(Xinhuanet 02/11/2010)
YAOUNDE -- En place depuis 2003, un Fonds de pérennisation doté de plus de 300 millions de francs CFA (environ 600.000 USD) permet aux producteurs de la filière du cacao et du café au Cameroun d'améliorer leurs rendements estimés entre 200 et 500 kilos à l'hectare en moyenne.
Expérience similaire à celle du Mali par exemple dans le domaine du coton, ce mécanisme est promu par le comité de pilotage du Projet d'appui à la protection du verger cacao et café (PPVCC) exécuté par le gouvernement pour permettre l'amélioration de la production nationale de ces deux produits d'exportation.
"Le Fonds de pérennisation, c'est en fait une stratégie élaborée par le projet (de protection du verger cacao et café, ndlr) afin de pérenniser ses activités en milieu rural. Le projet étant opérationnel depuis 2003, c'est à ce moment-là qu'on a commencé avec le Fonds de pérennisation", a expliqué à Xinhua Paul Mawo, responsable inter-régional pour le Littoral et le sud-ouest au PPVCC.
"Jusqu'à présent, nous cheminons avec et ce fonds à ce jour, nous le tablons autour de 300 millions (de francs CFA) dans l'ensemble, en moyenne ", a-t-il ajouté. Plus exactement, le montant de l'épargne est déclaré à 303.800.501 FCFA, pour taux de réalisation de 53%, selon les chiffres officiels.
Le Fonds est alimenté par les producteurs de cacao et de café eux-mêmes, en l'occurrence ceux en milieu rural. Son système de financement veut que " lorsqu'on appuie un producteur, à concurrence par exemple d'un matériel qui a coûté 100 francs (CFA, environ 0,2 USD), nous lui demandons qu'après la vente de son produit il puisse épargner dans un compte spécial appartenant à tout le groupe, au moins 25% du coût des appuis octroyés ", précise M. Mawo.
Ces producteurs sont organisés en associations et unions dotées de structures dirigeantes dont le rôle consiste à défendre les intérêts de la filière et de servir d'interface vis-à-vis des pouvoirs publics. En dehors du ministère de l'Agriculture et du Développement rural à travers le PPVCC, le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), l'Office national du cacao et du café (ONCC) et le Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC) figurent parmi les partenaires institutionnels.
Dans une ambition d'être un pays émergent à l'horizon 2035, le Cameroun s'est fixé l'objectif d'atteindre une croissance de 5,5% moyenne annuelle au cours de la période 2010-2020. Parmi les secteurs prioritaires, le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE) adopté en 2009 met l'accent sur l'augmentation des productions agricoles en vue de la conquête des marchés extérieurs.
Sont particulièrement visés, les espaces économiques du Nigeria et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) à laquelle le Cameroun fait partie avec l'Angola, le Burundi, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.
Deuxième produit d'exportation derrière le pétrole, le cacao à lui seul représente 25% du produit intérieur brut (PIB), de sources officielles. Mais en rapport avec l'ambition d'émergence, les autorités camerounaises insistent de plus en plus sur la transformation locale qui, pour le cacao, atteint difficilement les 7%, selon le directeur général de l'ONCC, Michaël Ndoping, récemment interrogé par Xinhua.
Pour cela, un appui plus accru aux producteurs est envisagé pour l'amélioration de leur productivité. En 7 ans, à en croire le comité de pilotage, le Projet d'appui à la protection du verger cacao et café comptabilise ainsi 2.051 atomiseurs, 1.550 pulvérisateurs, 367.500 litres d'insecticides, 337.000 sachets de doses d'insecticides et 1525 kits de protection corporelle à environ 400.000 planteurs.
"un sixième du verger traité ", le bilan appelle des efforts plus soutenus.
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