mardi 18 mai 2010

Gabon - Exportations de grumes au Gabon : Ali Bongo secoue le cocotier

(Les Afriques 18/05/2010)
Depuis le 15 mai 2010, le bois brut ne peut pas être exporté à partir du Gabon. Cette décision qui vise à la création d’une industrie locale met sous pressions les exploitants forestiers. Le Gabon a-t-il les moyens de transformer localement ?
Annoncée en novembre 2009 par le président Ali Bongo, la décision d’interdire l’exportation des grumes est finalement effective depuis le 15 mai 2010 , soit 5 mois après la date prévue initialement (janvier 2010). C’est un coup dur pour de nombreux concessionnaires européens et asiatiques qui exportaient du bois brut non transformé depuis un siècle pour certains. Les premières réactions sont venues des forestiers gabonais et des hommes politiques locaux qui savent que, hors fonction publique, le bois est le premier employeur du Gabon, avec 15 000 postes de travail direct, 5000 indirects.
L’ex-ministre de l’intérieur et candidat malheureux aux dernières élections, André Mba Obame a vivement critiqué la décision, rappelant que le code forestier prévoyait un moratoire jusqu’en 2012 pour permettre aux exploitants d’atteindre le seuil de 75% de transformation. « On ne peut pas gouverner le Gabon avec des coups de menton », s’est-il exclamé. Pour rappel, le taux actuel de transformation est d’à peine 35%, indique-t-on de sources issues du milieu professionnel. L’anarchie qui règne dans le secteur où plusieurs concessions ont été accordées à des opérateurs sous capitalisés conduit à l’effet pervers d’une expansion horizontale lourde de conséquence pour la forêt tropicale et d’une transformation financée par l’exportation du brut. Reste à savoir si le Gabon, qui emboîte le pas au Cameroun, parviendra-t-il à transformer localement le bois ? Pour le moment, l’industrie locale transforme annuellement 1,5 millions de mètres cubes par an pour une capacité installée de 2 millions. Pour éviter la surcapacité, le gouvernement devrait prendre prochainement des mesures pour faciliter l’investissement dans les usines.

MBF
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