.
L’homme d’État, qui intervenait á une conférence de presse à l'aéroport international "4 de Fevereiro", peu avant de regagner son pays, a déclaré que cette visite en Angola facilite les moyens de renouveler les relations entre les deux pays.
Selon lui, les résultats de cette visite sont très bons, car les deux Etats entretiennent des relations qui remontent de très longtemps, avec un caractère historique, bien qu’elles aient subi une période de découragement, en matière de coopération entre les deux pays.
C'est ainsi que le président guinéen a jugé bon que les relations entre les deux pays peuvent davantage plus fructueuses.
Le Président Alpha Condé a mis en relief le rôle que l’Angola a joué dans le contexte des pays africains et a manifesté la volonté des deux pays de travailler ensemble pour atteindre les objectifs de l’Union africaine (UA).
‘‘Les Africains ne peuvent pas attendre à ce que leurs problèmes soient toujours résolus par l’Occident et l’Angola a maintenant une bonne expérience, il a réussi à résoudre ses problèmes internes sans l’influence extérieure’’, a conclu Alpha Condé.
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Luanda - Le Président guinée, Alpha Condé a affirmé vendredi, à Luanda, que l'Angola et son pays ont débuté, avec sa visite de 48 heures, une nouvelle page dans les relations bilatérales.
L’homme d’État, qui intervenait á une conférence de presse à l'aéroport international "4 de Fevereiro", peu avant de regagner son pays, a déclaré que cette visite en Angola facilite les moyens de renouveler les relations entre les deux pays.
Selon lui, les résultats de cette visite sont très bons, car les deux Etats entretiennent des relations qui remontent de très longtemps, avec un caractère historique, bien qu’elles aient subi une période de découragement, en matière de coopération entre les deux pays.
C'est ainsi que le président guinéen a jugé bon que les relations entre les deux pays peuvent davantage plus fructueuses.
Le Président Alpha Condé a mis en relief le rôle que l’Angola a joué dans le contexte des pays africains et a manifesté la volonté des deux pays de travailler ensemble pour atteindre les objectifs de l’Union africaine (UA).
‘‘Les Africains ne peuvent pas attendre à ce que leurs problèmes soient toujours résolus par l’Occident et l’Angola a maintenant une bonne expérience, il a réussi à résoudre ses problèmes internes sans l’influence extérieure’’, a conclu Alpha Condé.
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Mandela: les bougies de l'espoir
(BBC Afrique 31/01/2011)
Les Sud-Africains ont été invités à allumer des bougies en signe d'espoir pour le rétablissement de Mandela. (Photo: Derick Evans)
L’Afrique du Sud se serre les coudes et prie pour Nelson Mandela. Samedi soir, un appel a été lancé à toute la Nation pour que des bougies soient allumées, en signe d’espoir pour son rétablissement.
Une cérémonie officielle à cette occasion a eu lieu dimanche dans le quartier de Sandton, dans le Nord de Johanesbourg, non loin de Mandela Square... tout un symbole.
La santé de MadibaMadiba, prières pour une icône (images)Mandela: la presse monte la gardeNelson Mandela a quitté l'hôpitalCar c’est autour de la Bougie de l’Espoir -- monument qui retrace les étapes de la vie de Nelson Mandela -- que les cires ont été allumées.
Les organisateurs ont voulu que dans chaque famille, et dans chaque ville de ce pays qui doit tant à Nelson Mandela, que l'appel soit entendu. Et il l'a été largement entendu.
Dimance, des messes ont célébrées dans tout le pays.
Les fidèles ont été invités à prier sans relache pour celui qu’ils appellent affectuesement Madiba.
Selon les correspondants de la BBC qui se sont rendus à Soweto, la ferveur était perceptible.
La première ministre de la province du Gauteng, Nomvula Mokonyane, s’est jointe aux fidèles de la paroisse catholique Regina Mundi.
Au cours de cette messe concélébrée par plusieurs prêtres, Mme Mokonyane a personnellement allumé une bougie, symbole de la vie et de l’espoir pour Mandela.
Nelson Mandela qui souffre d’une infection pulmonaire a été brievement admis dans un hôpital de Johanesbourg.
Il est maintenant en convalescence à son domicile de Houton à Johanesbourg.
Selon ses médeceins-traitants, l’ancien président se porte bien.
Un de ses anciens compagnons de lutte, Andrew Mlangeni, qui lui a rendu visite pendant une heure a déclaré qu’il est lucide; il est en mesure de reconnaitre ses visiteurs.
© Copyright BBC Afrique
Les Sud-Africains ont été invités à allumer des bougies en signe d'espoir pour le rétablissement de Mandela. (Photo: Derick Evans)
L’Afrique du Sud se serre les coudes et prie pour Nelson Mandela. Samedi soir, un appel a été lancé à toute la Nation pour que des bougies soient allumées, en signe d’espoir pour son rétablissement.
Une cérémonie officielle à cette occasion a eu lieu dimanche dans le quartier de Sandton, dans le Nord de Johanesbourg, non loin de Mandela Square... tout un symbole.
La santé de MadibaMadiba, prières pour une icône (images)Mandela: la presse monte la gardeNelson Mandela a quitté l'hôpitalCar c’est autour de la Bougie de l’Espoir -- monument qui retrace les étapes de la vie de Nelson Mandela -- que les cires ont été allumées.
Les organisateurs ont voulu que dans chaque famille, et dans chaque ville de ce pays qui doit tant à Nelson Mandela, que l'appel soit entendu. Et il l'a été largement entendu.
Dimance, des messes ont célébrées dans tout le pays.
Les fidèles ont été invités à prier sans relache pour celui qu’ils appellent affectuesement Madiba.
Selon les correspondants de la BBC qui se sont rendus à Soweto, la ferveur était perceptible.
La première ministre de la province du Gauteng, Nomvula Mokonyane, s’est jointe aux fidèles de la paroisse catholique Regina Mundi.
Au cours de cette messe concélébrée par plusieurs prêtres, Mme Mokonyane a personnellement allumé une bougie, symbole de la vie et de l’espoir pour Mandela.
Nelson Mandela qui souffre d’une infection pulmonaire a été brievement admis dans un hôpital de Johanesbourg.
Il est maintenant en convalescence à son domicile de Houton à Johanesbourg.
Selon ses médeceins-traitants, l’ancien président se porte bien.
Un de ses anciens compagnons de lutte, Andrew Mlangeni, qui lui a rendu visite pendant une heure a déclaré qu’il est lucide; il est en mesure de reconnaitre ses visiteurs.
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Guinée - La Banque mondiale lève le gel des fonds
(Les Afriques 31/01/2011)
La Guinée, dont les arriérés à la BM s'élèvent à 60 millions $, a vu son gouvernement s'engager pour un apurement, au plus tard en février prochain.
Aussi, la Banque mondiale (BM) a annoncé, vendredi 14 janvier à Conakry, sa décision de lever son « gel institutionnel » contre la Guinée depuis le 23 décembre 2008, suite au coup d'Etat perpétré par une junte aussitôt après le décès du président Lansana Conté.
A l'issue d'une séance de travail tenue vendredi 14 janvier à Conakry entre plusieurs membres du gouvernement guinéen et des experts de l'institution financière, Siaka Bagayoko, représentant de la BM en Guinée, a indiqué que le gel de la coopération pourrait être levé dès lundi 17 janvier.
La réunion technique des experts de la BM a estimé que « la Guinée est redevenue un Etat démocratique ».
Par conséquent, la BM s'est engagée à débloquer, entre juin et décembre prochains, une enveloppe de 150 millions $ sur un total de 200 à 250 millions $, afin de financer des « projets prioritaires », générateurs d'emploi.
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La Guinée, dont les arriérés à la BM s'élèvent à 60 millions $, a vu son gouvernement s'engager pour un apurement, au plus tard en février prochain.
Aussi, la Banque mondiale (BM) a annoncé, vendredi 14 janvier à Conakry, sa décision de lever son « gel institutionnel » contre la Guinée depuis le 23 décembre 2008, suite au coup d'Etat perpétré par une junte aussitôt après le décès du président Lansana Conté.
A l'issue d'une séance de travail tenue vendredi 14 janvier à Conakry entre plusieurs membres du gouvernement guinéen et des experts de l'institution financière, Siaka Bagayoko, représentant de la BM en Guinée, a indiqué que le gel de la coopération pourrait être levé dès lundi 17 janvier.
La réunion technique des experts de la BM a estimé que « la Guinée est redevenue un Etat démocratique ».
Par conséquent, la BM s'est engagée à débloquer, entre juin et décembre prochains, une enveloppe de 150 millions $ sur un total de 200 à 250 millions $, afin de financer des « projets prioritaires », générateurs d'emploi.
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Niger - Les Nigériens appelés à élire un président
(Le Monde 31/01/2011)
Quelque 6,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes lundi au Niger pour une présidentielle destinée à rétablir un régime civil après le coup d'Etat militaire du 18 février 2010 qui a renversé le président Mamadou Tandja.
Le chef de la junte au pouvoir depuis un an, le général Salou Djibo, qui n'est pas candidat, doit donner à 8 heures, à Niamey, le coup d'envoi du scrutin. Les bureaux de vote, ouverts pour la présidentielle couplée à des législatives, fermeront à 19 heures.
Cinquante ans après l'indépendance de cette ex-colonie française abonnée aux coups d'Etat, dix candidats se disputent le fauteuil présidentiel. Dans ce pays enclavé du Sahel, l'un des plus pauvres du monde, quatre hommes font figure de favoris.
L'opposant historique Mahamadou Issoufou, arrivé en tête aux municipales le 11 janvier, espère que "l'heure de la victoire a sonné", son slogan de campagne. Face à lui, Seini Oumarou, ex-chef du gouvernement de Tandja (2007-2009), portera les couleurs du parti du président déchu. Un autre ancien premier ministre de Tandja, Hama Amadou (2000-2007), tombé ensuite en disgrâce, et Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996), sont les autres prétendants sérieux.
Dans une alliance de dernière minute pour contrer M. Issoufou, MM. Oumarou, Amadou, et Ousmane, se sont engagés à soutenir celui d'entre eux qui arriverait au second tour, prévu le 12 mars. L'investiture du nouveau président est fixée au 6 avril.
LEMONDE.FR avec AFP
31.01.11
© Copyright Le Monde
Quelque 6,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes lundi au Niger pour une présidentielle destinée à rétablir un régime civil après le coup d'Etat militaire du 18 février 2010 qui a renversé le président Mamadou Tandja.
Le chef de la junte au pouvoir depuis un an, le général Salou Djibo, qui n'est pas candidat, doit donner à 8 heures, à Niamey, le coup d'envoi du scrutin. Les bureaux de vote, ouverts pour la présidentielle couplée à des législatives, fermeront à 19 heures.
Cinquante ans après l'indépendance de cette ex-colonie française abonnée aux coups d'Etat, dix candidats se disputent le fauteuil présidentiel. Dans ce pays enclavé du Sahel, l'un des plus pauvres du monde, quatre hommes font figure de favoris.
L'opposant historique Mahamadou Issoufou, arrivé en tête aux municipales le 11 janvier, espère que "l'heure de la victoire a sonné", son slogan de campagne. Face à lui, Seini Oumarou, ex-chef du gouvernement de Tandja (2007-2009), portera les couleurs du parti du président déchu. Un autre ancien premier ministre de Tandja, Hama Amadou (2000-2007), tombé ensuite en disgrâce, et Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996), sont les autres prétendants sérieux.
Dans une alliance de dernière minute pour contrer M. Issoufou, MM. Oumarou, Amadou, et Ousmane, se sont engagés à soutenir celui d'entre eux qui arriverait au second tour, prévu le 12 mars. L'investiture du nouveau président est fixée au 6 avril.
LEMONDE.FR avec AFP
31.01.11
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Tunisie - Rached Ghannouchi accueilli en prophète
(Le Télégramme 31/01/2011)
Des milliers de Tunisiens attendaient hier le retour de Rached Ghannouchi. Après 20 ans d'absence dans le pays, le visage de l'islamisme, tant redouté par les tenants de la laïcité, a été accueilli en héros par ses partisans.
C'est en lançant un vibrant «Allah Akbar», les bras tendus vers le ciel, que Rached Ghannouchi est apparu devant ses «fans» qui l'attendaient hier midi, massés les uns contre les autres, à l'aéroport de Tunis. Après plus de 20 ans d'absence, des milliers de Tunisiens, ont laissé éclater leur «fierté islamique» à l'apparition de leur «héros» de retour de Londres. Ghannouchi, que beaucoup voyaient sans doute pour la première fois, est le visage de l'islamisme que semblent tant redouter nombre de tenants de la laïcité dans la nouvelle Tunisie de l'après-Ben Ali. Chef historique du mouvement islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, longtemps considéré comme un radical proche des Frères musulmans égyptiens, se pose désormais en «modéré», symbole d'un islam étouffé par un régime de fer qui se cherche une place dans une Tunisie démocratique.
«Pas un Khomeiny»
«Je ne suis pas un Khomeiny», «nous avons un parti islamiste et démocratique, très proche de l'AKP turc», répète le fondateur d'Ennahda (Renaissance) depuis la chute de Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14janvier. Silhouette fragile, visage allongé cerclé d'une barbe poivre et sel soignée, cet homme de 69 ans a l'air d'un inoffensif homme de lettres. Difficile d'imaginer qu'il fit trembler le pouvoir tunisien au point que le père de l'indépendance, Habib Bourguiba, voulait le voir «pendu au bout d'une corde» et que son successeur l'a contraint à un exil de plus de vingt ans. Privé d'un rôle actif dans la révolution populaire qui a secoué la Tunisie, le vieux leader fait profil bas, s'appliquant à gommer toute trace de radicalité de son discours. «Il ne rentre pas en triomphant, mais comme simple citoyen», a assuré un de ses proches au sein d'Ennahda, Houcine Jaziri. Pour lever toute ambiguïté, il a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne briguerait pas la présidence, ne serait pas candidat aux législatives. Hier, les militants d'Ennahda ont entonné un chant très symbolique en islam, celui qui évoque le départ du prophète Mahomet de laMecque vers Médine en 622. «Je suis tellement heureuse de le ramener à la maison. Jamais je n'aurais pensé revoir mon frère vivant», a dit sa soeur Jamila. À pleins poumons, la foule alternait l'hymne national et de vibrants «Allah Akbar», quelques corans et rameaux d'olivier émergeant à bout de bras de la masse compacte.
Les défenseurs de la laïcité présents
Un peu en retrait, plusieurs dizaines de défenseurs de la laïcité ont tenu malgré tout à être présents avec des pancartes contre le fondamentalisme. Maquillée, cheveux dénoués, jupe au-dessus des genoux, une jeune femme a passé le message à sa façon: elle s'est peint au feutre une moustache et une barbe sur le visage, parce qu'«avec les islamistes, il faut être un homme pour exister». Au moment où la foule se dispersait après le départ de Rached Ghannouchi, les esprits se sont échauffés entre les deux camps. Quelques frictions et des pancartes déchirées, mais tout s'est calmé rapidement.
© Copyright Le Télégramme
Des milliers de Tunisiens attendaient hier le retour de Rached Ghannouchi. Après 20 ans d'absence dans le pays, le visage de l'islamisme, tant redouté par les tenants de la laïcité, a été accueilli en héros par ses partisans.
C'est en lançant un vibrant «Allah Akbar», les bras tendus vers le ciel, que Rached Ghannouchi est apparu devant ses «fans» qui l'attendaient hier midi, massés les uns contre les autres, à l'aéroport de Tunis. Après plus de 20 ans d'absence, des milliers de Tunisiens, ont laissé éclater leur «fierté islamique» à l'apparition de leur «héros» de retour de Londres. Ghannouchi, que beaucoup voyaient sans doute pour la première fois, est le visage de l'islamisme que semblent tant redouter nombre de tenants de la laïcité dans la nouvelle Tunisie de l'après-Ben Ali. Chef historique du mouvement islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, longtemps considéré comme un radical proche des Frères musulmans égyptiens, se pose désormais en «modéré», symbole d'un islam étouffé par un régime de fer qui se cherche une place dans une Tunisie démocratique.
«Pas un Khomeiny»
«Je ne suis pas un Khomeiny», «nous avons un parti islamiste et démocratique, très proche de l'AKP turc», répète le fondateur d'Ennahda (Renaissance) depuis la chute de Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14janvier. Silhouette fragile, visage allongé cerclé d'une barbe poivre et sel soignée, cet homme de 69 ans a l'air d'un inoffensif homme de lettres. Difficile d'imaginer qu'il fit trembler le pouvoir tunisien au point que le père de l'indépendance, Habib Bourguiba, voulait le voir «pendu au bout d'une corde» et que son successeur l'a contraint à un exil de plus de vingt ans. Privé d'un rôle actif dans la révolution populaire qui a secoué la Tunisie, le vieux leader fait profil bas, s'appliquant à gommer toute trace de radicalité de son discours. «Il ne rentre pas en triomphant, mais comme simple citoyen», a assuré un de ses proches au sein d'Ennahda, Houcine Jaziri. Pour lever toute ambiguïté, il a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne briguerait pas la présidence, ne serait pas candidat aux législatives. Hier, les militants d'Ennahda ont entonné un chant très symbolique en islam, celui qui évoque le départ du prophète Mahomet de laMecque vers Médine en 622. «Je suis tellement heureuse de le ramener à la maison. Jamais je n'aurais pensé revoir mon frère vivant», a dit sa soeur Jamila. À pleins poumons, la foule alternait l'hymne national et de vibrants «Allah Akbar», quelques corans et rameaux d'olivier émergeant à bout de bras de la masse compacte.
Les défenseurs de la laïcité présents
Un peu en retrait, plusieurs dizaines de défenseurs de la laïcité ont tenu malgré tout à être présents avec des pancartes contre le fondamentalisme. Maquillée, cheveux dénoués, jupe au-dessus des genoux, une jeune femme a passé le message à sa façon: elle s'est peint au feutre une moustache et une barbe sur le visage, parce qu'«avec les islamistes, il faut être un homme pour exister». Au moment où la foule se dispersait après le départ de Rached Ghannouchi, les esprits se sont échauffés entre les deux camps. Quelques frictions et des pancartes déchirées, mais tout s'est calmé rapidement.
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Egypte - Moubarak poussé à partir
(La Libre 31/01/2011)
Les manifestations contre le Raïs ne faiblissent pas. Des étrangers sont évacués. L’armée laissera-t-elle tomber Moubarak pour survivre à la révolte ?
Résistera-t-il ? Le président Hosni Moubarak semblait dimanche soir en position difficile, alors que la rue continue à manifester, qu’une partie de ses alliés ne le soutiennent plus -ou plus aussi fermement - et, surtout, que l’armée, dont il est issu, semble ambiguë.
Malgré le couvre-feu de 16h à 8h dans les grandes villes, des milliers de manifestants ont encore défilé au Caire, dimanche, pour clamer "Moubarak dégage!". La Coalition nationale pour le changement, qui regroupe plusieurs formations d’opposition - dont la principale, les Frères musulmans -, a chargé l’opposant Mohamed El Baradeï, ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de la représenter pour "négocier avec le pouvoir". Négocier quoi? "Chacun en Egypte le dit de manière claire et forte: Moubarak doit partir aujourd’hui", a dit M. El Baradeï sur CNN.
Au cours du week-end, les pressions extérieures sur Moubarak se sont accentuées. Les Américains se sont prononcés pour "une transition en bon ordre" (voir ci-dessous), ce qui suppose, selon certains, que le Raïs ne se présente pas aux élections. Paris, Berlin et Londres ont exhorté Moubarak à "engager un processus de changement".
Samedi, signe de faiblesse, ce dernier a, pour la première fois en 29 ans de pouvoir, nommé un vice-Président: le chef du service de renseignement, le général Omar Suleiman. Et un Premier ministre, le général Ahmed Chafic. Mais cela n’a pas satisfait la rue. "Moubarak dégage!", scandait-elle encore dimanche, quand le président Moubarak est allé chercher un nouvel appui auprès de l’armée en visitant son centre opérationnel. Peu après, des avions de chasse et des hélicoptères survolaient à basse altitude le centre de la capitale, comme pour intimider les manifestants.
L’armée derrière Moubarak, alors ? Ce n’est pas si net. Car, en ville, les militaires fraternisent avec les manifestants. Ils n’empêchent pas ceux-ci de couvrir leurs chars de slogans "à bas Moubarak", "à bas le despote". Ils protègent les installations clés, mais ne font pas appliquer le couvre-feu. L’armée égyptienne serait-elle tentée d’assurer son avenir en se désolidarisant du Raïs qu’elle soutient depuis 29 ans, comme l’armée tunisienne a tiré son épingle du jeu en n’appuyant pas Ben Ali ?
Dimanche, elle n’était en tout cas pas visée par les manifestants - au contraire de la police qui a disparu des rues ce week-end. L’armée a annoncé, dimanche, l’arrestation de plus de 3 000 évadés de prison et fauteurs de trouble. Dans la nuit de samedi à dimanche, en effet, des émeutes ont éclaté dans plusieurs prisons du pays. Plusieurs milliers de détenus se sont évadés de celle de Wadi Natroun (100 km au nord du Caire). A l’est de la capitale, des dizaines de corps abattus étaient visibles sur la chaussée près d’une autre prison - alors que la rumeur courait la ville, selon laquelle la police cherchait à créer le chaos pour justifier le pouvoir fort de Hosni Moubarak. Les Cairotes se sont organisés en comités de quartier pour empêcher les pillages, et remettaient les personnes arrêtées à l’armée.
La tension qui perdure - on déplorerait 125 morts depuis mardi dernier - a poussé plusieurs capitales étrangères à annoncer l’évacuation de leurs ressortissants en Egypte. Ainsi, les Etats-Unis, la Libye, la Turquie et l’Azerbaïdjan (dont un employé d’ambassade a été abattu samedi) devraient débuter ces opérations ce lundi. La Grande-Bretagne, en revanche, n’en fera rien; elle conseille cependant de quitter le Caire, Suez et Alexandrie, les trois plus grandes villes du pays. Le ministère belge déconseille d’aller en Egypte, mais n’envisage pas, pour l’heure, d’évacuer les 750 Belges d’Egypte. Les tour-opérateurs britanniques ne prévoient pas d’évacuer leurs 30 000 touristes actuellement sur les bords de la mer Rouge. Les voyagistes nordiques, eux, évacuent leurs clients, de même que la société belge Jetair (voir article à gauche).
L’aéroport du Caire était bondé, dimanche, des hordes de touristes, d’expatriés travaillant pour des entreprises privées et d’Egyptiens cherchant à quitter le pays. (Avec AFP, Reuters)
Edito: jouer gros (par Gilles Milecan)
Les manifestants égyptiens jouent gros. Ils risquent souvent leur vie. Leurs rassemblements quotidiens sont contenus par des forces de l’ordre qui, les jours passants, seront plus fatiguées, plus nerveuses, plus violentes. Les étincelles seront plus fréquentes, les risques d’incendies plus ravageurs.
Plus de cent personnes ont déjà perdu la vie dans la foulée du tremblement de terre dont les répliques secouent l’Egypte, au départ de l’épicentre algéro-tunisien.
Une issue "à la tunisienne" semble encore peu probable. Car si la plupart des pays occidentaux déconseillent à leurs ressortissants de se rendre sur place, aucune capitale ne demande explicitement le départ d’Hosni Moubarak. Le langage diplomatique se limite jusqu’ici à l’invitation à la "retenue", ce qui devrait être possible tant que l’armée se montre garante de l’ordre public et non comme étant le bras armé du régime. Les Etats-Unis parlent désormais de "transition", mais cette évocation est surtout un appel aux réformes économiques. L’aide accordée par l’Oncle Sam n’est nullement remise en question. Le message pourrait donc se lire de la façon suivante : "Nous pouvons vous aider à réformer le pays tout en vous maintenant au pouvoir mais il faut des signaux clairs en direction de la population. Et ces signaux ne doivent pas se limiter à la symbolique des remaniements ministériels."
Si les Egyptiens jouent gros, c’est pour gagner gros. Le soutien des Etats-Unis autorise encore Moubarak à annoncer des mesures fortes en faveur de la population. S’il n’entame pas les réformes lui-même, la rue ne s’arrêtera de gronder qu’une fois sa mise récupérée.
Appel à la grève, "marche d'un million" de personnes mardi
L'appel à la grève a été lancé à l'origine tard dimanche par des travailleurs de la ville de Suez, une des trois grandes villes, avec le Caire et Alexandrie ayant connu des manifestations et émeutes particulièrement violentes, et soumises à un couvre-feu.
Le mouvement de contestation en Egypte, qui réclame le départ du président Hosni Moubarak, a appelé lundi à une "marche d'un million" de personnes pour mardi, une semaine après le début d'une révolte populaire contre le régime en place depuis 30 ans, selon les organisateurs."Il a été décidé dans la nuit qu'il y aura une marche d'un million de personnes mardi", a déclaré à l'AFP Eid Mohammad, membre du mouvement et un des organisateurs."Nous avons également décidé de lancer une grève générale ouverte", a-t-il dit.
"Nous nous joindrons aux travailleurs de Suez et commencerons une grève générale jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites", a déclaré à l'AFP un organisateur, Mohamed Waked.
Moubarak appelle à promouvoir la démocratie, poursuite des manifestations
De son côté, Mohamed ElBaradei, désigné dimanche par l'opposition pour "négocier" avec le régime, est allé au-devant des manifestants au Caire en promettant "une ère nouvelle".
Dans une déclaration lue à la télévision dimanche soir, M. Moubarak, 82 ans, a réclamé "de nouvelles mesures, durables, pour plus de réformes politiques, constitutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties", a appelé le nouveau gouvernement à "rétablir la confiance" dans l'économie et à "lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption".
Après six jours de révolte qui ont fait au moins 125 morts et des milliers de blessés, le gouvernement a ordonné à la police de retourner dans les rues du pays, subitement désertées vendredi. Le couvre-feu en vigueur au Caire, à Suez et Alexandrie a été prolongé d'une heure, de 15H00 (13H00 GMT) à 08H00 (06H00 GMT).
Le président américain Barack Obama a appelé à "transition vers un gouvernement répondant aux aspirations" des Egyptiens. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a toutefois assuré qu'il n'était pas question de suspendre l'aide à l'Egypte, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe.
L'ancien président américain Jimmy Carter, un des principaux artisans de l'accord de paix israélo-égyptien, a prédit dimanche que M. Moubarak serait contraint de démissionner car "le peuple l'a décidé", selon une déclaration faite à Plains (Géorgie, sud-est) diffusée par un journal local.
Pour M. ElBaradei, qui s'adressait par haut-parleur aux milliers de manifestants réunis place Tahrir, dans le centre-ville, le pays est "au début d'une ère nouvelle". "Je vous demande de patienter, le changement arrive", a-t-il déclaré aux manifestants qui scandaient : "Le peuple veut la chute du président !".
Cernée par les chars, la place Tahrir vit depuis mardi au rythme d'une contestation sans pareil depuis l'arrivée de M. Moubarak en 1981. Sur le sol, les manifestants ont peint en énormes caractères : "Va-t-en, espèce de lâche, agent des Américains !".
La chaîne satellitaire al-Jazira a été interdite dimanche en Egypte, une "violation du droit à l'information", a déploré Human Rights Watch.
M. Moubarak a visité le centre opérationnel de l'armée au lendemain de la nomination d'un vice-président, le premier en 30 ans, le chef des Renseignements Omar Souleimane, et du nouveau Premier ministre.
Malgré ces mesures, la Coalition nationale pour le changement, groupement de plusieurs formations d'opposition, dont les Frères musulmans, a chargé M. ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de "négocier avec le pouvoir".
Le président de l'Assemblée, Fathi Sorour, a annoncé que les résultats des élections législatives de fin 2010 seraient bientôt "corrigés". Le scrutin avait été boycotté par les principales forces d'opposition qui avaient dénoncé des fraudes.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des milliers de détenus se sont échappés après des émeutes et l'armée a annoncé l'arrestation de plus de 3.000 évadés et fauteurs de troubles.
Dimanche, la protestation a paralysé en partie le pays. De nombreux distributeurs de billets étaient vides, les banques et la Bourse sont restées fermées.
Après de nombreux pillages au Caire, des comités de citoyens armés de fusils ou de gourdins surveillaient les quartiers de la métropole de 20 millions d'habitants.
La révolte, entamée le 25 janvier, 11 jours après la fuite de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue, continuait à susciter l'inquiétude.
Washington se prépare ainsi à évacuer d'Egypte dès lundi des milliers de ressortissants par vols charters organisés par le gouvernement, a déclaré dimanche un haut responsable à Washington. Ottawa a annoncé également que des vols seraient affrétés pour évacuer les Canadiens d'Egypte.
Le roi Abdallah II de Jordanie a contacté dimanche le président égyptien pour "s'enquérir de la situation".
Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé à "une solution pacifique" de la crise en parlant au téléphone avec son homologue syrien Bachar al-Assad et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui entretient des relations privilégiées avec M. Moubarak.
De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers, au plus fort de la saison touristique. L'Arabie saoudite, la Libye, le Liban, l'Inde, la Grèce, la Turquie, l'Irak et l'Azerbaïdjan, dont un citoyen, employé de l'ambassade, a été tué samedi au Caire, ont dépêché des avions pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants.
Le groupe français de matériaux de constructions Lafarge a décidé d'évacuer une centaine de personnes et la banque Crédit Agricole organisait le retour des familles de ses employés.
A l'aéroport du Caire, la confusion régnait, des hordes de touristes, d'expatriés et d'Egyptiens angoissés tentant à tout prix de quitter le pays.
L'acteur égyptien Omar Sharif, présent au Caire, s'est dit "solidaire du peuple" égyptien.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé vouloir préserver la paix avec l'Egypte, seul pays arabe avec la Jordanie à avoir signé un traité de paix avec l'Etat hébreu.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé la fermeture du terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, provoquant des craintes de pénuries dans le territoire palestinien.
Au Soudan, des milliers d'étudiants ont bravé les forces de sécurité pour manifester sur le modèle égyptien.
Les Etats-Unis appellent à un dialogue national en Egypte(par Stéphanie Fontenoy)
La diplomatie américaine demande des réformes, mais évite de se défaire trop vite de son allié de 30 ans, Hosni Moubarak.
Correspondante à New York
"USA, nous te détestons pour ton hypocrisie." Ce slogan a été aperçu dimanche par les télévisions américaines au Caire. Aux yeux des manifestants égyptiens, dont beaucoup de jeunes, les Etats-Unis continuent de défendre leurs intérêts en refusant de condamner leur principal allié dans le monde arabe, le président Hosni Moubarak. C’est cette même jeunesse qui avait applaudi, le 4 juin 2009, le fameux discours du Caire de Barack Obama, un éloge du dialogue, de la démocratie et de la possibilité pour les peuples de "s’exprimer et d’avoir une opinion sur la façon dont ils sont gouvernés". L’absence de critiques explicites au régime hôte avait été largement regrettée.
Un an et demi plus tard, alors que la rue se soulève en Egypte, l’administration américaine fait face au même embarrassant dilemme. Comment soutenir les aspirations démocratiques d’un peuple sans pour autant désavouer le régime autoritaire qui l’oppresse, mais qui est également, pour les Etats-Unis, un garant de stabilité dans la région, le seul pays arabe à avoir fait la paix avec Israël et un allié contre l’islamisme radical ? Depuis le début des émeutes, la Maison-Blanche souffle le chaud et le froid. Samedi, alors que les autorités américaines multipliaient les réunions au sujet de la crise égyptienne, la Maison-Blanche a réaffirmé: "Notre priorité est de nous opposer à la violence et d’appeler à la retenue, de soutenir les droits universels et d’appuyer des mesures concrètes qui fassent progresser la réforme politique en Egypte."
Dans les coulisses, les Américains mettent en garde depuis plusieurs années Hosni Moubarak sur les risques d’explosion sociale de son pays. Mise au pied du mur par la rue, la diplomatie américaine cherche la meilleure porte de sortie.
En privé, les diplomates reconnaissent que les jours du dictateur égyptien à la tête de son pays sont comptés. Le message officiel, lui, est plus nuancé. Les Etats-Unis encouragent désormais "le dialogue national" en vue du déroulement d’élections "libres et justes" en septembre. "Nous souhaitons voir une transition en bon ordre. Nous demandons instamment au gouvernement Moubarak, qui est toujours au pouvoir (...), de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition", a fait savoir dimanche la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
La grande peur des Etats-Unis en cas de renversement pur et simple: le remplacement par un régime plus hostile à leurs intérêts ou, pire, une redite de la révolution iranienne et le glissement du pouvoir vers les conservateurs religieux du mouvement des Frères musulmans.
Consternation en Israël : et la paix ? (Correspondante à Jérusalem Renée-Anne Gutter)
Israël craint pour la coopération sécuritaire avec l’Egypte. Et la contagion... En Israël, c’est la consternation. Et surtout l’inquiétude.
Rares sont ceux, même au sein des services de renseignements, généralement perspicaces, qui avaient prévu la chute possible du régime Moubarak, allié clé d’Israël dans la région. Maintenant, les pires scénarios sont envisagés.
Responsables politiques et militaires tiennent des consultations en continu. Et le Premier ministre Netanyahou a pris le pouls auprès de l’administration de Barack Obama. Mais contrairement aux Américains, qui se sont empressés d’attiédir leur soutien au régime Moubarak, les porte-parole israéliens se gardent de toute réaction officielle. Sur ordre de Benjamin Netanyahou.
Car à la différence des Etats-Unis, Israël est directement concerné par ce qui se passe chez le voisin égyptien, et M. Netanyahou ne veut pas être accusé d’ingérence. Dimanche, dans son seul commentaire public, il a veillé à ne faire mention ni du président Moubarak ni des revendications de la rue égyptiennes, se bornant à souhaiter que la stabilité régionale et les relations pacifiques entre Israël et l’Egypte se maintiennent. Même retenue circonspecte de la part de l’armée et de l’appareil sécuritaire.
Par contre, dans la presse qui suit les événements d’heure en heure, les analystes sont ouvertement alarmistes : quels que soient les remaniements à sa tête, l’Egypte ne sera déjà plus la même qu’avant. Et cela n’augure rien de bon pour Israël.
Car la fin de la dynastie Moubarak risquera de miner le traité de paix israélo-égyptien signé en 1979. Ce qui bouleversera toute la donne géopolitique sur laquelle Israël a construit sa stratégie régionale depuis plus de trente ans.
Beaucoup, en Israël, plaçaient leurs espoirs ce week-end dans le nouvel homme fort du pouvoir, le vice-président Omar Suleiman. Car il est un allié de longue date. C’est lui qui gère la coopération sécuritaire avec Israël, en particulier pour tout ce qui concerne le Hamas et la lutte anti-terroriste autour de Gaza. Mais dimanche, avec la tension persistante en Egypte, le "règne" de M. Suleiman s’annonçait plutôt transitoire.
Les Israéliens craignent donc qu’à long terme, les élections en Egypte n’amènent cette fois l’opposition au pouvoir. Or, aucun courant au sein de l’opposition égyptienne ne porte Israël dans son cœur. Ni les Frères musulmans, ni l’intelligentsia libérale, ni même la nouvelle génération "twitter".
Tous reprochent à Israël son interminable occupation des territoires palestiniens, et surtout l’étranglement de Gaza, et décrient les ambitions particulièrement nationalistes du gouvernement Netanyahou. L’opposition égyptienne, si elle parvenait au pouvoir, n’abolira peut-être pas le traité de paix du jour au lendemain, car celui-ci sert aussi les intérêts économiques de l’Egypte. Mais c’en sera fini de l’entente sécuritaire.
Israël devra donc revoir toute sa conception stratégique. Notamment, réorganiser son dispositif militaire et sa planification opérationnelle, avec l’accent à replacer sur le front sud du pays. Suite au traité de paix qui éliminait la menace de guerre égyptienne, Israël avait redirigé le gros de ses efforts - y compris budgétaires - sur sa frontière nord, face au Hezbollah, et autour de Gaza, face au Hamas.
A moins que ce soit l’armée qui finisse par s’installer durablement au pouvoir en Egypte. Mais, là aussi, les perspectives sont incertaines. Car l’élite militaire égyptienne a toujours gardé un œil méfiant sur la force de frappe israélienne. Si elle s’est pliée au traité de paix, estiment les analystes israéliens, c’était essentiellement pour s’allier le pouvoir en place. Or, désormais, ses allégeances pourraient virer.
Israël craint, par ailleurs, que les remous en Egypte ne fassent tache d’huile et ne déstabilisent son seul autre allié dans la région - le régime hachémite de Jordanie.
L’instabilité ambiante ne réinsufflera pas vie, non plus, au dialogue israélo-palestinien. Et le chaos actuel dans le Sinaï égyptien risque de favoriser l’infiltration d’armes à Gaza, ainsi que l’entrée clandestine de travailleurs africains dans le sud d’Israël.
Pour l’heure, les territoires palestiniens sont restés calmes. A Ramallah, le président Mahmoud Abbas a téléphoné au président Moubarak pour lui exprimer son soutien. Ce dernier, il faut dire, a toujours pris le parti du Fatah et de l’Autorité palestinienne de M. Abbas face aux islamistes du Hamas. A Gaza, au contraire, le gouvernement Hamas s’est dit solidaire de la "révolution" égyptienne, appelant au renversement définitif du régime Moubarak.
Mis en ligne le 31/01/2011
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Les manifestations contre le Raïs ne faiblissent pas. Des étrangers sont évacués. L’armée laissera-t-elle tomber Moubarak pour survivre à la révolte ?
Résistera-t-il ? Le président Hosni Moubarak semblait dimanche soir en position difficile, alors que la rue continue à manifester, qu’une partie de ses alliés ne le soutiennent plus -ou plus aussi fermement - et, surtout, que l’armée, dont il est issu, semble ambiguë.
Malgré le couvre-feu de 16h à 8h dans les grandes villes, des milliers de manifestants ont encore défilé au Caire, dimanche, pour clamer "Moubarak dégage!". La Coalition nationale pour le changement, qui regroupe plusieurs formations d’opposition - dont la principale, les Frères musulmans -, a chargé l’opposant Mohamed El Baradeï, ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de la représenter pour "négocier avec le pouvoir". Négocier quoi? "Chacun en Egypte le dit de manière claire et forte: Moubarak doit partir aujourd’hui", a dit M. El Baradeï sur CNN.
Au cours du week-end, les pressions extérieures sur Moubarak se sont accentuées. Les Américains se sont prononcés pour "une transition en bon ordre" (voir ci-dessous), ce qui suppose, selon certains, que le Raïs ne se présente pas aux élections. Paris, Berlin et Londres ont exhorté Moubarak à "engager un processus de changement".
Samedi, signe de faiblesse, ce dernier a, pour la première fois en 29 ans de pouvoir, nommé un vice-Président: le chef du service de renseignement, le général Omar Suleiman. Et un Premier ministre, le général Ahmed Chafic. Mais cela n’a pas satisfait la rue. "Moubarak dégage!", scandait-elle encore dimanche, quand le président Moubarak est allé chercher un nouvel appui auprès de l’armée en visitant son centre opérationnel. Peu après, des avions de chasse et des hélicoptères survolaient à basse altitude le centre de la capitale, comme pour intimider les manifestants.
L’armée derrière Moubarak, alors ? Ce n’est pas si net. Car, en ville, les militaires fraternisent avec les manifestants. Ils n’empêchent pas ceux-ci de couvrir leurs chars de slogans "à bas Moubarak", "à bas le despote". Ils protègent les installations clés, mais ne font pas appliquer le couvre-feu. L’armée égyptienne serait-elle tentée d’assurer son avenir en se désolidarisant du Raïs qu’elle soutient depuis 29 ans, comme l’armée tunisienne a tiré son épingle du jeu en n’appuyant pas Ben Ali ?
Dimanche, elle n’était en tout cas pas visée par les manifestants - au contraire de la police qui a disparu des rues ce week-end. L’armée a annoncé, dimanche, l’arrestation de plus de 3 000 évadés de prison et fauteurs de trouble. Dans la nuit de samedi à dimanche, en effet, des émeutes ont éclaté dans plusieurs prisons du pays. Plusieurs milliers de détenus se sont évadés de celle de Wadi Natroun (100 km au nord du Caire). A l’est de la capitale, des dizaines de corps abattus étaient visibles sur la chaussée près d’une autre prison - alors que la rumeur courait la ville, selon laquelle la police cherchait à créer le chaos pour justifier le pouvoir fort de Hosni Moubarak. Les Cairotes se sont organisés en comités de quartier pour empêcher les pillages, et remettaient les personnes arrêtées à l’armée.
La tension qui perdure - on déplorerait 125 morts depuis mardi dernier - a poussé plusieurs capitales étrangères à annoncer l’évacuation de leurs ressortissants en Egypte. Ainsi, les Etats-Unis, la Libye, la Turquie et l’Azerbaïdjan (dont un employé d’ambassade a été abattu samedi) devraient débuter ces opérations ce lundi. La Grande-Bretagne, en revanche, n’en fera rien; elle conseille cependant de quitter le Caire, Suez et Alexandrie, les trois plus grandes villes du pays. Le ministère belge déconseille d’aller en Egypte, mais n’envisage pas, pour l’heure, d’évacuer les 750 Belges d’Egypte. Les tour-opérateurs britanniques ne prévoient pas d’évacuer leurs 30 000 touristes actuellement sur les bords de la mer Rouge. Les voyagistes nordiques, eux, évacuent leurs clients, de même que la société belge Jetair (voir article à gauche).
L’aéroport du Caire était bondé, dimanche, des hordes de touristes, d’expatriés travaillant pour des entreprises privées et d’Egyptiens cherchant à quitter le pays. (Avec AFP, Reuters)
Edito: jouer gros (par Gilles Milecan)
Les manifestants égyptiens jouent gros. Ils risquent souvent leur vie. Leurs rassemblements quotidiens sont contenus par des forces de l’ordre qui, les jours passants, seront plus fatiguées, plus nerveuses, plus violentes. Les étincelles seront plus fréquentes, les risques d’incendies plus ravageurs.
Plus de cent personnes ont déjà perdu la vie dans la foulée du tremblement de terre dont les répliques secouent l’Egypte, au départ de l’épicentre algéro-tunisien.
Une issue "à la tunisienne" semble encore peu probable. Car si la plupart des pays occidentaux déconseillent à leurs ressortissants de se rendre sur place, aucune capitale ne demande explicitement le départ d’Hosni Moubarak. Le langage diplomatique se limite jusqu’ici à l’invitation à la "retenue", ce qui devrait être possible tant que l’armée se montre garante de l’ordre public et non comme étant le bras armé du régime. Les Etats-Unis parlent désormais de "transition", mais cette évocation est surtout un appel aux réformes économiques. L’aide accordée par l’Oncle Sam n’est nullement remise en question. Le message pourrait donc se lire de la façon suivante : "Nous pouvons vous aider à réformer le pays tout en vous maintenant au pouvoir mais il faut des signaux clairs en direction de la population. Et ces signaux ne doivent pas se limiter à la symbolique des remaniements ministériels."
Si les Egyptiens jouent gros, c’est pour gagner gros. Le soutien des Etats-Unis autorise encore Moubarak à annoncer des mesures fortes en faveur de la population. S’il n’entame pas les réformes lui-même, la rue ne s’arrêtera de gronder qu’une fois sa mise récupérée.
Appel à la grève, "marche d'un million" de personnes mardi
L'appel à la grève a été lancé à l'origine tard dimanche par des travailleurs de la ville de Suez, une des trois grandes villes, avec le Caire et Alexandrie ayant connu des manifestations et émeutes particulièrement violentes, et soumises à un couvre-feu.
Le mouvement de contestation en Egypte, qui réclame le départ du président Hosni Moubarak, a appelé lundi à une "marche d'un million" de personnes pour mardi, une semaine après le début d'une révolte populaire contre le régime en place depuis 30 ans, selon les organisateurs."Il a été décidé dans la nuit qu'il y aura une marche d'un million de personnes mardi", a déclaré à l'AFP Eid Mohammad, membre du mouvement et un des organisateurs."Nous avons également décidé de lancer une grève générale ouverte", a-t-il dit.
"Nous nous joindrons aux travailleurs de Suez et commencerons une grève générale jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites", a déclaré à l'AFP un organisateur, Mohamed Waked.
Moubarak appelle à promouvoir la démocratie, poursuite des manifestations
De son côté, Mohamed ElBaradei, désigné dimanche par l'opposition pour "négocier" avec le régime, est allé au-devant des manifestants au Caire en promettant "une ère nouvelle".
Dans une déclaration lue à la télévision dimanche soir, M. Moubarak, 82 ans, a réclamé "de nouvelles mesures, durables, pour plus de réformes politiques, constitutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties", a appelé le nouveau gouvernement à "rétablir la confiance" dans l'économie et à "lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption".
Après six jours de révolte qui ont fait au moins 125 morts et des milliers de blessés, le gouvernement a ordonné à la police de retourner dans les rues du pays, subitement désertées vendredi. Le couvre-feu en vigueur au Caire, à Suez et Alexandrie a été prolongé d'une heure, de 15H00 (13H00 GMT) à 08H00 (06H00 GMT).
Le président américain Barack Obama a appelé à "transition vers un gouvernement répondant aux aspirations" des Egyptiens. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a toutefois assuré qu'il n'était pas question de suspendre l'aide à l'Egypte, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe.
L'ancien président américain Jimmy Carter, un des principaux artisans de l'accord de paix israélo-égyptien, a prédit dimanche que M. Moubarak serait contraint de démissionner car "le peuple l'a décidé", selon une déclaration faite à Plains (Géorgie, sud-est) diffusée par un journal local.
Pour M. ElBaradei, qui s'adressait par haut-parleur aux milliers de manifestants réunis place Tahrir, dans le centre-ville, le pays est "au début d'une ère nouvelle". "Je vous demande de patienter, le changement arrive", a-t-il déclaré aux manifestants qui scandaient : "Le peuple veut la chute du président !".
Cernée par les chars, la place Tahrir vit depuis mardi au rythme d'une contestation sans pareil depuis l'arrivée de M. Moubarak en 1981. Sur le sol, les manifestants ont peint en énormes caractères : "Va-t-en, espèce de lâche, agent des Américains !".
La chaîne satellitaire al-Jazira a été interdite dimanche en Egypte, une "violation du droit à l'information", a déploré Human Rights Watch.
M. Moubarak a visité le centre opérationnel de l'armée au lendemain de la nomination d'un vice-président, le premier en 30 ans, le chef des Renseignements Omar Souleimane, et du nouveau Premier ministre.
Malgré ces mesures, la Coalition nationale pour le changement, groupement de plusieurs formations d'opposition, dont les Frères musulmans, a chargé M. ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de "négocier avec le pouvoir".
Le président de l'Assemblée, Fathi Sorour, a annoncé que les résultats des élections législatives de fin 2010 seraient bientôt "corrigés". Le scrutin avait été boycotté par les principales forces d'opposition qui avaient dénoncé des fraudes.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des milliers de détenus se sont échappés après des émeutes et l'armée a annoncé l'arrestation de plus de 3.000 évadés et fauteurs de troubles.
Dimanche, la protestation a paralysé en partie le pays. De nombreux distributeurs de billets étaient vides, les banques et la Bourse sont restées fermées.
Après de nombreux pillages au Caire, des comités de citoyens armés de fusils ou de gourdins surveillaient les quartiers de la métropole de 20 millions d'habitants.
La révolte, entamée le 25 janvier, 11 jours après la fuite de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue, continuait à susciter l'inquiétude.
Washington se prépare ainsi à évacuer d'Egypte dès lundi des milliers de ressortissants par vols charters organisés par le gouvernement, a déclaré dimanche un haut responsable à Washington. Ottawa a annoncé également que des vols seraient affrétés pour évacuer les Canadiens d'Egypte.
Le roi Abdallah II de Jordanie a contacté dimanche le président égyptien pour "s'enquérir de la situation".
Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé à "une solution pacifique" de la crise en parlant au téléphone avec son homologue syrien Bachar al-Assad et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui entretient des relations privilégiées avec M. Moubarak.
De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers, au plus fort de la saison touristique. L'Arabie saoudite, la Libye, le Liban, l'Inde, la Grèce, la Turquie, l'Irak et l'Azerbaïdjan, dont un citoyen, employé de l'ambassade, a été tué samedi au Caire, ont dépêché des avions pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants.
Le groupe français de matériaux de constructions Lafarge a décidé d'évacuer une centaine de personnes et la banque Crédit Agricole organisait le retour des familles de ses employés.
A l'aéroport du Caire, la confusion régnait, des hordes de touristes, d'expatriés et d'Egyptiens angoissés tentant à tout prix de quitter le pays.
L'acteur égyptien Omar Sharif, présent au Caire, s'est dit "solidaire du peuple" égyptien.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé vouloir préserver la paix avec l'Egypte, seul pays arabe avec la Jordanie à avoir signé un traité de paix avec l'Etat hébreu.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé la fermeture du terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, provoquant des craintes de pénuries dans le territoire palestinien.
Au Soudan, des milliers d'étudiants ont bravé les forces de sécurité pour manifester sur le modèle égyptien.
Les Etats-Unis appellent à un dialogue national en Egypte(par Stéphanie Fontenoy)
La diplomatie américaine demande des réformes, mais évite de se défaire trop vite de son allié de 30 ans, Hosni Moubarak.
Correspondante à New York
"USA, nous te détestons pour ton hypocrisie." Ce slogan a été aperçu dimanche par les télévisions américaines au Caire. Aux yeux des manifestants égyptiens, dont beaucoup de jeunes, les Etats-Unis continuent de défendre leurs intérêts en refusant de condamner leur principal allié dans le monde arabe, le président Hosni Moubarak. C’est cette même jeunesse qui avait applaudi, le 4 juin 2009, le fameux discours du Caire de Barack Obama, un éloge du dialogue, de la démocratie et de la possibilité pour les peuples de "s’exprimer et d’avoir une opinion sur la façon dont ils sont gouvernés". L’absence de critiques explicites au régime hôte avait été largement regrettée.
Un an et demi plus tard, alors que la rue se soulève en Egypte, l’administration américaine fait face au même embarrassant dilemme. Comment soutenir les aspirations démocratiques d’un peuple sans pour autant désavouer le régime autoritaire qui l’oppresse, mais qui est également, pour les Etats-Unis, un garant de stabilité dans la région, le seul pays arabe à avoir fait la paix avec Israël et un allié contre l’islamisme radical ? Depuis le début des émeutes, la Maison-Blanche souffle le chaud et le froid. Samedi, alors que les autorités américaines multipliaient les réunions au sujet de la crise égyptienne, la Maison-Blanche a réaffirmé: "Notre priorité est de nous opposer à la violence et d’appeler à la retenue, de soutenir les droits universels et d’appuyer des mesures concrètes qui fassent progresser la réforme politique en Egypte."
Dans les coulisses, les Américains mettent en garde depuis plusieurs années Hosni Moubarak sur les risques d’explosion sociale de son pays. Mise au pied du mur par la rue, la diplomatie américaine cherche la meilleure porte de sortie.
En privé, les diplomates reconnaissent que les jours du dictateur égyptien à la tête de son pays sont comptés. Le message officiel, lui, est plus nuancé. Les Etats-Unis encouragent désormais "le dialogue national" en vue du déroulement d’élections "libres et justes" en septembre. "Nous souhaitons voir une transition en bon ordre. Nous demandons instamment au gouvernement Moubarak, qui est toujours au pouvoir (...), de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition", a fait savoir dimanche la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
La grande peur des Etats-Unis en cas de renversement pur et simple: le remplacement par un régime plus hostile à leurs intérêts ou, pire, une redite de la révolution iranienne et le glissement du pouvoir vers les conservateurs religieux du mouvement des Frères musulmans.
Consternation en Israël : et la paix ? (Correspondante à Jérusalem Renée-Anne Gutter)
Israël craint pour la coopération sécuritaire avec l’Egypte. Et la contagion... En Israël, c’est la consternation. Et surtout l’inquiétude.
Rares sont ceux, même au sein des services de renseignements, généralement perspicaces, qui avaient prévu la chute possible du régime Moubarak, allié clé d’Israël dans la région. Maintenant, les pires scénarios sont envisagés.
Responsables politiques et militaires tiennent des consultations en continu. Et le Premier ministre Netanyahou a pris le pouls auprès de l’administration de Barack Obama. Mais contrairement aux Américains, qui se sont empressés d’attiédir leur soutien au régime Moubarak, les porte-parole israéliens se gardent de toute réaction officielle. Sur ordre de Benjamin Netanyahou.
Car à la différence des Etats-Unis, Israël est directement concerné par ce qui se passe chez le voisin égyptien, et M. Netanyahou ne veut pas être accusé d’ingérence. Dimanche, dans son seul commentaire public, il a veillé à ne faire mention ni du président Moubarak ni des revendications de la rue égyptiennes, se bornant à souhaiter que la stabilité régionale et les relations pacifiques entre Israël et l’Egypte se maintiennent. Même retenue circonspecte de la part de l’armée et de l’appareil sécuritaire.
Par contre, dans la presse qui suit les événements d’heure en heure, les analystes sont ouvertement alarmistes : quels que soient les remaniements à sa tête, l’Egypte ne sera déjà plus la même qu’avant. Et cela n’augure rien de bon pour Israël.
Car la fin de la dynastie Moubarak risquera de miner le traité de paix israélo-égyptien signé en 1979. Ce qui bouleversera toute la donne géopolitique sur laquelle Israël a construit sa stratégie régionale depuis plus de trente ans.
Beaucoup, en Israël, plaçaient leurs espoirs ce week-end dans le nouvel homme fort du pouvoir, le vice-président Omar Suleiman. Car il est un allié de longue date. C’est lui qui gère la coopération sécuritaire avec Israël, en particulier pour tout ce qui concerne le Hamas et la lutte anti-terroriste autour de Gaza. Mais dimanche, avec la tension persistante en Egypte, le "règne" de M. Suleiman s’annonçait plutôt transitoire.
Les Israéliens craignent donc qu’à long terme, les élections en Egypte n’amènent cette fois l’opposition au pouvoir. Or, aucun courant au sein de l’opposition égyptienne ne porte Israël dans son cœur. Ni les Frères musulmans, ni l’intelligentsia libérale, ni même la nouvelle génération "twitter".
Tous reprochent à Israël son interminable occupation des territoires palestiniens, et surtout l’étranglement de Gaza, et décrient les ambitions particulièrement nationalistes du gouvernement Netanyahou. L’opposition égyptienne, si elle parvenait au pouvoir, n’abolira peut-être pas le traité de paix du jour au lendemain, car celui-ci sert aussi les intérêts économiques de l’Egypte. Mais c’en sera fini de l’entente sécuritaire.
Israël devra donc revoir toute sa conception stratégique. Notamment, réorganiser son dispositif militaire et sa planification opérationnelle, avec l’accent à replacer sur le front sud du pays. Suite au traité de paix qui éliminait la menace de guerre égyptienne, Israël avait redirigé le gros de ses efforts - y compris budgétaires - sur sa frontière nord, face au Hezbollah, et autour de Gaza, face au Hamas.
A moins que ce soit l’armée qui finisse par s’installer durablement au pouvoir en Egypte. Mais, là aussi, les perspectives sont incertaines. Car l’élite militaire égyptienne a toujours gardé un œil méfiant sur la force de frappe israélienne. Si elle s’est pliée au traité de paix, estiment les analystes israéliens, c’était essentiellement pour s’allier le pouvoir en place. Or, désormais, ses allégeances pourraient virer.
Israël craint, par ailleurs, que les remous en Egypte ne fassent tache d’huile et ne déstabilisent son seul autre allié dans la région - le régime hachémite de Jordanie.
L’instabilité ambiante ne réinsufflera pas vie, non plus, au dialogue israélo-palestinien. Et le chaos actuel dans le Sinaï égyptien risque de favoriser l’infiltration d’armes à Gaza, ainsi que l’entrée clandestine de travailleurs africains dans le sud d’Israël.
Pour l’heure, les territoires palestiniens sont restés calmes. A Ramallah, le président Mahmoud Abbas a téléphoné au président Moubarak pour lui exprimer son soutien. Ce dernier, il faut dire, a toujours pris le parti du Fatah et de l’Autorité palestinienne de M. Abbas face aux islamistes du Hamas. A Gaza, au contraire, le gouvernement Hamas s’est dit solidaire de la "révolution" égyptienne, appelant au renversement définitif du régime Moubarak.
Mis en ligne le 31/01/2011
© Copyright La Libre
samedi 29 janvier 2011
Côte d'Ivoire - Une commission africaine créée pour régler la crise ivoirienne
(Reuters 29/01/2011)
ADDIS-ABEBA, 29 janvier (Reuters) - L'Union africaine a annoncé vendredi la création d'une commission de chefs d'Etat chargée de résoudre la crise politique en Côte d'Ivoire, où Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se disputent la présidence depuis deux mois.
"Cette commission conclura ses travaux dans un délai d'un mois. Ses conclusions seront légalement contraignantes et s'imposeront aux autorités ivoiriennes", a annoncé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
Cinq dirigeants composeront cette commission, dont il assurera la présidence. Ses autres membres seront choisis d'ici la fin du week-end.
Le Conseil de paix et de sécurité a également demandé la levée immédiate du blocus autour de l'Hôtel du Golf, à Abidjan, où Ouattara et son gouvernement vivent retranchés sous la protection des casques bleus de l'Onu.
"Nous ne modifions pas les négociations mais nous en élargissons le cadre afin de trouver un réglement négocié", a expliqué Jean Ping, président de la commission de l'Union africaine, à l'issue de plus de quatre heures de discussionsà Addis-Abeba.
Avant cette réunion au sommet, le médiateur de l'Union africaine pour la Côte d'Ivoire, le Premier ministre kényan Raila Odinga, avait appelé l'UA à faire pression sur Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour qu'ils négocient en tête-à-tête.
"Ce sommet doit envoyer un message fort et sans équivoque indiquant que les deux parties doivent négocier face à face", a-t-il dit avant de remettre ses conclusions au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
La Côte d'Ivoire est paralysée depuis le second tour de l'élection présidentielle tenu le 28 novembre.
Les dirigeants internationaux ont reconnu le candidat d'opposition Alassane Ouattara comme le vainqueur du scrutin, conformément aux résultats de la commission électorale certifiés par l'Onu. Mais Laurent Gbagbo, le président sortant, refuse de céder le pouvoir en arguant que le Conseil constitutionnel lui a attribué la victoire.
Une série de sanctions ont été imposées à Laurent Gbagbo et aux institutions qui le soutiennent dans le pays. Les responsables militaires de la Cedeao se disent prêts, eux, à une intervention pour évincer Gbagbo s'il refuse de se retirer.
Dans l'entourage du médiateur kényan, on penche pour une formule de partage du pouvoir avec un chef d'Etat clairement désigné. "Gbagbo ne peut pas être membre de l'exécutif, mais ses alliés devraient y être", dit un proche du médiateur. "S'il y a un accord, il aurait la liberté de rester ou de quitter la Côte d'Ivoire." (Richard Lough; Philippe Bas-Rabérin et Henri-Pierre André pour le service français)
samedi 29 janvier 2011 00h25
© Copyright Reuters
ADDIS-ABEBA, 29 janvier (Reuters) - L'Union africaine a annoncé vendredi la création d'une commission de chefs d'Etat chargée de résoudre la crise politique en Côte d'Ivoire, où Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se disputent la présidence depuis deux mois.
"Cette commission conclura ses travaux dans un délai d'un mois. Ses conclusions seront légalement contraignantes et s'imposeront aux autorités ivoiriennes", a annoncé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
Cinq dirigeants composeront cette commission, dont il assurera la présidence. Ses autres membres seront choisis d'ici la fin du week-end.
Le Conseil de paix et de sécurité a également demandé la levée immédiate du blocus autour de l'Hôtel du Golf, à Abidjan, où Ouattara et son gouvernement vivent retranchés sous la protection des casques bleus de l'Onu.
"Nous ne modifions pas les négociations mais nous en élargissons le cadre afin de trouver un réglement négocié", a expliqué Jean Ping, président de la commission de l'Union africaine, à l'issue de plus de quatre heures de discussionsà Addis-Abeba.
Avant cette réunion au sommet, le médiateur de l'Union africaine pour la Côte d'Ivoire, le Premier ministre kényan Raila Odinga, avait appelé l'UA à faire pression sur Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour qu'ils négocient en tête-à-tête.
"Ce sommet doit envoyer un message fort et sans équivoque indiquant que les deux parties doivent négocier face à face", a-t-il dit avant de remettre ses conclusions au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
La Côte d'Ivoire est paralysée depuis le second tour de l'élection présidentielle tenu le 28 novembre.
Les dirigeants internationaux ont reconnu le candidat d'opposition Alassane Ouattara comme le vainqueur du scrutin, conformément aux résultats de la commission électorale certifiés par l'Onu. Mais Laurent Gbagbo, le président sortant, refuse de céder le pouvoir en arguant que le Conseil constitutionnel lui a attribué la victoire.
Une série de sanctions ont été imposées à Laurent Gbagbo et aux institutions qui le soutiennent dans le pays. Les responsables militaires de la Cedeao se disent prêts, eux, à une intervention pour évincer Gbagbo s'il refuse de se retirer.
Dans l'entourage du médiateur kényan, on penche pour une formule de partage du pouvoir avec un chef d'Etat clairement désigné. "Gbagbo ne peut pas être membre de l'exécutif, mais ses alliés devraient y être", dit un proche du médiateur. "S'il y a un accord, il aurait la liberté de rester ou de quitter la Côte d'Ivoire." (Richard Lough; Philippe Bas-Rabérin et Henri-Pierre André pour le service français)
samedi 29 janvier 2011 00h25
© Copyright Reuters
Gabon - Les piliers soutenant la stabilité au Gabon fortement en danger
(Le Post.fr 29/01/2011)
Depuis quelques jours notre pays bat au rythme d’une instabilité politique qui peut dégénérer à tout moment. Par conséquent, il est inutile que nous puissions nous accorder à faire la politique de l’autruche quand toutes les conditions sont réunies pour un éclatement imminent.
Autrement dit, tel un volcan avant éruption, le climat politique gabonais tend à se complexifier de plus en plus. Et pour cause, la récente prestation de serment de Mba Obame André qui viola sans état d’âme les lois qui encadrent la stabilité dans notre pays. En agissant ainsi, l’ancien ministre de l’Intérieur vient à nouveau de mettre au grand jour le grand banditisme qu’il cultivait au ministère dont il avait la charge jadis.
En grand donneur de leçon, ce dernier aurait dû comprendre qu’il existe d’autres manières plus intelligentes pour sensibiliser le Président de la République, Ali Bongo, sur les éventuels désaccords qui pouvaient être enregistrés depuis son accession aux commandes de l’appareil d’Etat. Car, l’acte qu’il vient de poser va sans aucun doute semer un trouble ingérable entraînant ainsi notre pays vers le précipice de l’instabilité.
En effet, à ce stade de la crise politique qui sévit dans notre pays, il va s’en dire que l’éclatement entre les parties n’est plus qu’une question de semaines voire de jours. L’acte a été posé et la décision de représailles a été lancée. Connaissant les modes d’actions des parties en présence, aucun des deux camps ne voudraient s’inscrire à la véritable école d’Omar Bongo dénommée : le dialogue.
Epris d’un côté par sa fierté et dominé par son ego jugé surdimensionné, Mba Obame André n’acceptera jamais de revenir sur le geste posé. Il en sera de même pour l’autorité publique qui n’acceptera jamais de froisser sa décision de traduire le fauteur devant un tribunal spécial ainsi que ses complices. Il va s’en dire que le clash est quasiment inévitable et que le compte à rebours a tout simplement été déclenché.
Face aux forces de l’ordre qui obéiront à l’ordre judiciaire, les partisans du député de Medouneu, Mba Obame André, tenteront de s’imposer en bouclier humain pour défendre ou protéger leur prince, rendu vierge et pure du simple fait de sa transhumance politique. Ainsi, débutera les véritables hostilités entre les deux parties. Attendons nous à ce que toutes les hypothèses se jouent sur le territoire national sous les yeux innocents des citoyens gabonais qui n’ont rien demandé.
Sans pour autant s’inscrire dans un discours très biaisé comme celui de l’Alliance pour le Changement et la Restauration voire dans une outre mesure dans celui de l’Union Africaine, au moment où la langue de bois n’a pas lieu d’être, il y a lieu de dire que Mba Obame André a posé un acte grave, dangereux et inadmissible. Bien que l’on puisse noter quelques manquements de gouvernance au sein de la majorité. Il ne lui revenait pas pour autant de s’autoproclamer président de la République. Dans aucun pays au monde entier on observe une gestion saine et parfaite des institutions publiques. Mba Obame André lui-même en a démontré la preuve dans le temps.
Cependant, avec cette crise politique qui va inévitablement finir en bain de sang si la construction d’une plate forme de dialogue ne s’établit pas très rapidement, on ne peut s’empêcher d’interpeller à nouveau le Chef de l’Etat, Ali Bongo quant aux erreurs de casting qu’il avait pourtant soigneusement observé dans son discours du 16 octobre 2010. Arrivé à une telle étape de la cristallisation des blocs en présence, cela suppose qu’il y a eu l’élaboration d’une importante faille au niveau des veilleurs et des stratèges de sa politique de garde.
A cet effet, il est inutile de revenir sur les individus appartenant à la majorité. Certains d’entre eux favorisent volontairement ou involontairement cette crise, c’est selon. Car il en va de la survie de leur poste sans qu’ils ne mesurent réellement les autres conséquences que cela pourrait entraîner pour le siège présidentiel et les engagements du Gabon sur la scène internationale. Nous pensons particulièrement à l’organisation de la CAN 2012. Il est de plus en plus incertain qu’elle ait lieu dans notre pays si les tensions ne s’évanouissent pas très rapidement.
Ali Bongo dispose encore de nombreuses cartes à faire jouer pour maintenir la stabilité au Gabon bien que ses marges de manœuvres se réduisent de jour en jour avec la montée du rythme des chocs des parties en présence. Rappelons que ce jeu malsain avait commencé avec les boules de paroles que l’opposition et la majorité se sont lancées tels des gamins dans une cour de récréation. Et voici que nombreux s’étonnent encore qu’on puisse arriver aux points frisants les extrêmes. C’est dire qu’il en va de la responsabilité de tous ceux qui se sont investis dans ce jeu peu amusant pour les citoyens gabonais qui aiment véritablement ce pays et ses enfants.
Les prochains jours sur le territoire national seront décisifs. Nous serons si certains sont pour la paix ou pour l’éclatement. Nous affirmons sans aucun doute et sans ambiguïté que cela relève d’une simple volonté politique visant à démontrer qu’on est bel et bien fils et héritier politique d’Omar Bongo. Qu’on sait privilégier le dialogue et la tolérance même quand les carottes semblent être cuites pour régaler l’appétit du chaos.
Par conséquent, il est inutile de brandir des discours alarmistes ou empiriques qui vont nous enfoncer dans la nuit des longs couteaux. Par ailleurs, nous rendons pour responsable de cette situation, tous ceux qui ont volontairement nourri la mésentente ou la divergence entre ces deux biens aimés frères.
Enfin, concernant les deux camps, nous pouvons leurs dire que reculer n’est pas une tare alors il n’est pas trop tard même si nous constatons avec une amertume semblable à l’aigreur de Mba Abessolo Paul qu’un gaz toxique et dangereux a fortement rempli l’atmosphère du Gabon et que la simple étincelle qui se serait échappé embraserait le pays sans hésitation.
Pour confirmer la pertinence de nos analyses souvent jugées assassines, nous vous invitons à lire nos prédilections sur la crise politique actuelle qui terrasse les nuits de bon nombre de citoyens gabonais.
Mba Obame André va-t-il réussir son plan ? (publié le 03.01.2011)
Le peuple gabonais vivra t-il son année 2011 dans la paix et le développement ? (publié le 01.01.2011)
Ali Bongo Ondimba, président de la République et André Mba Obame, président de la réplique. (publié le 31.12.2010)
Alerte rouge : Mba Obame André promet au peuple gabonais un avenir trouble (publié le 31.12.2010)
La gangrène de la majorité républicaine : la suspicion permanente et constante (publié le 27.12.2010)
Une seule question à Ali Bongo : à quand la correction des erreurs de casting (publié le 09.12.2010)
Ali Bongo et Pierre Mamboundou : l’alliance inquiétante (08.12.2010)
Maixent Nkani Accrombessi, Ali Bongo et le Gabon : rien que la vérité (publié le 06.12.2010)
Ali Bongo restera t-il au pouvoir jusqu’à la fin du septennat ? (publié le 04.12.2010)
Pourquoi les leaders de la francafrique ont décidé de sortir le film documentaire « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret » (publié le 30.11.2010)
Bientôt la mort d’André Mba Obame ? (publié le 29.11.2010)
La francafrique veut corriger ses erreurs de casting en déstabilisant le Gabon et en menaçant la France (publié le 29.112010)
André Mba Obame semblerait être dans le bon timing des réseaux « francafricains » (publié le 23.11.2010)
Le Gabon sur la voie de la déstabilisation (publié le 22.11.2010)
Les souffleurs de vent et les vuvuZéleurs ne pourront jamais avoir une vision pouvant aider le Chef de l’Etat dans la conduite des choses politiques et publiques.
Aussi, c’est sans risque de nous tromper que nous avions pu décortiquer et analyser les stratégies de Mba Obame André. Vous aurez compris que la confidentialité nous exige un droit de réserve quant aux stratégies visant à faire échouer les plans de Mba Obame André et de tous ses soutiens. Ces stratégies se traduiront directement en actes. Ainsi elles sortiront de son cadre officieux.
Cependant, nous pouvons juste vous certifier que la montée des violences au Gabon serait tout en l’honneur de Mba Obame André tandis que le contraire le plongerait dans une retraite politique anticipée.
Par Télesphore OBAME NGOMO
29/01/2011 à 04h55 - mis à jour le 29/01/2011 à 05h12
© Copyright Le Post.fr
Depuis quelques jours notre pays bat au rythme d’une instabilité politique qui peut dégénérer à tout moment. Par conséquent, il est inutile que nous puissions nous accorder à faire la politique de l’autruche quand toutes les conditions sont réunies pour un éclatement imminent.
Autrement dit, tel un volcan avant éruption, le climat politique gabonais tend à se complexifier de plus en plus. Et pour cause, la récente prestation de serment de Mba Obame André qui viola sans état d’âme les lois qui encadrent la stabilité dans notre pays. En agissant ainsi, l’ancien ministre de l’Intérieur vient à nouveau de mettre au grand jour le grand banditisme qu’il cultivait au ministère dont il avait la charge jadis.
En grand donneur de leçon, ce dernier aurait dû comprendre qu’il existe d’autres manières plus intelligentes pour sensibiliser le Président de la République, Ali Bongo, sur les éventuels désaccords qui pouvaient être enregistrés depuis son accession aux commandes de l’appareil d’Etat. Car, l’acte qu’il vient de poser va sans aucun doute semer un trouble ingérable entraînant ainsi notre pays vers le précipice de l’instabilité.
En effet, à ce stade de la crise politique qui sévit dans notre pays, il va s’en dire que l’éclatement entre les parties n’est plus qu’une question de semaines voire de jours. L’acte a été posé et la décision de représailles a été lancée. Connaissant les modes d’actions des parties en présence, aucun des deux camps ne voudraient s’inscrire à la véritable école d’Omar Bongo dénommée : le dialogue.
Epris d’un côté par sa fierté et dominé par son ego jugé surdimensionné, Mba Obame André n’acceptera jamais de revenir sur le geste posé. Il en sera de même pour l’autorité publique qui n’acceptera jamais de froisser sa décision de traduire le fauteur devant un tribunal spécial ainsi que ses complices. Il va s’en dire que le clash est quasiment inévitable et que le compte à rebours a tout simplement été déclenché.
Face aux forces de l’ordre qui obéiront à l’ordre judiciaire, les partisans du député de Medouneu, Mba Obame André, tenteront de s’imposer en bouclier humain pour défendre ou protéger leur prince, rendu vierge et pure du simple fait de sa transhumance politique. Ainsi, débutera les véritables hostilités entre les deux parties. Attendons nous à ce que toutes les hypothèses se jouent sur le territoire national sous les yeux innocents des citoyens gabonais qui n’ont rien demandé.
Sans pour autant s’inscrire dans un discours très biaisé comme celui de l’Alliance pour le Changement et la Restauration voire dans une outre mesure dans celui de l’Union Africaine, au moment où la langue de bois n’a pas lieu d’être, il y a lieu de dire que Mba Obame André a posé un acte grave, dangereux et inadmissible. Bien que l’on puisse noter quelques manquements de gouvernance au sein de la majorité. Il ne lui revenait pas pour autant de s’autoproclamer président de la République. Dans aucun pays au monde entier on observe une gestion saine et parfaite des institutions publiques. Mba Obame André lui-même en a démontré la preuve dans le temps.
Cependant, avec cette crise politique qui va inévitablement finir en bain de sang si la construction d’une plate forme de dialogue ne s’établit pas très rapidement, on ne peut s’empêcher d’interpeller à nouveau le Chef de l’Etat, Ali Bongo quant aux erreurs de casting qu’il avait pourtant soigneusement observé dans son discours du 16 octobre 2010. Arrivé à une telle étape de la cristallisation des blocs en présence, cela suppose qu’il y a eu l’élaboration d’une importante faille au niveau des veilleurs et des stratèges de sa politique de garde.
A cet effet, il est inutile de revenir sur les individus appartenant à la majorité. Certains d’entre eux favorisent volontairement ou involontairement cette crise, c’est selon. Car il en va de la survie de leur poste sans qu’ils ne mesurent réellement les autres conséquences que cela pourrait entraîner pour le siège présidentiel et les engagements du Gabon sur la scène internationale. Nous pensons particulièrement à l’organisation de la CAN 2012. Il est de plus en plus incertain qu’elle ait lieu dans notre pays si les tensions ne s’évanouissent pas très rapidement.
Ali Bongo dispose encore de nombreuses cartes à faire jouer pour maintenir la stabilité au Gabon bien que ses marges de manœuvres se réduisent de jour en jour avec la montée du rythme des chocs des parties en présence. Rappelons que ce jeu malsain avait commencé avec les boules de paroles que l’opposition et la majorité se sont lancées tels des gamins dans une cour de récréation. Et voici que nombreux s’étonnent encore qu’on puisse arriver aux points frisants les extrêmes. C’est dire qu’il en va de la responsabilité de tous ceux qui se sont investis dans ce jeu peu amusant pour les citoyens gabonais qui aiment véritablement ce pays et ses enfants.
Les prochains jours sur le territoire national seront décisifs. Nous serons si certains sont pour la paix ou pour l’éclatement. Nous affirmons sans aucun doute et sans ambiguïté que cela relève d’une simple volonté politique visant à démontrer qu’on est bel et bien fils et héritier politique d’Omar Bongo. Qu’on sait privilégier le dialogue et la tolérance même quand les carottes semblent être cuites pour régaler l’appétit du chaos.
Par conséquent, il est inutile de brandir des discours alarmistes ou empiriques qui vont nous enfoncer dans la nuit des longs couteaux. Par ailleurs, nous rendons pour responsable de cette situation, tous ceux qui ont volontairement nourri la mésentente ou la divergence entre ces deux biens aimés frères.
Enfin, concernant les deux camps, nous pouvons leurs dire que reculer n’est pas une tare alors il n’est pas trop tard même si nous constatons avec une amertume semblable à l’aigreur de Mba Abessolo Paul qu’un gaz toxique et dangereux a fortement rempli l’atmosphère du Gabon et que la simple étincelle qui se serait échappé embraserait le pays sans hésitation.
Pour confirmer la pertinence de nos analyses souvent jugées assassines, nous vous invitons à lire nos prédilections sur la crise politique actuelle qui terrasse les nuits de bon nombre de citoyens gabonais.
Mba Obame André va-t-il réussir son plan ? (publié le 03.01.2011)
Le peuple gabonais vivra t-il son année 2011 dans la paix et le développement ? (publié le 01.01.2011)
Ali Bongo Ondimba, président de la République et André Mba Obame, président de la réplique. (publié le 31.12.2010)
Alerte rouge : Mba Obame André promet au peuple gabonais un avenir trouble (publié le 31.12.2010)
La gangrène de la majorité républicaine : la suspicion permanente et constante (publié le 27.12.2010)
Une seule question à Ali Bongo : à quand la correction des erreurs de casting (publié le 09.12.2010)
Ali Bongo et Pierre Mamboundou : l’alliance inquiétante (08.12.2010)
Maixent Nkani Accrombessi, Ali Bongo et le Gabon : rien que la vérité (publié le 06.12.2010)
Ali Bongo restera t-il au pouvoir jusqu’à la fin du septennat ? (publié le 04.12.2010)
Pourquoi les leaders de la francafrique ont décidé de sortir le film documentaire « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret » (publié le 30.11.2010)
Bientôt la mort d’André Mba Obame ? (publié le 29.11.2010)
La francafrique veut corriger ses erreurs de casting en déstabilisant le Gabon et en menaçant la France (publié le 29.112010)
André Mba Obame semblerait être dans le bon timing des réseaux « francafricains » (publié le 23.11.2010)
Le Gabon sur la voie de la déstabilisation (publié le 22.11.2010)
Les souffleurs de vent et les vuvuZéleurs ne pourront jamais avoir une vision pouvant aider le Chef de l’Etat dans la conduite des choses politiques et publiques.
