(Afrique en ligne 03/11/2010)
Nairobi, Kenya - Le président de la Commission 'Vérité et Justice', Bethuel Kiplagat, assailli de toutes parts, a finalement démissionné mardi, perdant la bataille qu'il menait depuis un an pour rester à la tête de cette institution chargée de démontrer les violations des droits de l'homme au Kenya.
M. Kiplagat, un vétéran de la diplomatie et une personnalité africaine respectée, a démissionné, pour permettre à une enquête de cette Commission sur sa présumée implication dans des violations des droits de l'homme au Kenya de suivre son cours.
La Commission 'Vérité et Justice' a été mise sur pied à la suite des élections controversées de 2008, pour entre autres, faire la lumière sur le massacre de Wagalla commis le 10 février 1984.
Les défenseurs des droits de l'homme accusent les forces de sécurité kényanes d'avoir arrêté et torturé des milliers de personnes à la base aérienne de Wagalla, à Wajir (dans le nord du Kenya) où plusieurs de ces personnes étaient mortes du fait de ces tortures et de leurs mauvaises conditions de détention.
Les représentants de la société civile, qui soupçonnaient M. Kiplagat de complicité dans ce massacre, estimaient que sa position à la tête de la Commission compromettrait son impartialité dans l'enquête sur le massacre de Wagalla .
Les représentants de la société civile fondent leur soupçon sur le fait que M. Kiplagat, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères à l'époque des faits, avait assisté à une réunion sur les questions de sécurité, avant que le gouvernement n'autorise l'opération qui avait débouché sur le massacre de Wagalla.
La Commission doit également enquêter sur le meurtre de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Robert Ouko, à son retour en 1991 des Etats-Unis où il avait pris part à une visite officielle du président kényan.
Ses partisans avaient alors prétendu que le gouvernement n'avait pas apprécié qu'il ait été photographié à la Maison Blanche en compagnie de George Bush (Senior), alors président.
M. Kiplagat, qui était à l'époque Secrétaire général du gouvernement, a également été invité à aider la Commission à enquêter sur les circonstances de ce meurtre.
Par ailleurs, le maintien de M. Kiplagat à la tête de cette Commission 'Vérité et Justice' avait contraint certains de ses membres à la démission.
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