(Les Afriques 01/10/2010)
La Côte d’Ivoire est bien alignée sur les grandes lignes du programme qu’elle a conclu avec le FMI et la Banque mondiale dans l’espoir de se voir accorder aux printemps prochain, un effacement substantiel du stock de sa dette.
« En ce qui concerne du programme économique 2010, l’exécution du budget en fin juin est globalement en ligne avec les objectifs du programme. La bonne tenue des recettes a contribué significativement à un solde budgétaire (0,5% du PIB) bien meilleur que prévu ». Ces propos tenus au terme de la mission du Fonds Monétaire International (FMI) qu’elle a conduit en Côte d’Ivoire du 15 au 29 septembre 2010, par Mme Doris Ross sonnent comme un satisfecit décerné au gouvernement ivoirien. C’est donc le cœur en paix que la délégation ivoirienne prendra part aux réunions d’automne des institutions de Bretton Woods. Ce n’est pas toujours que le Fonds n’a pas eu à en redire sur l’exécution des dépenses publiques. Cette fois-ci, il a plutôt reconnu que « les dépenses publiques ont été exécutées dans le respect de l’enveloppe allouée avec en particulier une bonne exécution des dépenses d’investissements financées par l’extérieur, bien que l’objectif pour les dépenses en faveur des pauvres a été manqué de très peu. »
Tout n’est pas rose pour autant. Et le chef de la délégation du Fonds n’a pas manqué de relever les points à améliorer. Notamment « la mise en œuvre des réformes structurelles (qui) a été généralement lente et a même stagné dans des domaines importants: la réduction des déséquilibres financiers du secteur électrique, la mise en œuvre de la stratégie de la masse salariale soutenable à moyen terme ainsi que des réformes de la fonction publique, et des réformes judicaires nécessaires à l’amélioration du climat d’affaires ». Doris Ross a déploré le fait que « ces retards ont des coûts pour le budget ». Et prévenu que « la mise en œuvre des réformes dans le secteur cacao-café est importante pour l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE ».
En attendant que le pays avance sur le front des réformes structurelles et développe son programme de réformes pour l’année prochaine, les indicateurs économiques sont bien orientés, à la satisfaction du chef de la mission d’évaluation du Fonds. Elle note que « l’activité économique s’est assez bien comportée en 2010. L’objectif de 3 % pour la croissance économique paraît réalisable, malgré des coupures sporadiques d’électricité, des difficultés dans les secteurs de l’extraction pétrolière et de la raffinerie, et des manifestations durant le premier semestre 2010. Les cours mondiaux du cacao toujours élevés ont particulièrement contribué au maintien de l’activité économique. Le secteur des bâtiments et des travaux publics a aussi connu une performance significativement meilleure cette année. L’inflation a été maintenue à environ 2%. Le compte extérieur courant continue de dégager un surplus important due à une forte croissance des exportations et des importations ». Des perspectives intéressantes pour la Côte d’Ivoire au moment où elle se prépare à l’élection présidentielle le 31 octobre prochain
Par Louis S. Amédé
30-09-2010
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