Aussi, c’est sans risque de nous tromper que nous avions pu décortiquer et analyser les stratégies de Mba Obame André. Vous aurez compris que la confidentialité nous exige un droit de réserve quant aux stratégies visant à faire échouer les plans de Mba Obame André et de tous ses soutiens. Ces stratégies se traduiront directement en actes. Ainsi elles sortiront de son cadre officieux.
Cependant, nous pouvons juste vous certifier que la montée des violences au Gabon serait tout en l’honneur de Mba Obame André tandis que le contraire le plongerait dans une retraite politique anticipée.
Par Télesphore OBAME NGOMO
29/01/2011 à 04h55 - mis à jour le 29/01/2011 à 05h12
© Copyright Le Post.fr
Nelson Mandela sera soigné chez lui
(Le Télégramme 29/01/2011)
Nelson Mandela a été autorisé à rentrer chez lui, hier, après deux jours d'hospitalisation. Le premier président noir d'Afrique du Sud, âgé de 92 ans, a été soigné pour une infection respiratoire aiguë, et devrait à présent recevoir des soins à domicile. L'icône de la lutte anti-apartheid a regagné sa propriété escortée d'une vingtaine de voitures de police et de véhicules officiels. Les forces de l'ordre bloquant les rues alentour, Nelson Mandela n'a pu être vu mais un membre de sa sécurité a confirmé son retour chez lui, au coeur d'un quartier tranquille de Johannesburg. Selon le médecin-chef, Nelson Mandela est «dans un état stable mais fera l'objet d'un suivi attentif», ajoutant «qu'il souffrait de maladies communes aux personnes de son âge». Pendant son hospitalisation, l'artisan de la transition en douceur de l'Afrique du Sud vers la démocratie a gardé son sens de l'humour légendaire, plaisantant avec tous ceux qui lui ont rendu visite, a indiqué Kgalema Motlanthe, le vice-président. Ce dernier a aussi expliqué que sa fragilité respiratoire remontait à une tuberculose contractée lors son emprisonnement au bagne de Robben Island, où il a passé 18 de ses 27 années de geôle, après sa condamnation par le régime d'apartheid à la prison à vie.
29 janvier 2011
© Copyright Le Télégramme
Nelson Mandela a été autorisé à rentrer chez lui, hier, après deux jours d'hospitalisation. Le premier président noir d'Afrique du Sud, âgé de 92 ans, a été soigné pour une infection respiratoire aiguë, et devrait à présent recevoir des soins à domicile. L'icône de la lutte anti-apartheid a regagné sa propriété escortée d'une vingtaine de voitures de police et de véhicules officiels. Les forces de l'ordre bloquant les rues alentour, Nelson Mandela n'a pu être vu mais un membre de sa sécurité a confirmé son retour chez lui, au coeur d'un quartier tranquille de Johannesburg. Selon le médecin-chef, Nelson Mandela est «dans un état stable mais fera l'objet d'un suivi attentif», ajoutant «qu'il souffrait de maladies communes aux personnes de son âge». Pendant son hospitalisation, l'artisan de la transition en douceur de l'Afrique du Sud vers la démocratie a gardé son sens de l'humour légendaire, plaisantant avec tous ceux qui lui ont rendu visite, a indiqué Kgalema Motlanthe, le vice-président. Ce dernier a aussi expliqué que sa fragilité respiratoire remontait à une tuberculose contractée lors son emprisonnement au bagne de Robben Island, où il a passé 18 de ses 27 années de geôle, après sa condamnation par le régime d'apartheid à la prison à vie.
29 janvier 2011
© Copyright Le Télégramme
Tunisie - Les protestataires tunisiens évacués de la Kasbah à Tunis
(Le Progrès 29/01/2011)
Faut-il se contenter du nouveau gouvernement de transition, épuré des principaux ministres de Ben Ali à l’exception du chef du gouvernement Mohammed Ghannouchi, jusqu’à la tenue d’élections générales promises dans six mois au plus tard ? Ou continuer à manifester jusqu’au départ du chef du gouvernement ? La question est désormais posée aux Tunisiens. « Un gouvernement est là. L’économie doit repartir, les gens doivent se remettre au travail », affirmait hier un membre exécutif de la puissante centrale syndicale l’UGTT, qui a joué un rôle central dans la « révolution du jasmin ». « La majorité veut continuer pour dégager Ghannouchi », estime au contraire un étudiant de 22 ans. La concertation a en tout cas pris le pas sur la contestation hier à Tunis, après la formation, avec onction syndicale, du gouvernement de transition remanié. Mais dans l’après-midi, la police anti-émeute a procédé à l’évacuation musclée de l’esplanade de la Kasbah, siège de la primature, au sixième jour d’occupation par des manifestants opposés à Ghannouchi. Bombardée de pierres, la police a répliqué par une pluie de grenades lacrymogènes. Au moins cinq personnes auraient été blessées, selon une source sanitaire. Les militaires sur place se sont contentés d’observer, l’arme au pied.
Depuis le début de l’année, le monde arabe est secoué par des émeutes dans le sillage de la révolution tunisienne.
> Yémen : plusieurs manifestations ont réclamé le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Au moins trois tentatives d’immolation par le feu et un décès ont été constatées en quelques jours.
> Jordanie : malgré l’annonce de mesures sociales, ils étaient encore quelque 3 000 manifestants hier à Amman réclamant un changement de gouvernement et des réformes. Des rassemblements ont lieu aussi dans le nord et le sud.
> Algérie : cinq jours d’émeutes contre la vie chère font cinq morts et plus de 800 blessés, début janvier. Le mouvement s’arrête après l’annonce d’une baisse des prix des produits de première nécessité. Mais le 22, la police empêche une manifestation « pour la démocratie » à Alger. Deux décès par immolation et sept tentatives ont été recensés.
> Soudan : des partis d’opposition ont réclamé la « fin du régime totalitaire » du président Omar el-Béchir et la démission du ministre des Finances jugé responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires.
> Oman : défilé modeste contre la cherté de la vie, le 17 janvier, mais très rare dans cette monarchie arabe du Golfe.
> Mauritanie : un homme d’affaires mécontent du régime s’immole à Nouakchott.
> Maroc : trois personnes tentent de s’immoler le 21 janvier, une autre le 25. Le pays tente d’éviter des pénuries de céréales pesant sur le climat social.
publié le 29.01.2011 02h01
© Copyright Le Progrès
Faut-il se contenter du nouveau gouvernement de transition, épuré des principaux ministres de Ben Ali à l’exception du chef du gouvernement Mohammed Ghannouchi, jusqu’à la tenue d’élections générales promises dans six mois au plus tard ? Ou continuer à manifester jusqu’au départ du chef du gouvernement ? La question est désormais posée aux Tunisiens. « Un gouvernement est là. L’économie doit repartir, les gens doivent se remettre au travail », affirmait hier un membre exécutif de la puissante centrale syndicale l’UGTT, qui a joué un rôle central dans la « révolution du jasmin ». « La majorité veut continuer pour dégager Ghannouchi », estime au contraire un étudiant de 22 ans. La concertation a en tout cas pris le pas sur la contestation hier à Tunis, après la formation, avec onction syndicale, du gouvernement de transition remanié. Mais dans l’après-midi, la police anti-émeute a procédé à l’évacuation musclée de l’esplanade de la Kasbah, siège de la primature, au sixième jour d’occupation par des manifestants opposés à Ghannouchi. Bombardée de pierres, la police a répliqué par une pluie de grenades lacrymogènes. Au moins cinq personnes auraient été blessées, selon une source sanitaire. Les militaires sur place se sont contentés d’observer, l’arme au pied.
Depuis le début de l’année, le monde arabe est secoué par des émeutes dans le sillage de la révolution tunisienne.
> Yémen : plusieurs manifestations ont réclamé le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Au moins trois tentatives d’immolation par le feu et un décès ont été constatées en quelques jours.
> Jordanie : malgré l’annonce de mesures sociales, ils étaient encore quelque 3 000 manifestants hier à Amman réclamant un changement de gouvernement et des réformes. Des rassemblements ont lieu aussi dans le nord et le sud.
> Algérie : cinq jours d’émeutes contre la vie chère font cinq morts et plus de 800 blessés, début janvier. Le mouvement s’arrête après l’annonce d’une baisse des prix des produits de première nécessité. Mais le 22, la police empêche une manifestation « pour la démocratie » à Alger. Deux décès par immolation et sept tentatives ont été recensés.
> Soudan : des partis d’opposition ont réclamé la « fin du régime totalitaire » du président Omar el-Béchir et la démission du ministre des Finances jugé responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires.
> Oman : défilé modeste contre la cherté de la vie, le 17 janvier, mais très rare dans cette monarchie arabe du Golfe.
> Mauritanie : un homme d’affaires mécontent du régime s’immole à Nouakchott.
> Maroc : trois personnes tentent de s’immoler le 21 janvier, une autre le 25. Le pays tente d’éviter des pénuries de céréales pesant sur le climat social.
publié le 29.01.2011 02h01
© Copyright Le Progrès
Egypte - Moubarak annonce un remaniement
(Le Monde 29/01/2011)
Alors que les violences se sont poursuivies toute la journée en Egypte (faisant au moins 20 morts et plus de 1000 blessés dans le pays), le dirigeant Hosni Moubarak s'est exprimé à la télévision nationale, dans la nuit de vendredi à samedi. Il y a annoncé avoir demandé au gouvernement égyptien "de démissionner" avant la formation dès samedi d'un nouveau cabinet, et a promis des réformes démocratiques.
"Il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie des réformes que nous avons choisie, et nous avancerons avec de nouvelles mesures qui confirment notre respect de l'indépendance de la justice et plus de liberté aux citoyens", a déclaré le président égyptien.
"Il y aura de nouvelles mesures pour une justice indépendante, la démocratie, pour accorder plus de liberté aux citoyens, pour combattre le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres" a également affirmé Hosni Moubarak, à la suite de quatre jours de manifestations sans précédent dans le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans.
LA SITUATION RESTE CHAOTIQUE AU CAIRE
"Ce n'est pas en incendiant et en attaquant des biens publics et privés que nous répondrons aux aspirations de l'Egypte et de ses fils, mais par le dialogue, la conscience et l'effort", a cependant averti le raïs.
"J'ai pleinement conscience des aspirations légitimes du peuple et je connais bien l'ampleur de leurs préoccupations et de leurs souffrances. (... ) La jeunesse d'Egypte est son atout le plus précieux." Mais selon lui, "la frontière est mince entre la liberté et le chaos, et je penche pour la liberté des gens à exprimer leurs opinions autant que je tiens à la nécessité de maintenir la sécurité et la stabilité de l'Egypte".
Des propos qui n'ont pas suffit à calmer les rues du Caire, où soldats et habitants continuaient d'arpenter les rues après la forte mobilisation et les troubles de la journée. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'ambiance restait tendue et chaotique dans le centre-ville. Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les manifestants continuer de scander des slogans appelant à la démission du président.
L'envoyé spécial de Channel 4, parvenant à communiquer grâce à son compte Twitter, rapporte pour sa part avoir vu, encore après le discours, des cocktails molotov lancés sur les forces de l'ordre. Enfin, un incendie à proximité du Musée nationale du Caire, où sont conservées de nombreuses richesses de l'Egypte antique, restait encore en partie hors de contrôle.
LEMONDE.FR avec AFP
29.01.11
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Alors que les violences se sont poursuivies toute la journée en Egypte (faisant au moins 20 morts et plus de 1000 blessés dans le pays), le dirigeant Hosni Moubarak s'est exprimé à la télévision nationale, dans la nuit de vendredi à samedi. Il y a annoncé avoir demandé au gouvernement égyptien "de démissionner" avant la formation dès samedi d'un nouveau cabinet, et a promis des réformes démocratiques.
"Il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie des réformes que nous avons choisie, et nous avancerons avec de nouvelles mesures qui confirment notre respect de l'indépendance de la justice et plus de liberté aux citoyens", a déclaré le président égyptien.
"Il y aura de nouvelles mesures pour une justice indépendante, la démocratie, pour accorder plus de liberté aux citoyens, pour combattre le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres" a également affirmé Hosni Moubarak, à la suite de quatre jours de manifestations sans précédent dans le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans.
LA SITUATION RESTE CHAOTIQUE AU CAIRE
"Ce n'est pas en incendiant et en attaquant des biens publics et privés que nous répondrons aux aspirations de l'Egypte et de ses fils, mais par le dialogue, la conscience et l'effort", a cependant averti le raïs.
"J'ai pleinement conscience des aspirations légitimes du peuple et je connais bien l'ampleur de leurs préoccupations et de leurs souffrances. (... ) La jeunesse d'Egypte est son atout le plus précieux." Mais selon lui, "la frontière est mince entre la liberté et le chaos, et je penche pour la liberté des gens à exprimer leurs opinions autant que je tiens à la nécessité de maintenir la sécurité et la stabilité de l'Egypte".
