(Les Afriques 07/05/2010)
La Compagnie malienne pour le développement des Textiles ( CMDT) respire. Huit banques locales viennent à la rescousse avec du sonnant et trébuchant.
La CMDT sort lentement la tête de l’eau… En pleine restructuration à l’interne, la compagnie malienne pour le développement des textiles vient de mettre en place une cinquième filiale dénommée Office du classement. Aux côtés des 4 filiales de production (Koutiala, Sikasso, Fana et Kita) qui capitalisent 44% des actions (soit 11% de chaque) , l’Office du classement que dirige Fanianama Koné, ancien ministre et ex fonctionnaire de la FAO est spécialisé dans le classement du coton graine et fibre.
Selon Salif Cissoko, directeur général adjoint de la CMDT, la compagnie n’a pas fait recours aux banques off-shore pour la campagne cotonnière 2009-2010. « Nous avons fait confiance cette année aux banques locales au Mali au nombre de 8 pour le financement du coton ».
Pour un coût global estimé à quelque 65 milliards de Fcfa, le financement, cette année, du coton malien -qui a beaucoup été affecté ces trois dernières années- a été pris en charge par un pool bancaire local. Sur la short-list des banques, figurent la BNDA, la BDM, la BIM-SA, la BOA, la Banque Atlantique, la BSIC, la BMS. Un premier fonds d’un montant de 20 milliards de Fcfa a été entièrement libéré depuis le début avril pour l’achat des engrais pour les producteurs. De source bancaire autorisée, le pool bancaire a désigné comme chef de file la Banque Nationale pour le Développement du Mali pour ce fonds de 20 milliards destiné aux engrais. « La deuxième tranche des fonds, qui est de l’ordre de 45 milliards de Fcfa et qui a pour chef de file la Banque de Développement du Mali (BDM), permettra de soutenir les producteurs » a précisé Salif Cissoko.
Selon nos informations, confirmées par des sources établies à Bamako, sur les 45 milliards à mobiliser d’ici à fin mai 2010, 25 milliards de Fcfa sont en place. « Nous espérons que les banques vont libérer ces jours à venir les autres 20 milliards pour les mettre à la disposition des cotonculteurs » a estimé notre source.
Pour rappel, la CMDT est en cours de privatisation. Les dossiers sont à l’étape de pré- qualification. « Une chose est claire : la CMDT qui pèse 90 milliards Fcfa est la seule actionnaire et détient 100% sur chaque filiale. Nous ne vendons pas des actifs, nous cédons des actions » a précisé Salif Cissoko, directeur adjoint de la CMDT.
Selon des sources bien informées, le consortium français, Dagris précédemment actionnaire à environ 40% et qui s'est retrouvé avec moins de 1% s'intéresserait à une reprise de la filiale de production de Kita, la plus petite usine d’égrenage. Celle-ci, située dans une zone vierge, offre des possibilités d’extension d’activités agricoles. La flambée du cours mondial du prix du coton (170 francs/ kilo fixé aux producteurs pour 2009-2010) a joué à la faveur de la compagnie qui ambitionne de résorber son déficit en fin 2010 inférieur à 3 milliards Fcfa.
Selon M. Salif Cissoko, la CMDT mettra 41,3 milliards de FCFA à disposition des producteurs pour la présente campagne pour une totalité de production cotonnière de l’ordre de 236 000 tonnes. En 2010-2011, la compagnie devra débourser encore plus de 68 milliards de Fcfa pour une production estimée à près de 360 000 tonnes.
Par Ismael Aidara, Paris
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