(Les depeches de Brazzaville 02/08/2010)
La République du Congo est le quatrième pays à s'engager dans le Processus du programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (Pddaa). Le ministre de l'Agriculture et de l'élevage, Rigobert Maboundou, a ouvert, le 30 juillet, un atelier posant les jalons d'un processus devant aboutir à l'élaboration et à la mise en œuvre d'un programme d'investissement agricole cohérent et de qualité.
Des représentants de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), de la Ceeac (Communauté économique des États de l'Afrique centrale), du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) et des partenaires au développement étaient présents à cette occasion.
Cet atelier témoigne de la volonté politique des autorités congolaises de travailler pour la mise en œuvre solidaire des engagements communautaires, pour l'intégration et la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Initiative lancée par l'Union africaine (UA), le Pddaa du Nepad a pour but d'accélérer la croissance par la promotion du développement agricole afin d'éradiquer la faim, réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire et augmenter les opportunités sur les marchés d'exportation.
« Le PDDAA est une étape importante vers un développement fondé sur une agriculture plus efficace et soutenue par une assistance renforcée et mieux alignée des partenaires au développement », a indiqué le représentant de la FAO, Dieudonné Koguiyagda.
Selon Rigobert Maboundou, le Pddaa est un cadre d'actions multisectorielles et de mobilisation des ressources multilatérales. Pour le Congo, c'est une opportunité incontournable pour le chemin qui conduit vers la maîtrise des systèmes de production de nourriture et la croissance agricole.
Le représentant du secrétaire exécutif du Nepad, Ousmane Dibo, a ajouté qu'il visait à harmoniser les efforts des partenaires au développement et à aligner ces efforts avec les priorités de développement défini par les États.
Ce programme s'articule autour de quatre grands axes, à savoir : l'agrandissement des exploitations sous gestion durable des terres et systèmes fiables de maîtrise de l'eau de façon à augmenter l'accès à l'irrigation ; l'amélioration des infrastructures rurales et les capacités de commercialisation et d'accès aux marchés ; la recherche agronomique, la diffusion et l'adoption de nouvelles technologies appropriées ; l'accroissement de l'offre alimentaire, la réduction de la famine et l'amélioration des réponses d'urgence aux crises alimentaires.
Le Pddaa a une portée continentale mais il fait partie intégrante des efforts nationaux pour la réalisation d'une croissante accélérée du secteur agricole et du développement économique et social.
Le secrétariat général de la Ceeac, la commission de l'UA et l'agence du Nepad ainsi que l'ensemble des partenaires présent au lancement de cet atelier ont affirmé être disposés, aux côtés de la République du Congo, à apporter tout l'appui nécessaire pour y parvenir.
Notons par ailleurs qu'en dépit d'avancées significatives, la pauvreté et la faim perdurent en Afrique. L'UA estime que 27% des Africains sont sous-alimentés. La FAO constate que de nombreuses sous-régions africaines ont fait des progrès dans la réduction de la faim. Cependant, en Afrique centrale, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté : 56% contre 36% au début des années 1990. En Afrique, les chiffres sont passés de 176 à 210 millions de personnes, tandis que la population totale grimpait de 589 à 764 millions durant la même période.
« Aussi longtemps que la faim régnera en Afrique, il est peu probable que le continent puisse atteindre les taux de croissance élevés nécessaires qui lui permettraient de s'occuper de la réduction de la pauvreté et d'atteindre les OMD pour 2015 », a souligné Dieudonné Koguiyagda.
Nancy France Loutoumba
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