Des propos qui n'ont pas suffit à calmer les rues du Caire, où soldats et habitants continuaient d'arpenter les rues après la forte mobilisation et les troubles de la journée. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'ambiance restait tendue et chaotique dans le centre-ville. Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les manifestants continuer de scander des slogans appelant à la démission du président.
L'envoyé spécial de Channel 4, parvenant à communiquer grâce à son compte Twitter, rapporte pour sa part avoir vu, encore après le discours, des cocktails molotov lancés sur les forces de l'ordre. Enfin, un incendie à proximité du Musée nationale du Caire, où sont conservées de nombreuses richesses de l'Egypte antique, restait encore en partie hors de contrôle.
LEMONDE.FR avec AFP
29.01.11
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vendredi 28 janvier 2011
Côte d'Ivoire -Bataille ivoirienne pour la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest
(L'Express 28/01/2011)
Depuis la démission du gouverneur de la BCEAO, proche de Laurent Gbagbo, le camp du président sortant manque de ressources financières. Ce qui expliquerait la récente "réquisition" de la banque centrale du pays.
Le gouvernement du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a "réquisitionné" ce mercredi les agences ivoiriennes de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), basées à Abidjan, la capitale. Selon le camp de son rival Alassane Ouattara, elle s'apparente à "un braquage".
"Une réquisition qui est faite par un pouvoir totalement illégitime et qui n'est pas habilité à prendre ce genre de décision, c'est véritablement un braquage", a affirmé Patrick Achi, porte-parole du gouvernement Ouattara.
"Les ressources qui existent dans les coffres (...) vont être pillées. (...) Heureusement ça aurait pu être pire", car la BCEAO "gérait ces ressources vraiment à des niveaux les plus bas", a ajouté Patrick Achi lors d'une conférence de presse au Golf hôtel d'Abidjan où est retranché le camp Ouattara. Selon le journal Le Nouveau Réveil, cette banque centrale concentrerait environ 400 millions d'euros.
"Cette question de réquisition (...) n'est pas anodine. Elle nous prépare un chaos économique sans nom dans ce pays et certainement dans la sous-région", a averti le porte-parole, souhaitant rapidement la libération des locaux.
Interrogé par le quotien ivoirien Soir Info, sur un éventuel "pillage" qui aurait été perpétré à la BCEAO, dans la nuit de ce mercredi, des sources concordantes proches de l'agence à Abidjan ont marqué leur surprise et ont fait savoir qu'il n'y a eu "aucune opération de sortie irrégulière" d'argent, comme cela a été rapporté par certains journaux du pays.
Toutefois, elles reconnaissent que le ministre délégué chargé du Budget, Katinan Koné, s'est bien rendu à la BCEAO ce mercredi. "Il y est venu avec un huissier accompagné de sa garde rapprochée pour notifier le décret de réquisition pris le 25 janvier par le président proclamé Laurent Gbagbo".
Ces dernières semaines, avant la démission forcée, le 22 janvier, du gouverneur ivoirien de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, le décaissement de quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d'euros) aurait été autorisé à profit du camp Gbagbo.
Les agences de la BCEAO fermées jusqu'à nouvel ordre
La BCEAO, dont le siège est à Dakar, a également protesté contre cette réquisition, et a annoncé la fermeture des agences ivoiriennes, comme l'avait ordonné le gouvernement Ouattara un peu plus tôt.
"La BCEAO proteste vigoureusement contre cette décision de réquisition ainsi que celle de nomination d'un Directeur national prises en violation flagrante des engagements internationaux pris par l'Etat de Côte d'Ivoire", indique le texte signé du gouverneur par intérim de la banque, Jean-Baptiste Compaoré.
Il rappelle que les statuts de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa), dont la BCEAO est la banque émettrice, stipulent que "les locaux de la Banque Centrale sont inviolables".
Face à cette situation, la banque centrale ouest-africaine a décidé que "pour l'heure, toutes les agences de la BCEAO installées sur le territoire de la Côte d'Ivoire sont fermées jusqu'à nouvel ordre".
Ces développements surviennent après la démission forcée du gouverneur ivoirien de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, proche de Laurent Gbagbo, et accusé de ne pas avoir appliqué une décision de l'Uémoa, l'Union économique et monétaire ouest-africaine, de donner à Alassane Ouattara - qu'elle estime seul président légitime - la signature à la BCEAO au nom de son pays.
L'ancien gouverneur ivoirien de la BCEAO a été accusé d'avoir autorisé le décaissement de quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d'euros) en faveur du régime Gbagbo.
Paris privilégie les mesures financières pour chasser Gbagbo
Ce jeudi, le ministre français de la Défense Alain Juppé s'est dit pour sa part de nouveau favorable à un renforcement des sanctions financières contre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son clan, excluant une initiative militaire unilatérale de la France.
"Laurent Gbagbo doit partir et un renforcement des sanctions financières serait de nature à faire changer les choses", a estimé le ministre français, à l'issue d'un entretien avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, centré sur la relance de l'Europe de la défense.
Interrogée sur la chaîne I-télé et Radio Classique, la ministre des Affaires étrangères de la France, Michèle Alliot-Marie a de son côté affirmé que les chefs d'Etat de l'Union africaine, qui se réuniront ce dimanche à Addis Abeba (Ethiopie), allaient accroître la pression sur Laurent Gbagbo. "Il y aura probablement des mesures supplémentaires qui vont être prises à cette occasion", a-t-elle déclaré.
Cependant, son collègue au gouvernement, Alain Juppé, a réitéré que les 900 soldats français de la force "Licorne" en Côte d'Ivoire étaient là "pour protéger les ressortissants français et les évacuer. Rien d'autre".
Depuis la présidentielle du 28 novembre, Gbagbo et Ouattara revendiquent chacun la victoire, et la propriété de certains leviers financiers. Ce dernier a été reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse le chef d'Etat sortant de quitter le pouvoir, ce qu'il refuse. Le conflit entre les deux présidents proclamés aurait fait depuis la mi-décembre 271 morts, selon l'ONU.
Laurent Gbagbo réquisitionne aussi l'électricité du pays
Le gouvernement du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a également "réquisitionné" le centre de contrôle de la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE), a annoncé jeudi la société. Le président sortant a "décidé de la réquisition" du centre de gestion centralisé de la CIE, situé à Abidjan, "pour des raisons de sécurité nationale", indique la direction de la compagnie dans un communiqué. Ce centre, baptisé "dispatching", "représente la tour de contrôle indispensable au bon fonctionnement du système et à l'alimentation continue de toute la clientèle", précise-t-elle. "Une turbine devait rentrer en réparation. Cela allait réduire l'électricité sur le réseau et il fallait s'assurer que les sites stratégiques soient toujours alimentés", a expliqué le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Effective depuis le 19 janvier, la réquisition pourrait durer deux mois, a-t-il ajouté. Une source à la CIE a cependant réfuté sous couvert d'anonymat tout problème technique: "il n'y a pas de turbine en panne", a-t-elle assuré.
© Copyright L'Express
Depuis la démission du gouverneur de la BCEAO, proche de Laurent Gbagbo, le camp du président sortant manque de ressources financières. Ce qui expliquerait la récente "réquisition" de la banque centrale du pays.
Le gouvernement du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a "réquisitionné" ce mercredi les agences ivoiriennes de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), basées à Abidjan, la capitale. Selon le camp de son rival Alassane Ouattara, elle s'apparente à "un braquage".
"Une réquisition qui est faite par un pouvoir totalement illégitime et qui n'est pas habilité à prendre ce genre de décision, c'est véritablement un braquage", a affirmé Patrick Achi, porte-parole du gouvernement Ouattara.
"Les ressources qui existent dans les coffres (...) vont être pillées. (...) Heureusement ça aurait pu être pire", car la BCEAO "gérait ces ressources vraiment à des niveaux les plus bas", a ajouté Patrick Achi lors d'une conférence de presse au Golf hôtel d'Abidjan où est retranché le camp Ouattara. Selon le journal Le Nouveau Réveil, cette banque centrale concentrerait environ 400 millions d'euros.
"Cette question de réquisition (...) n'est pas anodine. Elle nous prépare un chaos économique sans nom dans ce pays et certainement dans la sous-région", a averti le porte-parole, souhaitant rapidement la libération des locaux.
Interrogé par le quotien ivoirien Soir Info, sur un éventuel "pillage" qui aurait été perpétré à la BCEAO, dans la nuit de ce mercredi, des sources concordantes proches de l'agence à Abidjan ont marqué leur surprise et ont fait savoir qu'il n'y a eu "aucune opération de sortie irrégulière" d'argent, comme cela a été rapporté par certains journaux du pays.
Toutefois, elles reconnaissent que le ministre délégué chargé du Budget, Katinan Koné, s'est bien rendu à la BCEAO ce mercredi. "Il y est venu avec un huissier accompagné de sa garde rapprochée pour notifier le décret de réquisition pris le 25 janvier par le président proclamé Laurent Gbagbo".
Ces dernières semaines, avant la démission forcée, le 22 janvier, du gouverneur ivoirien de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, le décaissement de quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d'euros) aurait été autorisé à profit du camp Gbagbo.
Les agences de la BCEAO fermées jusqu'à nouvel ordre
La BCEAO, dont le siège est à Dakar, a également protesté contre cette réquisition, et a annoncé la fermeture des agences ivoiriennes, comme l'avait ordonné le gouvernement Ouattara un peu plus tôt.
"La BCEAO proteste vigoureusement contre cette décision de réquisition ainsi que celle de nomination d'un Directeur national prises en violation flagrante des engagements internationaux pris par l'Etat de Côte d'Ivoire", indique le texte signé du gouverneur par intérim de la banque, Jean-Baptiste Compaoré.
Il rappelle que les statuts de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa), dont la BCEAO est la banque émettrice, stipulent que "les locaux de la Banque Centrale sont inviolables".
Face à cette situation, la banque centrale ouest-africaine a décidé que "pour l'heure, toutes les agences de la BCEAO installées sur le territoire de la Côte d'Ivoire sont fermées jusqu'à nouvel ordre".
Ces développements surviennent après la démission forcée du gouverneur ivoirien de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, proche de Laurent Gbagbo, et accusé de ne pas avoir appliqué une décision de l'Uémoa, l'Union économique et monétaire ouest-africaine, de donner à Alassane Ouattara - qu'elle estime seul président légitime - la signature à la BCEAO au nom de son pays.
L'ancien gouverneur ivoirien de la BCEAO a été accusé d'avoir autorisé le décaissement de quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d'euros) en faveur du régime Gbagbo.
Paris privilégie les mesures financières pour chasser Gbagbo
Ce jeudi, le ministre français de la Défense Alain Juppé s'est dit pour sa part de nouveau favorable à un renforcement des sanctions financières contre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son clan, excluant une initiative militaire unilatérale de la France.
"Laurent Gbagbo doit partir et un renforcement des sanctions financières serait de nature à faire changer les choses", a estimé le ministre français, à l'issue d'un entretien avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, centré sur la relance de l'Europe de la défense.
Interrogée sur la chaîne I-télé et Radio Classique, la ministre des Affaires étrangères de la France, Michèle Alliot-Marie a de son côté affirmé que les chefs d'Etat de l'Union africaine, qui se réuniront ce dimanche à Addis Abeba (Ethiopie), allaient accroître la pression sur Laurent Gbagbo. "Il y aura probablement des mesures supplémentaires qui vont être prises à cette occasion", a-t-elle déclaré.
Cependant, son collègue au gouvernement, Alain Juppé, a réitéré que les 900 soldats français de la force "Licorne" en Côte d'Ivoire étaient là "pour protéger les ressortissants français et les évacuer. Rien d'autre".
Depuis la présidentielle du 28 novembre, Gbagbo et Ouattara revendiquent chacun la victoire, et la propriété de certains leviers financiers. Ce dernier a été reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse le chef d'Etat sortant de quitter le pouvoir, ce qu'il refuse. Le conflit entre les deux présidents proclamés aurait fait depuis la mi-décembre 271 morts, selon l'ONU.
Laurent Gbagbo réquisitionne aussi l'électricité du pays
Le gouvernement du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a également "réquisitionné" le centre de contrôle de la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE), a annoncé jeudi la société. Le président sortant a "décidé de la réquisition" du centre de gestion centralisé de la CIE, situé à Abidjan, "pour des raisons de sécurité nationale", indique la direction de la compagnie dans un communiqué. Ce centre, baptisé "dispatching", "représente la tour de contrôle indispensable au bon fonctionnement du système et à l'alimentation continue de toute la clientèle", précise-t-elle. "Une turbine devait rentrer en réparation. Cela allait réduire l'électricité sur le réseau et il fallait s'assurer que les sites stratégiques soient toujours alimentés", a expliqué le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Effective depuis le 19 janvier, la réquisition pourrait durer deux mois, a-t-il ajouté. Une source à la CIE a cependant réfuté sous couvert d'anonymat tout problème technique: "il n'y a pas de turbine en panne", a-t-elle assuré.
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