(Le Parisien 01/11/2010)
Les Ivoiriens se sont massivement rendus aux urnes, dimanche, et apparemment dans le calme, pour élire leur président. C'est une élection historique après onze années de crise politico-militaire et six reports depuis 2005.
A Abidjan, la capitale, comme à Bouaké (centre du pays), fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le Nord du pays depuis son putsch manqué de 2002, les électeurs ont afflué dans les bureaux de vote, qui ont fermé peu après 17 heures locales. Aucun incident notable n'avait été rapporté au cours de la journée.
Les brigades mixtes loyalistes/FN chargées de sécuriser le scrutin n'ont déployé qu'environ 6.600 éléments sur les 8.000 prévus. Elles ont été épaulées par les ex-rebelles au nord et la police et la gendarmerie au sud. L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci, plus de 8.500 hommes) et la force française Licorne (900 hommes) étaient en appui.
Les forces armées loyalistes avaient annoncé la fermeture des frontières terrestres jusqu'à mardi 18 heures, afin d'empêcher les «éventuels fauteurs de troubles» de «fuir le pays après y avoir mis le feu».
Les résultats attendus lundi soir
Quelque 5,7 millions d'Ivoiriens étaient appelés aux urnes pour ce scrutin qui devait départager 14 candidats, dont les trois ténors de la politique ivoirienne, pour la première fois opposés : le président sortant Laurent Gbagbo, 65 ans, au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié, 76 ans, et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, 68 ans.
Ces trois hommes, qui tiennent le devant de la scène politique de la Côte d'Ivoire depuis deux décennies, ont salué le bon déroulement de l'élection. Mais le président sortant craint des violences de la part des «mauvais perdants» à l'annonce des résultats attendus probablement lundi soir.
«Je suis très fier d'avoir voté», a lancé Nastase Kehi, étudiant de 26 ans, après avoir glissé son bulletin dans l'urne «pour la première fois». Une longue file s'était formée dès 5 heures devant ce centre du quartier de Port-Bouët (sud d'Abidjan). La bouillonnante capitale économique offrait un aspect inhabituellement calme, dû dans certains quartiers à une quasi-absence de transports en commun.
A Bouaké, dans une file d'attente de plusieurs centaines de personnes, les discussions allaient bon train dans une atmosphère détendue. «Depuis dix ans qu'il n'y a pas d'élection, il faut qu'on prenne part pour qu'il y ait un changement, parce que les Ivoiriens souffrent, surtout nous les jeunes», a confié Mylène Kouassi, étudiante de 22 ans, venue spécialement d'Abidjan pour rejoindre son lieu d'inscription.
Leparisien.fr
© Copyright Le Parisien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire