(Les depeches de Brazzaville 13/12/2010)
Avec plus de 3.000 milliards de francs Cfa de recettes et de dépenses pour l'exercice 2011 à venir, le budget de notre pays s'apprête à franchir un cap décisif. Il inscrit, en effet, le Congo dans le petit groupe des nations auxquelles des finances saines, un endettement réduit et des ressources naturelles importantes assurent un avenir prometteur. Ce qui constitue un véritable exploit lorsque l'on se souvient de l'état déplorable dans lequel se trouvait l'économie congolaise au début des années 2000. Les causes de ce redressement étant trop connues pour qu'il soit nécessaire de s'y attarder, nous les résumerons d'un mot et d'un mot seulement : la bonne gouvernance.
Car c'est bien la conjonction de la remise en ordre drastique des dépenses publiques et des négociations pied à pied avec les créanciers du Congo qui a permis ce miracle auquel, il n'y a pas si longtemps, personne ou presque ne croyait : la première a mis fin aux pratiques déplorables qui vidaient les caisses du Trésor au profit d'intérêts particuliers ; la seconde a ramené la dette extérieure de notre pays à un niveau raisonnable et a neutralisé les «fonds vautours» qui confisquaient les ressources de notre pays avec l'aide plus ou moins intéressée des organisations non gouvernementales dont nous ne cessons, ici même, de dénoncer la nocivité. Au point d'excellence où il est parvenu, le Congo, grâce à la rigueur de ses dirigeants, a gagné la bataille des ressources budgétaires. Il lui reste, et ce n'est pas rien, à gagner celle du bon emploi, du juste emploi de ces mêmes ressources.
Une tâche difficile entre toutes dans un pays que la guerre civile a profondément et durablement déséquilibré, où la notion d' «intérêt général» se confond trop souvent avec la recherche frénétique de l'intérêt particulier, où, surtout, les objectifs et instructions de l'État centralisé sont peu ou mal relayés par les administrations locales.
L'essentiel du travail qui devra être accompli au cours de l'année 2011 dont nous fêterons l'avènement dans moins de trois semaines sera de transformer le budget en or massif que l'Assemblée nationale a entériné en réalisations tangibles, de faire en sorte que les objectifs fixés par le gouvernement et approuvés par la majorité à l'Assemblée nationale soient effectivement atteints au cours de ces douze mois décisifs.
Décisifs non seulement parce qu'ils changeront en profondeur la société mais aussi parce qu'ils garantiront une victoire éclatante de cette même majorité lors des élections législatives de l'année suivante.
Les Dépêches de Brazzaville
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