(Le Nouvel Observateur 22/11/2010)
Un peu plus de trois millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dimanche 21 novembre pour le premier tour de la présidentielle du Burkina Faso. A 59 ans, le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis plus de 20 ans, est assuré d'être réélu face une opposition trop divisée pour constituer une menace.
Six autres candidats se présentaient face à lui lors du scrutin de dimanche, dont l'avocat Stanislas Benewindé Sankara, qui n'avait recueilli que 5% des suffrages lors de la dernière présidentielle en 2005 contre plus de 80% pour Compaoré. Cet ancien capitaine de l'armée est arrivé au pouvoir en 1987 lors d'un coup d'Etat sanglant et dirige depuis l'ex-colonie française.
Les quelque 12.600 bureaux de vote ouvraient à 6h GMT et devaient fermer à 18h GMT. Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant plusieurs jours.
Lorsque la vague du multipartisme a balayé le continent africain au début des années 90, le Burkina Faso a organisé des élections et Compaoré a remporté deux mandats successifs de sept ans en 1991 et 1998. En 2002, une révision de la Constitution a limité à deux mandats de cinq ans les mandats présidentiels, mais les partisans de Blaise Compaoré ont argué que la mesure n'était pas rétroactive, ce qui lui a permis d'être réélu en 2005.
S'il remporte le scrutin de dimanche, ce devrait donc théoriquement être son deuxième et dernier mandat depuis la révision constitutionnelle. Mais les responsables du parti au pouvoir ont fait savoir qu'ils souhaitaient modifier la constitution pour qu'il puisse se présenter autant de fois qu'il le souhaite, ce que conteste avec véhémence l'opposition.
Le Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde, compte 16 millions d'habitants, dont un peu moins de la moitié âgés de moins de 14 ans. Il arrive au bas du classement des pays selon l'Indice de développement humain (IDH) des Nations unies, à la 161e place sur 169.
© Copyright Le Nouvel Observateur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire